La bataille pour la présidence de la FAF bat son plein dans les coulisses, et un aperçu de ce qui se trame réellement nous a été donné par cette lettre ouverte du candidat Walid Sadi qui appelle carrément le MJS à intervenir. Kheireddine Zetchi ne semble pas avoir encore abdiqué. C’est le moins que l’on puisse dire.
Walid Sadi, candidat aux prochaines élections de la FAF, vient de jeter un véritable pavé dans la marre en publiant une lettre ouverte dans laquelle il exhorte le ministre de la jeunesse et des sports, Sid-Ali Khaldi à intervenir et mettre fin aux pratiques du bureau sortant.
Pour l’ancien manager général de l’équipe nationale, Kheireddine Zetchi et son exécutif, sont en train de s’activer pour modifier les statuts de la FAF, dont certains inhérents au code électoral; sous le prétexte d’une menace « fantôme » de la FIFA.
Réformes des statuts et conflits d’intérêts
Pour Sadi, les réformes pour lesquelles s’activent l’actuel bureau exécutif de la FAF ne font que répondre à des intérêts étroits et personnels à la veille, écrit-il, des élections.
Certaines des lois en question sont de nature, en effet, éliminatoires. Si elles viennent à être adoptées, comme le souhaite Zetchi, elles rendraient de facto des candidats comme Walid Sadi et Mahfoud Kerbadj inéligibles.
La première stipule que « Tout candidat à l’élection au poste de président de la Fédération doit remplir la condition suivante : avoir accompli trois années de présence continue comme membre de la SPA ». Or, Sadi était absent ces dernières années de la scène footballistique pour se consacrer à ses affaires personnelles et familiales (il exerce une activité au sein du Groupe Sadi activant dans le BTP). Mandaté par l’ES Sétif pour participer à l’AGE de la FAF, Walid Sadi a été dirigeant du club sétifien de longues années depuis 2005 avant de se retirer ces dernières temps et revenir officiellement en fin d’année 2020.
Des lois discriminatoires
La deuxième veut que « le candidat à l’élection au poste de président doit produire une déclaration d’existence sur le territoire national», reformulée de la manière suivante dans la mouture des nouveaux statuts : «Une déclaration du candidat certifiant qu’il est situé et enregistré sur le territoire national». Une loi qui élimine par exemple des expatriés, voire des binationaux de la course à la présidence de la FAF.
Dans sa lettre, Walid Sadi ne dit tout haut que ce que tout le monde sait déjà. Mais son appel au ministre Khaldi, farouche opposant à toute réforme des statuts présentement, est une manière de mettre un peu plus la pression sur Kheireddine Zetchi qui ne semble pas avoir dit son dernier mot. Actuellement en visite à Oran et Sidi Bel-Abbès pour inaugurer le centre de formation de la FAF, en compagnie du sélectionneur national Djamel Belmadi, le président sortant de la FAF a officiellement lancé sa campagne électorale pour briguer un second mandat.
La lettre de Sadi au MJS contre l’amendement des statuts de la FAF :
Mr le Ministre de la Jeunesse et des Sports.
Objet: Demande d’intervention.
Mr le Ministre,
J’ai l’honneur de vous lancer un appel pressant en vue d’empêcher la direction actuelle de la fédération Algérienne de football d’introduire une quelconque initiative visant la modification des statuts de la fédération à la veille du renouvellement de sa présidence et au motif d’une recommandation de l’instance internationale du football à savoir la FIFA.
Mr le ministre, l’éthique et la morale veulent qu’aucun prétexte, ni aucun mobile ne doivent être invoqués pour servir des intérêts personnels ou empêcher l’aboutissement d’un processus électoral libre, juste et transparent ou de recourir au droit pour faire passer des passes-droits, c’est malheureusement ce qui risque de se produire au cas où la présidence de la FAF venait à initier un quelconque amendement à ses statuts à la veille de sa fin de mandat sous prétexte d’une injonction de la FIFA alors que des fédérations africaines de football à l’instar de ses homologues du Sénégal et de la Mauritanie, candidats à la présidence de la CAF, ont préféré reporter l’exécution de cette injonction après le déroulement des élections programmées.
Aussi, je vous prie Mr le Ministre, d’user de votre autorité et conformément à vos prérogatives, afin de surseoir à la modification des statuts de la fédération algérienne de football et de veiller à ce que ces modifications ne soient pas un motif d’élimination de candidatures potentielles dans un souci d’équité et de justice.
Je vous prie d’agréer monsieur le ministre l’expression de ma haute considération.