Kheireddine Zetchi était le président de la Fédération algérienne de football (FAF) quand l’équipe nationale était partie trôner en Egypte à la CAN 2019. Dans la logique des choses, le patron de la FAF méritait de se représenter. Mais des forces obscures étaient déjà là pour l’empêcher de briguer un second mandat. C’était déjà les prémices de la tourmente. Quelques années après, Zetchi, qui reste présumé innocent, se retrouve en mandat de dépôt avec -notamment- un grief du “contrat Adidas” qui serait la principale raison de sa chute. Détails.
Les anomalies étaient là. Dès les premières informations qui concernaient cette collaboration. Et les incohérences et le décor “potemkinien” (salle avec un cadre de Zidane, le ballon de la Coupe du Monde 1998 sous des crampons “Predator” que portaient Zizou ainsi qu’un ballon officiel de la Coupe du Monde 2018) ont fini par rattraper Zetchi écroué ce mercredi. Il est accusé de corruption (signature de contrats illégaux, octroi d’avantages injustifiés et dilapidation de l’argent public) au sein de l’instance lors de son passage aux commandes.
Bandes désorganisées
En parlant de contrats illégaux, le dossier principal est certainement cette supposée alliance de 4 ans conclue en janvier 2019 avec Adidas contre un montant global de 1.9 million d’euros. On dit “supposée” car le bail en question n’était pas avec la société mère de la marque allemande. Ce n’était même pas avec Adidas MENA comme ce fut le cas pour les Verts entre 2015 et 2018.
Pourtant, la FAF et Zetchi se vantaient d’avoir bouclé un marché avec Adidas en… France. Ce qui sonnait déjà faux parce que les sélections africaines et asiatiques ne traitent jamais avec le prestataire européen de la firme d’Adolf Dassler. S’en suivra une vente “clochardisée” des maillots et des arnaques qui ont fait que la supercherie éclate au grand jour.
S2F : Société écran et terrain glissant pour Zetchi
En effet, le partenariat avec l’intermédiaire S2F enfreignait clairement la réglementation du marché. La FAF venait de brader l’image de la sélection en collaborant avec une société écran. Zetchi partait à l’aventure sur ce terrain glissant. Ainsi, il a marché sur les plates-bandes de la loi. Une erreur qui a fini par s’avérer fatale.
Plus tard, Djahid Zefizef (pourtant poursuivi et auditionné lui aussi par la justice algérienne) puis Walid Sadi ont pu remettre de l’ordre en réattribuant l’habillage d’El-Khadra à Adidas Mena depuis janvier 2023 au 31 décembre 2026 avec de vraies royalties et des avantages financiers qui correspondent plus à une sélection qui se respecte plutôt que les braderies d’avant. L’exploit sportif de Zetchi n’a pas pu camoufler sa bévue administrative. Cinq années plus tard, les traces auraient été retrouvées et le chairman du Paradou AC doit répondre de cet acte imprudent dans une période où beaucoup de choses échappaient au contrôle.