Athlétisme/Mondiaux 2023 : La FAA, la pointe de l’incompétence

Ils étaient 10 athlètes algériens (9 hommes et 1 femme) en lice dans les Championnats du Monde 2023 d’athlétisme abrités par la Hongrie du 19 au 27 août dernier. La délégation rentrera au pays sans médaille autour du cou et des désillusions plein les sacs. L’athlé Dz va mal.

Seulement 3 des 10 sportifs Dz recensés aux Mondiaux hongrois ont pu atteindre la finale. Ainsi, ils avaient l’espoir et des chances de figurer sur le podium. Il s’agit de Yasser Mohamed -Tahar Triki (triple saut) ainsi que Slimane Moula et Djamel Sedjati (800 m).

Sedjati n’a pas confirmé

Ce dernier était vice-champion du monde en titre sur la distance. De ce fait, il présentait une réelle chance de médaille. Très attendu, Djamel Sedjati (24 ans) n’a pu confirmer son résultat d’Eugène 2022. Le coureur de 24 ans a terminé 6e de la finale avant disqualification pour “violation de couloir”.

Son compatriote Slimane Moula (24 ans) a pris la 5e place. On peut souligner qu’avec son chrono (1 min 44 s 14) qui lui a valu l’argent de la spécialité l’été passé, Sedjati aurait pu terminer champion du monde cette fois puisque Marco Arop (Canada) a bouclé la distance en 1 min 44 s 24. Malheureusement, l’approche tactique de nos deux Dz de cette course était fatale.

Triki se cogne (encore) au plafond de verre

Pour sa part, Yasser Tahar Triki (26 ans) a clairement du mal à passer le plafond de verre de 5e place puisque c’était son classement lors des JO-2020 de Tokyo et celui du dernier rendez-vous mondial aux Etats-Unis. L’enfant de Constantine n’a même pas pu rééditer sa marque (17.30m) enregistrée lors des Jeux Panarabes 2023 ne signant qu’un petit 17.01m.

A une année des Olympiades de Paris-2024, on peut émettre des craintes sur le niveau de nos athlètes. Même ceux qui semblaient avoir un gros potentiel comme Mohamed Ali Gouaned (21 ans), éliminé dès les séries du 800m, ne progressent plus. Et cela est certainement du à la politique sportive dans notre pays. Qui n’avance pas recule. La règle est valable pour tout le monde.

Pas de médaille d’or depuis 20 ans, une éternité!

La Fédération algérienne d’athlétisme (FAA) reste le premier responsable de ces échecs. Oui, on pourra dire que le football bouffe tous les budgets et que les autres sportifs n’ont pas les mêmes moyens de se préparer et tous les arguments du genre. Toutefois, quand on sait que nos médailles à ce niveau se résument aux courses, on peut se dire qu’il y a, malgré tout, la possibilité de réaliser quelque chose avec les moyens du bord.

Taoufik Makhloufi (35 ans) en est le parfait exemple lors des dernières années avec ses 3 médailles olympique (1 or en 2012 et 2 argent en 2016) et son argent mondial en 2019. Pour un moment, on croyait que Sedjati était son potentiel héritier. Malheureusement, i y a eu rechute. Il faut savoir que l’Algérie n’a plus gagné d’or aux Mondiaux depuis 20 ans maintenant. Une longue attente qui va se prolonger.

Tokyo 1991 marquait la meilleure participation Dz

Le dernier à avoir fait entonner l’hymne national dans cet événement est Djabir-Saïd Guerni en 2003 à Saint-Denis (Paris/France)… sur 800m. S’en suivront 7 éditions avec 0 médaille pour notre pays. Qu’elles semblent loin les années dorées de Hassiba Boulmerka et Noureddine Morceli. Ce dernier a même régné sur le demi-fond et le 1500m pendant 3 séquences de suite (1991, 1993 et 1995).

Pour l’anecdote, la participation la plus aboutie de nos athlètes étaient enregistrée à Tokyo en 1991. Au Japon, les mythiques Boulmerka et Morceli avaient été primés sur 1500m alors que Azzedine Brahimi a pris le bronze du 300m steeple. Une autre époque.