C’est l’un des personnages les plus influents dans le football africain. Il y a quelques jours, Fouzi Lekjaâ héritait du poste de ministre délégué auprès du ministre des Finances chargé du budget au Maroc. Cela ne l’a pas empêché de garder son siège au Comité exécutif de la FIFA qu’il a intégré en mars écoulé. Une anomalie puisque sa présence est anti-statutaire. Toutefois, Gianni Infantino, patron de l’instance mondiale, semble la tolérer.
« La FIFA demeure neutre en matière de politique et de religion. Des exceptions peuvent être faites pour des questions touchant aux objectifs statutaires de la FIFA », c’est ce que stipule l’alinéa 4.2 des statuts de la FIFA. Ainsi, après sa nomination par le Roi Mohamed VI dans le nouveau gouvernement marocain, Lekjaâ risquait d’être déchu de son siège au ComEx de la FIFA.
La complaisance d’Infantino
Mais ce n’est pas le cas. D’autant plus que le boss de l’instance suprême de la balle ronde, Gianni Infantino, semble avoir d’étroites affinités avec le concerné. D’ailleurs, il n’avait pas manqué de le féliciter après sa désignation le 09 octobre 2021. « Je ne doute pas que vos connaissances et votre expérience, mais aussi votre engagement, votre passion et vos qualités personnelles auront un impact significatif dans l’accomplissement de vos nouvelles tâches », avait écrit le successeur de Sepp Blatter dans une lettre adressée au Marocain.
L’ancien SG de l’UEFA a même loué le « travail effectué à la tête du football marocain et au sein du Conseil de la Fifa » et la contribution de Lekjaâ « au développement de notre sport et à la promotion de ses valeurs dans votre pays, dans la région et dans le monde ». À partir de là, on pouvait se douter que le patron de Fédération royale marocaine de football (FRMF) ne risquait rien bien que la FIFA ait toujours vanté sa position « apolitique ».
Mutko n’a pas eu ce « privilège »
En effet, dans un passé récent, en 2017, Vitaly Mutko ne pouvait pas se représenter pour les élections du Conseil de la FIFA. La raison : il était vice-président du gouvernement russe. Parmi le comité qui examinait les candidatures et qui a rejeté celle de Mutko, il y avait… l’influent Fouzi Lekjaâ. Ainsi, on peut penser que ce dernier use grandement de ses pouvoirs et des stratagèmes pour consolider sa posture à la FIFA et s’imposer comme un des puissants décideurs de la structure. À la CAF, il fait déjà ce que bon lui semble.
À ce propos, on peut rappeler que malgré des faits avérés d’agression sur l’arbitre Bamelak Tessema (Ethiopie), il s’en était sorti sans sanction. C’était en marge de la finale de la Coupe de la Confédération CAF entre le RS Berkane, son club du cœur, et le Zamalek SC à Alexandrie. Quand on est membre de la Commission de discipline, c’est facile de s’innocenter. Autant (voire plus) que Patrice Motsepe, président de la CAF, Lekjaa fait la pluie et le beau temps en Afrique.
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