Tout porte à croire que la FAF ne pourra pas organiser ses assemblées générale ordinaire et élective dans les délais impartis par la note méthodologique du MJS, à savoir le 15 avril prochain au plus tard. Du point de vue statutaire, la fédération a jusqu’au 30 juin 2021 pour tenir son assemblée élective. Zetchi ou Khaldi, qui aura le dernier mot ?
La note méthodologique du MJS du mois de février dernier relative au processus de renouvellement des structures d’organisation et d’animation sportives nationales qui fixe les dates des assemblées générales de fin de mandat des fédérations et ligues de football ne semble pas chambouler tant que ça l’agenda de la FAF qui n’a pas inscrit, pour le moment, les assemblées générales ordinaire et élective à son ordre du jour. Pour preuve, la question n’a jamais été évoquée ni durant ni en amont du bureau fédéral, qui s’est réuni en session mensuelle statutaire, dimanche dernier.
Le BF s’est limité en effet à la lecture des rapports des Ligues : “Ligue de football professionnel (LFP). Ligue nationale de football amateur (LNFA). Ligue interrogions de football (LIRF). Ligue de football féminin (LNFF). Présentation du département Intégrité. Direction technique nationale. Rapports des commissions : Commission des Finances. Commission Coupe d’Algérie. Commission médicale fédérale. Chambre nationale de résolution des litiges (CNRL). Commission fédérale des arbitres (CFA). Commission du football féminin. Commission de coordination avec les Ligues. Commission du statut du joueur. Commission de Futsal&Beach-soccer. Département Futsal. Et divers”, comme l’a précisé la FAF dans un communiqué. un BF tout ce qu’il y a d’ordinaire en gros.
La note du MJS nulle et non avenue ?
Tout ça pour dire que la FAF n’a pas prévu pour le moment de convoquer son assemblée générale dans les délais impartis par le MJS, à savoir avant le 15 avril prochain. Confortée par la loi qui lui confère le droit d’attendre, si besoin, jusqu’au 30 juin 2021, l’instance fédérale n’a, selon nos sources, pas l’intention de se soumettre au « diktat» de sa tutelle et entend bien attendre le temps nécessaire pour organiser ses assemblées de fin de mandat.
En tous les cas, il y a fort à parier qu’il n’y aura pas d’assemblée générale ordinaire dans les deux semaines à venir, et par ricochet, d’assemblée générale élective d’ici le 15 avril, si l’on se fie aux délais impartis par les statuts. Dans l’article 26.1.2. des statuts de la FAF ont peut lire que “les élections de la FAF auront lieu soixante (60) jours après la date de la tenue de l’assemblée générale ordinaire de fin de mandat”. Quand on fait les comptes, on voit tout de suite qu’on ira au-delà de l’ultimatum du MJS.
L’AG extraordinaire d’abord, l’AG élective après !
Pour résumer, la FAF poursuit sans bruit le processus de mise en conformité de ses statuts avec ceux de la FIFA sans pour autant donner l’air d’être dans une posture de défiance vis-à-vis du MJS. Car c’est une évidence, l’instance fédérale ne compte pas aller vers une assemblée générale élective avec ses anciens statuts. La circulaire du MJS du 8 juin 2020 et la note méthodologique qui s’en est suivi ne change en rien dans le fond à la feuille de route de la FAF qui continue à œuvrer dans la perspective de l’organisation d’une assemblée générale extraordinaire à terme pour amender ses nouveaux statuts.
A cet effet, Kheireddine Zetchi s’apprête à faire une tournée des Ligues régionales de football la semaine prochaine (Alger, Oran, Constantine et Ouargla). La démarche s’inscrit dans la volonté de la FAF d’expliquer aux Ligues affiliées le processus de mise en conformité de ses statuts avec ceux de la FIFA et si besoin passer les nouveaux règlements à amender au crible pour éclairer la lanterne des présidents de ces structures qui seront appelés à voter leur adoption ou non au cours d’une assemblée générale extraordinaire dont la date reste à fixer. Libre à chacun d’y voir des intentions électoralistes derrière de la part du président de la FAF. Ce qui est, au demeurant, une évidence tant est le président sortant est partant de principe pour un second mandat pour peu que les nouveaux statuts soient amendés comme souhaité avant et non après la prochaine assemblée générale élective.
En tous les cas, le statu quo qui prévaut actuellement n’écarte pas la possibilité d’une sortie de crise. Le contact entre les deux parties n’est pas définitivement coupé et rien ne dit qu’un rapprochement en vue de solutionner ce quiproquo n’est pas possible. En témoigne l’échange de correspondances entre les deux structures récemment, chacun tentant d’expliquer à l’autre la légitimité de sa démarche.
Au demeurant, seul un dialogue franc et mesuré qui s’appuie sur des arguments juridiques aidera les deux instances à s’extraire de cette impasse…