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Anthar Yahia, assassinat footballistique

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Tout peut aller très vite dans le football. Anthar Yahia, de par son vécu, le savait certainement. Mais il y a un truc qu’il a appris à ses dépens : en Algérie, on n’a pas la même notion du temps. Les grosses mises requiert des résultats dans l’immédiat. L’enchaînement des contreperformances a précipité son éjection des rênes managériales à l’USMA.

Même cette aura qu’il a cultivée 8 années durant avec la sélection, ce but à Omdurman qui a envoyé les Verts en Coupe du Monde ne lui ont pas valu plus d’indulgence. Il n’a pas commencé sa mission de la meilleure façon qui soit, c’est une évidence. La désignation de François Ciccolini comme entraîneur sonnait déjà comme discordance. L’épisode de la Supercoupe d’Algérie donnait déjà des signes de divergence.

On a senti comme si Yahia était désavoué par les propriétaires. Un match et le « projet » se trouvait déjà en situation précaire. Le manager a dû plier parce que le technicien corse a fait un manquement protocolaire. La motivation de l’éviction paraissait déjà légère. Mais l’ancien capitaine des Fennecs a dû s’y faire.

Certes, il avait eu carte blanche pour ce qui est du recrutement et des libérations. A partir de là, il engageait sa responsabilité doublement. Et comme les recrues n’ont pas véritablement donné satisfaction, celui qui les a faits venir devient principal coupable. Inévitablement. D’autant plus que les Usmistes n’ont gagné aucune de leurs 5 rencontres depuis que l’ex défenseur de l’EN a pris ses fonctions.

Oui ! Yahia a précipité sa propre chute. Mais ses supérieurs ne l’ont pas vraiment aidé dans sa lutte. On a même l’impression qu’il a servi de bouclier. Qu’il a été sacrifié pour juguler la colère et l’absorber. Une attitude intrigante chez l’actionnaire majoritaire Serport qui croit qu’il suffit de mettre beaucoup d’argent et ramener un nom clinquant sont des garanties de performance dans le sport.

Quelque part, Anthar a été trahi par ceux qui l’ont sollicité pour venir travailler dans un football circus duquel on sort souvent sali. La manière dont Yahia a été lâché montre une certaine lâcheté. Là, on ne demande pas de légitimité éternelle mais un minimum de respect. Certains diront que celui qui compte 53 capes avec l’Algérie faisait un travail rémunéré.

N’empêche, la vitesse à laquelle il a été jugé ne peut que sidérer et désoler. Comme si amocher tout ce qui est beau et fascinant était prémédité. Un « rapatriement », une exposition puis une « exécution » sous forme d’éviction, cela nous rappelle des pratiques d’un autre temps. Cet escale désastreuse dans la carrière de Yahia qu’il devra traîner tel un boulet pendant longtemps. Un dénouement qui ne peut que faire cogiter.

Le débat Yahia-USMA dans “C’est vous l’Expert”:

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