Dans l’euphorie de la qualification en finale et l’optimisme de décrocher la 2e Coupe d’Afrique des nations dans l’histoire de l’Algérie vient s’engouffrer l’inquiétude. Celle sur l’état de forme de l’attaquant de l’équipe nationale, Baghdad Bounedjah, qui semble avoir perdu son sens du but. Malgré cela, il a toujours la confiance de Djamel Belmadi, son sélectionneur.
Sept, c’est le nombre de grosses occasions manquées par Bounedjah depuis le début de la CAN dans sa 32e édition. Une stat’ qui le met en tête d’un peu flatteur classement. Et pourtant, le natif d’Oran a la réputation d’un buteur glouton comme le prouvent ses précédentes performances. Que ce soit à Al-Sadd (Qatar Stars League), son club, ou en sélection. On parle là d’un fer de lance qui a planté 44 buts en 27 apparitions avec le team qatari et 11 réalisations en 28 capes avec l’Algérie. Côté stat’, c’est très impressionnant.
Mutisme de 402 minutes
Cependant, depuis cinq matchs, l’ancien sociétaire de l’USM El-Harrach, qui l’a révélé, et l’ES Sahel (Tunisie) est muet. Pour un footballeur qui a l’habitude de faire trembler très fréquemment les filets, c’est une éternité. Et c’est normal que cette méforme commence à inquiéter. Oui, l’avant-centre des « Fennecs » est généreux dans l’effort, on n’a pas à en douter. D’ailleurs, Belmadi l’a souligné : « Bounedjah est important. Même quand il ne marque pas, il peut gêner la défense adverse. Il se bat pour chaque ballon et il est à l’origine de presque tous nos buts.» Confiance renouvelée. Toutefois, concrètement, sa mission principale reste de marquer. Jusque-là, tout s’est bien passé et l’EN n’a pas trépassé. Tout le monde se rappelle de la détresse de Bounedjah lors de Côte d’Ivoire – Algérie quand il a été remplacé. Il venait de manquer un penalty qui aurait pu offrir directement la qualification en demies. Heureusement qu’après la fatidique série des tirs au but, les « Verts » étaient toujours en vie. Comme tous les Algériens, ça l’a soulagé.
Attention à l’obsession !
En zone mixte après le duel contre les Eléphants, Bounedjah avait promis le but de la qualification pour la finale. Face au Nigéria, il est retombé dans ses travers. A la 29e minute, après une passe en profondeur de Belaïli, le Ballon d’Or algérien 2018 fait son habituel pressing à la perfection et chipe le ballon à Ekong avant de pécher dans la finition. Pourtant, dans ce domaine, tout au long de la saison, il s’est montré très adroit et excellent. C’est même l’un de ses points forts sinon il n’aurait pas planté autant de pions. Lors du duel avec les Ivoiriens, il aurait pu faire le break alors que dans l’opposition face au Nigéria, il avait l’opportunité de mettre « El-Khadra » devant. Un peu trop de conditionnel qui aurait pu conditionner le parcours du « Club Algérie » s’il n’y avait pas de solidarité collective. Parmi ses coéquipiers, Youcef Belaïli essaie, continuellement, de le servir pour qu’il puisse mettre fin à la malédiction. Dimanche, lors de la demi finale, l’Espérantiste a souvent essayé de le trouver. Un peu trop même car nombreuses étaient les fois où Belaïli avait de meilleurs solutions. La crainte que faire marquer Bounedjah devienne une obsession est là. Il faut savoir que ce n’est pas la priorité. Ce qui prime, c’est de gagner les rencontres. Notamment cette finale. Même si Bounedjah, auteur d’un seul but dans la compétition sur penalty, ne pourra pas marquer. En tout cas, si jamais il met le but du sacre à la Chérif Oudjani lors de la CAN 1990 (1-0 face au Nigéria). Tout sera oublié.
Bounedjah promet de marquer en finale :
Mohamed Touileb, La Gazette du Fennec