En cette fin de semaine, se profile les quarts de finale de la Champions League de l’UEFA. Formule inédite imaginée en raison de la pandémie de coronavirus, ils se joueront sur un tableau final sur un match, dans une seule ville, Lisbonne, mais 2 stades, celui du Benfica et celui du Sporting. Le « Final 8 » débutera ce mercredi 12 août (21h, heure française).
Le Paris Saint Germain (PSG) ouvrira le bal contre les Italiens de l’Atalanta Bergame. La presse française a retracé, une sorte de flash-back, de l’histoire du club parisien en coupes d’Europe. Le témoin des années 70-80 n’est autre que l’ancien milieu de terrain des Verts, Mustapha Dahleb. « Mouss » a connu la L2 (anciennement D2), la montée en L1 et l’élimination en coupe de France, les privant d’une coupe d’Europe : « les années 70 ont été vécues comme une frustration, dès la première année en D1, on avait failli décrocher cette place européenne, à une minute près (éliminé par Lens en demies de la Coupe de France) ». La minute de trop pour le PSG ! Il faut attendre 1982 pour voir les Parisiens en coupe d’Europe. On comprend mieux la frustration de l’ancien joueur du CRB : « J’ai découvert l’Europe en fin de carrière ». L’année suivante, grâce à sa victoire en coupe de France, le club de la capitale rejoua en C2, coupe d’Europe des vainqueurs de coupes, supprimée en 1999 pour permettre l’extension de la Ligue des champions (les vainqueurs des coupes nationales ont désormais un accès en Ligue Europa). En novembre 1983, Dahleb et le PSG furent éliminés, sans perdre (2-2 au Parc des princes, 0-0 à Turin) par la grande Juventus de Platini et Boniek. Ce fût le 8ème et dernier match, en coupe d’Europe, du natif de Bejaïa.
D’autres joueurs algériens ont goûté à la saveur des coupes européennes : Salah Assad a vécu l’élimination du PSG avec Dahleb, en 1983. Expérience éphémère pour « le rouquin algérois ». Décevante diront d’autres, pour un joueur avec un si grand talent. Avant lui, d’autres joueurs comme Rachid Mekhloufi, dans les années 60, avec Saint-Étienne, ou encore Mustapha Zitouni. Dans les années 90, le duo Saïb – Tasfaout a connu une belle épopée jusqu’en quart de finale avec l’AJ Auxerre éliminé par le Borussia Dortmund (3-1 puis 0-1). Plus proche de nous, il y a eu Madjid Bougherra (Glasgow Rangers), Sofiane Feghouli (FC Valence, Galatasaray), Yacine Brahimi (FC Porto), Faouzi Ghoulam (Napoli)…la liste est trop longue. Mais incontestablement, celui, qui a réussi le meilleur parcours est Rabah Madjer (FC Porto). En 1987, grâce à son match d’anthologie, il remporta la coupe aux grandes oreilles, au dépend du club allemand, le Bayern de Munich. Feu Thierry Rolland, journaliste français, qui commentait la finale pour la télévision française, avait dit à l’issue du match : « le meilleur joueur du match n’est pas Portugais, il n’est pas Allemand, il est Algérien, c’est Rabah Madjer ! ». Il y a, dans l’histoire du football, des matches, des équipes, des noms qui marquent… Mais certains gestes et certains buts ont aussi écrit la légende du ballon rond. Celui du héros de Gijon, avec « la Panenka » du joueur tchécoslovaque du même nom, est sans doute le plus célèbre : « la Talonnade à la Madjer ».
Vainqueur contre des Allemands, en terre Autrichienne (la finale se déroula à Vienne), il y a des signes qui ne trompent pas… L’ancien ailier des Verts avait clôturé l’année 1987 par une victoire en coupe intercontinentale, toujours avec son club de Porto, au dépend des Uruguayens du CA Peñarol. Il fût aussi élu, homme du match. L’ancien numéro 10 français, Michel Platini, avait déclaré : « s’il existait un ballon d’or mondial, incontestablement, il reviendrait à Rabah Madjer ». A cette époque, la récompense du « Ballon d’Or » était décernée par continent. Sans surprise, il remporta donc le titre de meilleur joueur africain. L’ancien joueur du NAHD aurait pu avoir un 2ème Ballon d’Or, en 1990, lorsque l’Algérie décrocha sa 1ère étoile africaine. Mais à la CAF, on préféra le décerner à Roger Milla, quart de finaliste, avec son pays, le Cameroun, en coupe du monde 1990. Décidément, gagner un titre continental ne sourit pas aux Algériens. Riyad Mahrez en a fait l’amère expérience en début d’année 2020. Ses titres de Champion d’Afrique, Champion et coupe d’Angleterre n’ont pas pesé dans la balance, face à la Ligue des Champions de Sadio Mané.
Encore en course pour le sacre final du « final 8 », le Citizen est à trois matchs de l’apothéose. Il entrera alors au Panthéon des artistes Algériens, dans le gotha des meilleurs joueurs africains, aux côtés de Georges Weah, Abedi Pele, Didier Drogba ou Samuel Eto’o. La 1ère marche à gravir vers le Graal se nomme l’Olympique Lyonnais de son possible futur coéquipier en équipe nationale, Houssem Aouar. Le capitaine des Verts pourrait retrouver en demi-finale le Bayern (19 août), croisé par Madjer, et en finale le PSG (23 août)… de Dahleb. Un éternel recommencement…
But splendide de Madjid Bougherra avec les Rangers :
Fateh Le Coach, pour La Gazette du Fennec