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Comment Djamel Belmadi a ressuscité les Verts en 10 mois !

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belmadi banc sourire doha

Forts d’une seconde victoire au compteur, les Fennecs se sont octroyés avec certitude la première place du groupe C, avant même de disputer la dernière journée face à une Tanzanie ce lundi au stade Al Salam du Caire (21h). Si de tels mérites sont évidemment à attribuer aux joueurs, il n’existe pas d’orchestre sans chef d’orchestre. À Djamel Belmadi, enfin, de recevoir des louanges.

Le public algérien a terriblement souffert de la valse des entraîneurs opérée depuis le départ de Christian Gourcuff. De Rajevac à Madjer, en passant par Leekens ou Alcaraz, la sélection algérienne a mangé son pain noir. Avec Belmadi, enfin, c’est la lumière au bout du tunnel qui semble se profiler.

La gestion est au rendez-vous…

L’ancien international est en place depuis désormais près d’un an. Son bilan est plus qu’intéressant lorsqu’il s’agit de prendre du recul. Car les Verts se trouvaient dans une très mauvaise posture à son arrivée. Désunis, non qualifiés en Coupe du Monde, rongés par l’orgueil de Rabah Madjer et ses affrontements avec la presse, la sélection a reculé jusqu’à la 68ème place du classement FIFA en dépit d’un effectif qui demeurait très intéressant. Le jeu, évidemment, était lui aussi devenu inexistant.

Ci-tôt intronisé sélectionneur, celui que beaucoup surnomment affectivement “le Pep de Champigny” a imposé sa patte. Relation franche et directe avec une presse intrusive, choix forts et autorité restaurée, la touche Belmadi s’est ainsi faite immédiatement ressentir.

Autre point très intéressant chez le sélectionneur : sa capacité à faire machine arrière lorsqu’il fait erreur. Il avait été très critique à l’égard de la Ligue 1 Mobilis à son arrivée mais, à travers les mois, il a été probablement le sélectionneur le plus ouvert aux joueurs du championnat algérien. On a ainsi pu découvrir Naïdji, Boudaoui, Loucif, Chita en EN. À ceux-ci, les ex du championnat Belaili, Benlamri, Bounedjah, Bensebaini et Atal sont eux aussi présents.

Si l’intransigeance du sélectionneur l’a conduit à priver les 42 millions d’autres sélectionneurs de matchs amicaux (choix quelque peu discutable), elle a permis de rendre une âme à une sélection au bord de la déliquescence, rongée par les clans, le manque d’envie des uns et l’égoïsme des autres. Des choix forts ont permis une telle situation : exit, par exemple, Faouzi Ghoulam, ses déclarations étranges et sa motivation à géométrie variable, et exit Nabil Bentaleb et son irrégularité chronique. Sofiane Feghouli, lui, a été rappelé, tout comme Raïs M’Bolhi.

Aucune fausse note n’a ainsi été à déplorer pendant un an. Hormis le cas Andy Delort, qui ne fait pas parler de lui parce que les résultats sont présents, et le couac Haris Belkebla, traité avec rapidité et radicalité, c’est un calme plat en sélection. Pas d’Algérie sans un minimum de vagues mais pas de résultats sans sérénité !

… le jeu aussi !

Le football n’étant pas qu’une affaire de gestion et de rigueur, c’est sur le terrain que Djamel Belmadi et ses hommes étaient attendus.

La formation a, tout d’abord, été maintenue en 4-3-3. La principale tâche à laquelle s’est consacrée le sélectionneur a ainsi été d’assurer une solidité défensive aux Verts. Pour cela, M’Bolhi a récupéré sa place dans les cages.

Devant lui, la défense a connu de très nombreux changements, notamment au gré des blessures. Pour cette CAN, le choix de Belmadi est fort en ce qu’il fait cohabiter Benlamri (pourtant pas le meilleur lorsqu’il s’agit de relancer) et Mandi (pourtant considéré comme un latéral droit ou un piston droit dans une défense à 3 par Belmadi lui-même). Les latéraux, eux, doivent avant tout défendre, ce qui explique le manque de liberté d’un Atal et d’un Bensebaïni. Gageons pour autant que les deux sauront très bien s’en accommoder si cela permet d’aller jusqu’au bout!

Des choix forts et payants !

Au milieu de terrain, Belmadi a, de nouveau, redoublé de malchance avec la cascade de blessures au poste de numéro 6. Il a pourtant su pallier à ces manquements en rapatriant un Guedioura très décrié et l’entourant de deux joueurs au profil plus technique, à savoir Feghouli et surtout un Bennacer absolument brillant depuis le début de la compétition.

Sur les ailes, hésitant longuement entre la titularisation de fausses pattes (il s’agit d’un joueur qui est destiné à percuter, rentrer dans l’axe et tirer) et de centreurs. Il a finalement préféré la première option, parce que Riyad Mahrez brille avant tout à droite et parce que Baghdad Bounedjah, devenu indiscutable, est si combattif et complet qu’il pallie sans problème ce problème. À gauche, c’est encore un choix fort – et payant, de nouveau – du sélectionneur en la personne de Youcef Belaili, lui le banni de l’Équipe Nationale et qui, pourtant, a offert la victoire et la qualification par son but face au Sénégal.

Le jeu, avant tout assuré par un pressing haut et un jeu vertical (longs ballons) face au Kenya, a évolué en un schéma plus défensif et plus brouillon, à la fois en seconde période kenyane et face au Sénégal. Ces 135 minutes permettent de réaliser qu’il reste énormément à faire pour conduire cette équipe au sommet.

Pour autant, aucun but n’a été encaissé et le Sénégal a été vaincu. Le favori – avec l’Égypte – de la compétition a ainsi été globalement maîtrisé par la formation d’un sélectionneur qui mérite, enfin, de récolter des louanges si méritées. Si la suite de la compétition est attendue avec impatience par le peuple algérien, Belmadi a lui d’ores et déjà réussi sa mission : rendre aux Fennecs leur âme et leur honneur. Pour avoir réussi un tel exploit en si peu de temps, deux mots s’imposent : merci coach !

Walid Passas, La Gazette du Fennec

Bonus – l’avis de notre consœur Asma Halimi de Compétition sur la gestion de Belmadi :

 

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