Auteur d’un retour très prometteur en équipe nationale lors du rassemblement de mars écoulé, Yacine Brahimi n’a pas livré la prestation qu’il fallait ce jeudi contre la Guinée (défaite 1-2). Capitaine dans un match capital (éliminatoires de la Coupe du Monde 2026), le milieu offensif de 34 ans est retombé dans ses travers. Par ailleurs, on peut souligner que le rôle tactique que lui a confié Vladimir Petkovic était l’une des raisons principales de cette prestation individuelle mitigée. Et cela vient relancer les doutes sur l’apport du sociétaire d’Al-Gharafa SC (Qatar) en sélection.
Le mécontentement d’une partie du public du stade Nelson Mandela et les sifflets à son égard jeudi étaient manifestes et… compréhensibles. En effet, Yacine Brahimi (69 sélections, 15 buts) n’a clairement pas été à la hauteur du rendez-vous. La faute à un système de jeu qui ne l’a pas franchement aidé.
Trop possessif
Même s’il a permuté parfois avec Saïd Benrahma, privilégié sur le côté gauche, Brahimi a, les trois-quarts du temps passé sur la pelouse, évolué dans l’axe offensif derrière Amine Gouiri. Pourtant, il avait une certaine mobilité et liberté de mouvement. Cependant, cela était insuffisant pour qu’il se montre à son avantage comme c’était le cas lors des deux sorties de mars. Pour rappel, Brahimi avait délivré 2 passes décisives et inscrit 1 but contre la Bolivie et l’Afrique du Sud. Il était l’une des grandes satisfactions du rassemblement.
Jeudi soir, Brahimi a refait du Brahimi. C’est à dire: garder trop le ballon, chercher à dribbler et manquer de profondeur dans le jeu. Contre une défense guinéenne bien en place et costaude, le natif de Paris n’a pas pu faire la différence. Ses pertes de balles l’ont frustré. Inévitablement, il sortait du match au fil des minutes. Constatable avec des mauvaises décisions, des transmissions approximatives et des frappes qui ne trouvaient pas le cadre.
En 10, ça n’a jamais été flamboyant
Plus rien ne marchait pour l’ex-pensionnaire du FC Porto. Pour ne rien arranger, la transition de la Guinée sur le premier but était conséquente à une perte de balle de sa part. D’ailleurs, quand on revoit les images, on constate que Vert de 34 ans n’a pas bien joué le coup après avoir reçu le ballon dans le cœur du jeu. Sa mauvaise prise d’information et le pressing haut du défenseur ont donné un contre fatal pour le Syli National. Fait notable : Brahimi est revenu défendre. Malheureusement, cela n’a pas suffi pour stopper l’assaut adverse.
Est-ce que son rendement lui incombe à lui seul ? En grande partie, c’est un “oui”. Mais, toujours est-il que Petkovic devait savoir que mener le jeu n’est pas la position préférentielle de Brahimi. A la CAN-2021, son prédécesseur Djamel Belmadi l’avait fait dans la même articulation tactique. C’était Youcef Belaïli qui avait le couloir gauche. Et le résultat était pareil. Sans parler de la lointaine CAN 2015 où Gourcuff lui avait confié les clefs du jeu avec le résultat sue l’on connaît. On peut donc dire que le nouveau driver des Fennecs a, lui aussi, une part de responsabilité dans ce match soporifique de son capitaine.
Les supporteurs algériens après le match, lorsque Brahimi attendait la prise d’antenne pour une interview :
« Brahimi DÉGAGE » pic.twitter.com/j7ggaeTj2I
— La Vague Verte ⭐️🇩🇿⭐️ (@la_vagueverte) June 7, 2024