Houssem Aouar a fait son choix. Et on ne peut pas dire que sa décision de jouer pour l’Algérie soit sans conséquences sur le plan personnel. Son entrée en jeu vendredi face au FC Nantes en Ligue 1 Uber Eats était dans un climat hostile. L’interview accordée à la cellule médias de la Fédération algérienne de football (FAF) a laissé des traces. Le timing de cette dernière était clairement mal-choisi. Surtout que l’arrivée du milieu de terrain ne s’est pas faite dans la foulée. Analyse.
Sur La Gazette du Fennec, on avait déjà évoquée l’insuffisance de l’état de forme d’Aouar pour être présent à la date FIFA de mars. Son temps de jeu et sa compétitivité en club n’étaient clairement pas en sa faveur. D’ailleurs, lors de la conférence de presse animée ce dimanche au Centre technique national (CTN) de Sidi Moussa, le sélectionneur Djamel Belmadi a noté qu’il ne comptait pas l’appeler pour la double-confrontation face au Niger dans le cadre des éliminatoires de la CAN-2023.
« Aouar est en manque de rythme. Il joue des bouts de matchs et fait des entrées en jeu ces derniers temps. Je pense qu’il sera capable de faire tout ce qu’il sait faire le jour où, physiquement, il aura repris. On veut tous le voir bien faire, lui aussi, il sent qu’il doit démontrer beaucoup, peut-être encore plus que les autres », expliquait le coach de l’EN.
Mea culpa précipité
Ce dernier a laissé entendre qu’il avait déjà pris la décision de ne pas le prendre pour tout de suite. Même si le sociétaire des Gones voulait être là le plus tôt possible comme nous l’avion révélé. « Pour Aouar, ce ne sont pas les joueurs qui décident s’ils viennent ou pas, ça n’est jamais arrivé ça! Il a une envie farouche de venir jouer », a précisé Belmadi.
C’est pour cette raison que l’ancien international des Bleus n’a pas perdu de temps pour annoncer publiquement le “switch” de sa nationalité sportive. Pourtant, il pouvait différer la démarche jusqu’à être certain de débarquer pour un rassemblement. Il y a donc eu comme une précipitation à faire le “mea culpa” (demandé par Belmadi). Sans doute parce qu’Aouar voulait en finir avec cet épisode.
Il en paie déjà un lourd tribu
Cependant, c’est là que les vrais ennuis ont commencé. Cela a exposé le Rhodanien à des représailles de la part des supporters de l’OL qui lui ont été hostiles lors de son entrée en jeu face aux Nantais. Les sifflets, la bronca, la Marseillaise qui entonne mais aussi certains articles à charge de la part des médias en France qui ont vécu cela comme une trahison.
Il est évident que le footballeur de 24 ans aurait pu temporiser et attendre au moins le mois de juin et la fin de son contrat avec les Lyonnais pour faire cette entrevue. Désormais, il faudra y faire face comme il le dit et tenter d’expliquer certaines phrases lâchées “mal-reprises et mal-comprises” dans le podcast de la FAF. “Ce n’est pas un choix contre la France”, a-t-il tenté de justifier à Téléfoot. Toutefois, il lui sera difficile de faire cohabiter la France et l’Algérie dans la même phrase. Cela va au-delà du cadre purement footballistique. Un paramètre qu’il fallait considérer au préalable.