Le défenseur algérien Aïssa Mandi est incontestablement l’une des satisfactions dans le camp algérien depuis le début de la CAN 2019. Rassurant face au Kenya lors du premier match, le défenseur du Bétis s’est montré impérial face au Sénégal. Souvent critiqué pour ses prestations décevantes en Afrique, qui contrastent avec ses fulgurances en Europe, l’ancien défenseur de Reims est enfin au rendez-vous.
Aïssa Mandi est un joueur qui revient de loin, très loin même. Très peu considéré par Djamel Belmadi lors de sa prise de fonction l’été dernier, le défenseur du Bétis Séville s’est vu relégué au rang de simple doublure à droite d’un certain Youcef Atal. “Pour moi Mandi est un latéral droit” expliquait Belmadi lors de son intronisation. On pensait alors ne plus revoir l’ancien capitaine de Reims au poste de défenseur axial tant le sélectionneur des Verts a reconnu que les faiblesses de l’EN ces dernières années s’expliquaient en partie par la fragilité défensive de la paire centrale. Aligné au poste de latéral droit au Bénin en octobre dernier, Mandi a rendu une pâle copie pendant que la paire Benlamri-Tahrat a donné entière satisfaction. Pointé du doigt par son coach et placé sur le banc, Mandi a rongé son frein en espérant des jours meilleurs.
C’est finalement la blessure de Mehdi Tahrat en janvier qui a relancé la carrière en sélection d’Aïssa Mandi, auteur d’une saison formidable avec son club en Liga et en Europa League dans un poste qu’il affectionne à droite au sein d’une défense à trois. “Je ne vais pas changer mon système pour un joueur” expliquait pourtant Belmadi concernant le positionnement de Mandi en sélection. Finalement aligné dans l’axe face à la Tunisie en mars, Mandi a répondu présent dans l’engagement et rassuré le sélectionneur quant à sa capacité à tenir le choc au sein d’une défense avec deux axiaux.
Déterminé a effacé cette image de joueur taillé pour l’Europe et incapable de s’imposer en Afrique, Aïssa Mandi (47 sélections, 1 but) a travaillé comme un forcené pour tenir sa place à la CAN obtenant même une dispense du Bétis de Séville pour ne pas accompagner la club sévillan à une tournée américaine de fin de saison. Aligné lors des matchs de préparation au Qatar face au Burundi puis le Mali, Aïssa Mandi a définitivement regagné la confiance de Djamel Belmadi. Si bien que ses performances en Égypte sont désormais à la hauteur.
Yebda nous explique les raisons de sa réussite
Invité de notre émission “C’est vous l’Expert“, ce jeudi, l’ex-international Hassen Yebda nous a livré une analyse pertinente au sujet de Mandi. “Pour un défenseur central, c’est toujours plus difficile de jouer en Afrique avec l’état déplorable des pelouses. Là en Égypte, il n’y a rien à dire, elles sont impeccables et cela facilite le travail des défenseurs pour la relance notamment“. Par ailleurs et c’est sans doute le point le plus important, l’ancien coéquipier de Mandi à relever que tactiquement la sélection algérienne a véritablement progressé avec Belmadi. “On sent que l’équipe a énormément travaillé avant cette CAN et on le voit sur le plan tactique, on défend désormais en bloc. C’est aussi pour cela que Mandi est plus à l’aise. On note aussi une belle complémentarité avec Benlamri qui a un style plus rugueux“. Solide défensivement et appliqué tactiquement, Aïssa Mandi qui a porté sans succès le brassard de capitaine lors de la triste CAN 2017 est redevenu un simple soldat vaillant au service du collectif. A 27 ans, il s’affirme comme un élément clef dans cette équipe algérienne qui a retrouvé ses ambitions.
Yassine Benarbia, La Gazette du Fennec