Tenue en échec face au Burkina Faso (1-1) ce mardi soir à Marrakech, l’Algérie est toujours invaincue depuis maintenant 29 matchs. Cependant, le visage montré en seconde période par les hommes de Djamel Belmadi a suscité de nombreuses interrogations. Parmi les causes, un manque de fraîcheur physique déjà visible en fin de premier acte.
29ème rencontre sans défaite pour Djamel Belmadi et ses hommes après le match nul concédé face aux Étalons du Burkina Faso (1-1). C’est Sofiane Feghouli qui avait ouvert le score pour les champions d’Afrique (18’) avant qu’Abdoul Tapsoba ne remette les pendules à l’heure peu après l’heure de jeu (64’). Un match nul qui sonne comme une désillusion côté algérien au vu du déroulement de la rencontre et du niveau affiché par les Fennecs en seconde période. Des gros problèmes à ressortir le ballon aux difficultés à gérer les transitions défensives en passant par les innombrables déchets techniques, les coéquipiers de Riyad Mahrez avaient jusqu’alors jamais pondu une prestation aussi terne depuis le titre obtenu en 2019. Émoussés physiquement dès la fin de la première période, les Verts ont véritablement accusé le coup par la suite.
Septembre : une date FIFA toujours particulière
L’emplacement des rencontres internationales au mois de septembre a toujours été un problème. On l’a encore vu cette fois-ci avec des rencontres -souvent- pas très riches en intensité. C’est d’abord un soucis pour les joueurs qui n’ont malheureusement pas terminé leur préparation physique mais également pour les clubs qui vont récupérer leurs différents éléments bien épuisés des multiples voyages effectués et rencontres disputées. Sans oublier que la période du marché des transferts vient de toucher à sa fin et que beaucoup de joueurs doivent soit se remettre dans le bain au sein d’un club qu’ils n’ont pas quitté, soit redoubler d’efforts afin de gagner une place dans leur nouveau giron.
Pour notre équipe nationale, cette date FIFA s’est révélée particulière sur plusieurs points. Tout d’abord, l’escadron évoluant au Qatar n’avait toujours pas effectué de rencontres officielles depuis le mois de juin dernier. La saison ne reprenant que le week-end du 12 septembre prochain. Ensuite, le mercato estival n’étant pas encore fermé au moment de la liste, Belmadi a finalement dû se passer de certains éléments concernés par un départ (Boulaya, Ferhat, Ounas). Enfin, le manque de temps de jeu de bon nombre de joueurs a également pesé dans la balance (Bennacer entre autres). Au regard de toutes ces données, on aurait pu s’attendre à des choix faits en circonstance, mais force est de constater que ces derniers n’ont pas forcément aider à performer.
Le choix des hommes
Deux rencontres face à Djibouti et au Burkina Faso, c’était le programme de Belmadi et ses hommes en ce mois de septembre. Une large victoire (8-0) et un nul (1-1) pour débuter la campagne de qualification à la Coupe du Monde 2022. Face au petit Poucet, le sélectionneur national avait opté pour un 4-4-2, alignant la quasi-totalité des titulaires habituels. Seul Sofiane Feghouli, laissé au repos, était resté sur le banc. À quelques jours d’une rencontre capitale face aux Étalons et au vu de la faible mais non moins valeureuse adversité djiboutienne, l’on se demande pourquoi certains éléments n’ont pas pu être un peu plus ménagés.
On peut notamment prendre l’exemple d’un Riyad Mahrez qui semblait déjà accusé le coup physiquement avec Manchester City en ce début de saison. L’ailier droit et capitaine a disputé les 90 minutes de jeu face aux Requins de la Mer Rouge (alors que la rencontre était pliée) puis est apparu, cinq jours plus tard, éreinté face au Burkina Faso. Peu compréhensible lorsque l’on sait qu’un Rachid Ghezzal n’a disputé aucune minute sur ce rassemblement de septembre. Ou encore évoquer le cas d’Ismaël Bennacer. Touché par la COVID au mois d’août, il n’avait pas pu prendre part aux rencontres du début de saison. Malgré cela, il a participé aux 45 premières minutes face à Djibouti et a surtout pris part à l’intégralité de la rencontre face au Burkinabés dans une forme très loin d’être optimale.
À ce sujet, le sélectionneur national confiera au sortir de la rencontre : « Ismaël (Bennacer) ne s’est pas entrainé ces derniers jours suite à une situation inconfortable au niveau des ischio- jambiers, on a dû le gérer jusqu’à la veille du match. Il a un gros volume de jeu, il est toujours disponible pour sortir le ballon, il ne se cache pas, il est bon sur l’avant dernière passe, dans le pressing ». Arrivé loin du top de sa forme, Bennacer aurait pu être ménagé lors de la première rencontre, au vu des présences de Boudaoui, Belkebla et Zorgane dans l’entrejeu.
Un plan de jeu usant au vu du contexte
Un déficit physique qui n’a pas permis une mise en place parfaite du plan de jeu habituel des Fennecs à savoir étouffer l’adversaire par un contre-pressing à la perte du ballon et se projeter très rapidement dès la récupération. Dans le rôle des « chasseurs », Sofiane Feghouli, Ismaël Bennacer et Islam Slimani n’ont pas su tenir le coup comme à l’accoutumée. Les deux premiers cités n’ont pas eu le rendement habituels pour les raisons évoquées précédemment et le troisième s’est très vite retrouvé esseulé lorsque le bloc algérien a souffert en seconde période.
Un plan de jeu qui n’a finalement fonctionné que durant la première demi-heure de la rencontre. Plus que ça, les temps faibles -qui avaient été récemment bien gérés- (Mali puis Tunisie, ndlr) ont laissé place à une panique générale lors du début du second acte face au Burkina Faso. Si l’on ajoute les cartouches gâchées en première période, l’EN ne s’est pas franchement facilité la tâche. Un fait d’ailleurs relevé par Belmadi : « On a eu les situations pour mener 2 ou 3-0, chose qu’on n’a pas faite. On n’a pas été assez chirurgical, pas assez tueur » a-t-il déclaré à l’issue de la rencontre.
Elim. Mondial 2022/ Burkina Faso – Algérie (1-1) : Réaction d’après match de Belmadi
>> Lire les articles
BFA-ALG (1-1) : C’était quoi cette seconde mi-temps les gars !
Burkina Faso-Algérie (1-1) : Les notes de la rencontre des Experts