Kheireddine Zetchi ne serait plus éligible pour la présidence de la FAF, à cause d’un article du décret exécutif n° 16-135 du 23 mai 2016. Selon l’article 11 du décret sus-cité, les candidats ne doivent pas avoir fait l’objet d’une mesure disciplinaire ou sanction grave par le passé. Or, le président sortant a écopé deux sanctions, une par la LFP, l’autre (de 6 mois !) par la CAF. Affaire FIFA et bis repetita ?
Officiellement, Kheireddine Zetchi n’est pas encore candidat pour sa propre succession. Jusqu’à ce jour, le président de la FAF, dont le bail olympique expire dans quelques jours, ne s’est toujours pas prononcé sur la question, préférant tantôt botter en touche, tantôt y insinuer sans jamais se trahir.
L’on peut comprendre qu’il attend de prendre la température du côté des Pouvoirs Publics, sachant pertinemment que le poste de président de la FAF a été et demeure un poste politique sur lequel ces derniers ont d’une manière ou d’une autre un droit de regard direct. Pour autant, cela ne l’empêche pas de nourrir, éventuellement, l’ambition d’être réélu. C’est d’ailleurs, dans la peau d’un futur candidat qu’il s’était déplacé la semaine dernière dans l’Ouest du pays pour inaugurer l’académie de Sidi-Bel Abbes et inspecter le nouveau Stade d’Oran accompagné par le véritable homme fort du football algérien: Djamel Belmadi.
Article 11, passif et affaire FIFA-bis
Seulement, au-delà de la popularité de Kheireddine Zetchi auprès des pouvoirs publics, c’est aussi et surtout son éligibilité au poste de président qui est carrément remise en question. Il y a en tous les cas assez de raisons de s’interroger sur les chances du fondateur de l’Académie du Paradou de se porter candidat à sa propre succession. Car, quand bien même il se peut découvrir de nouveaux soutiens hauts placés, sachant que l’indice de popularité monte et descend comme un yoyo, la loi-elle reste rigide et implacable pour qui veut l’appliquer vigoureusement. En effet, l’article 11 du décret exécutif ° 16-135 du 23 mai 2016 régissant les dispositions statutaires des dirigeants sportifs bénévoles élus indique que « le candidat ne doit pas faire l’objet d’une mesure disciplinaire ou sanction de six mois et plus». Or, comme chacun le sait, Kheireddine Zetchi cumule à son passif deux sanctions que lui ont infligé la LFP pour des déclarations sur son président de l’époque, Mahfoud Kerbadj, et, bien plus grave, par la puissante CAF pour s’être retiré du comité d’organisation du CHAN en 2018.
Comme pour sa candidature aux élections du comité exécutif de la FIFA, Kheireddine Zetchi risque, si l’on se fie à l’article sus-cité, de voir son dossier rejeté s’il venait à se porter candidat. Une faille que compte pleinement exploiter ses concurrents aux prochaines élections de la FAF.
Alors, stop ou encore ?
L’on déduit dès lors pourquoi la FAF est en train de faire des pieds et des mains pour faire passer son fameux projet d’amendement de ses statuts. Les réformes en question toucheraient en premier lieu la loi électorale et par ricochet l’article 11 précisément. Pour le moment, Zetchi et la FAF butent sur l’opposition ferme du MJS qui interdit, selon une circulaire datant de juin 2020, aux fédérations en fin de mandat olympique toute modification des statuts.
A partir de là, l’on croit à juste titre qu’à moins de deux mois de l’assemblée générale élective de la FAF, le sort de Zetchi est d’ores et déjà scellé.
Débat sur Zetchi dans “C’est vous l’Expert”:
https://www.youtube.com/watch?v=k_pyhO8Q2b4