Edito : Adli, oh raison !

Ce n’était pas forcément un coup de tonnerre. Mais cela a suscité des réactions à verse. Yacine Adli l’a énoncé clairement. Sans qu’il ne tergiverse. Son ambition (démesurée ou pas, on le verra) est de jouer pour l’équipe de France car il vise le “haut niveau”. Les Bleus, c’est ce qu’il voit à l’horizon. Et, par rapport à l’Algérie, cela sonne comme une oraison… funèbre pour un éventuel avenir chez les Fennecs.

Voir Adli avec la tunique des Verts, c’est mort. A moins que deux ou trois ans passent sans que l’EDF l’appelle pour le mettre face à sa démesure et ses torts. Sur le fond, on peut comprendre Adli qui vise une sélection constamment recensée dans les rendez-vous majeurs avec une certaine faculté à atteindre des stades avancés. Ce qui n’est pas franchement le cas de l’Algérie ces dernières années.

Le “haut niveau” signifie grands tournois. Et qui dit “grands tournois” dit notamment pour ce qui est de la Coupe du Monde que les Verts ont raté plusieurs fois. Du côté des Français, jouer le Mondial est tradition et constance. C’est pour cela que les Tricolores présentent cette attractivité fascinante. Et, au moment de choisir, certains binationaux penchent automatiquement pour la France. On est alors face à une sorte de mouvance qui va dans deux sens.

La dérision et le dérisoire

Même s’il a dit, par le passé, qu’il portait l’Algérie dans son cœur, Adli a suivi la raison. Et ça sonne comme une dérision. Le risque pris n’est pas dérisoire pour une carrière chez les vice-champions du monde qui relèverait même de l’illusoire. Le pensionnaire de l’AC Milan paraît à mille ans de se faire une place dans les plans de Didier Deschamps. Pour intégrer le milieu pléthorique où il y a les Camavinga et Tchouameni, il ne suffit pas d’être juste bon et de faire quelques bonnes prestations. Cela est évident… sauf pour ceux qui sont hors sol.

Par ailleurs, en retraçant certaines carrières, on peut voir que ses semblables ont fait machine-arrière. On pense à Houssem Aouar qui s’est finalement jeté dans les bras d’El-Khadra. Lui qui a fait mieux que de toucher le rêve de jouer pour les Champions du Monde 2018 du bouts des doigts. Après quoi…

Est-ce que cette hospitalité de l’EN doit changer ? Cela peut (doit) être envisagé. Il ne s’agit pas de distribuer le nationalisme ou l'”Algérianité” mais juste réguler un opportunisme et une hypocrisie qui doivent cesser. Surtout quand on est publiquement recalés et rapetissés. C’est une question de dignité.