Après trois rencontres assez compliquées dans le contenu, Baghdad Bounedjah a livré une prestation très aboutie face au Niger ce mardi (0-4). Aux côtés d’Islam Slimani et surtout avec le retour de Youcef Belaïli, l’ancien Harrachi devrait capitaliser sur cette performance qui sonne comme une bouffée d’oxygène.
Buteur et passeur ce mardi lors du large succès des Fennecs face au Niger (0-4), Baghdad Bounedjah a retrouvé des sensations après trois dernières sélections compliquées avec l’équipe nationale. Celui qui avait maté la défense tunisienne en juin dernier (buteur, 0-2) est revenu moins inspiré lors de la reprise en septembre. La faute, notamment, à un championnat du Qatar qui avait repris après la première trêve internationale de la saison en cours. Physiquement à cours, le joueur d’Al Sadd peinait à faire ses habituelles différences balle au pied et n’arrivait pas à être trouvé dans de bonnes conditions par ses coéquipiers. Face au Niger, à Blida et bien que titularisé, il n’avait pas participé au festival de la fin de rencontre car c’est du banc qu’il assistera au doublé de son remplaçant, Islam Slimani. Aligné d’entrée quatre jours plus tard à Niamey, l’ex-joueur de l’Étoile du Sahel semble retrouver la plénitude de ses moyens.
À la passe comme à la finition
Le début de rencontre nous a vite indiqué dans quelle forme était Bounedjah. Harcelant le porteur par un pressing constant, l’avant-centre est venu gratter quelques ballons précieux à l’heure où les hommes de Belmadi avaient du mal à bien rentrer dans la partie. Le premier quart d’heure difficile passé, les circuits préférentiels pouvaient enfin se mettre en place. Dans un 4-4-2 permettant au quatuor de s’exprimer librement en phase offensive, le buteur de la dernière finale de la Coupe d’Afrique des Nations a fait beaucoup de mal à ses vis à vis par ses courses et ses appels. Sa complicité avec Belaïli a notamment amené les premières occasions chaudes côté algérien. La première, un service millimétré de l’extérieur du pied de l’ancien maestro du Taraji pour son compère de l’attaque qui n’a pas su viser le cadre de la tête. Une action non cadrée, qui, au ralenti, en a sûrement surpris plus d’un au vu de la qualité du centre et de la position privilégiée de Bounedjah.
Mais contrairement à certains matchs, le numéro 9 de l’EN ne s’est pas apitoyé sur son sort après ce « raté ». Dans un mouvement initié par Ramiz Zerrouki après une récupération de Riyad Mahrez, l’actuel poulain de Xavi servit Belaïli qui, attendant le bon timing, lui remettait un ballon distillé dans la profondeur afin d’offrir le premier but au capitaine de l’EN (0-1 ; 20’). Sur cette action, il est important de souligner la temporisation de Bounedjah pour servir le joueur de Manchester City dans les meilleures conditions. Cette intelligence de jeu présente d’ailleurs également chez Islam Slimani, dont le déplacement a laissé Mahrez complètement libre de tout marquage. En deuxième période, ce fut au tour du ballon d’or africain 2016 de rendre la pareille au meilleur buteur historique d’Al Sadd. Sur un service millimétré de Belaïli (oui, encore lui), l’ancien Havrais offrit le quatrième but à celui qui inscrivait son 22ème but en sélection. L’ancien du RCG Oran n’est plus qu’à une longueur de Hillal Soudani, le tout en seulement 46 sélections (ratio de 0,47 buts par match).
Une complicité à toute épreuve
Nous l’avons réitéré plus haut, la complicité entre les deux Oranais est une des armes offensives de l’équipe nationale algérienne. Orphelin de son ami et coéquipier face au Burkina Faso (1-1) et au Niger à Blida (ils n’ont joué que 5 minutes ensemble ; 6-1), Bounedjah n’a pas eu le rendement habituel et sa relation avec Benrahma est loin d’être évidente. C’est d’ailleurs dans des parties comme celles-ci que l’on voit l’attaquant du champion du Qatar en titre se plaindre à outrance envers ses coéquipiers et le corps arbitral. Ce vendredi, face au Mena, l’Algérien n’a pas vraiment pesé dans la rencontre. La faute notamment, à un bloc nigérien qui prenait à la gorge l’entrejeu algérien, empêchant au ballon d’arriver à la hauteur de l’avant-centre des Fennecs. Dans l’utilisation du cuir, en plus d’être dans de mauvaises conditions, Bounedjah n’a également pas toujours pris les bonnes décisions. On aurait pu croire que sa sortie peu après l’heure de jeu suivi du doublé d’Islam Slimani allait touché mentalement le troisième joueur le plus efficace sous l’ère Belmadi (14 buts, 5 passes décisives). Que nenni.
C’est un fait incontestable, la Wahran Connection se cherche constamment sur le terrain, parfois à outrance diront certains. La présence de Youcef Belaïli aide Bounedjah à se sentir plus à l’aise sur le côté axial gauche de l’attaque. Les deux se connaissent parfaitement et les appels sont généralement suivis de transmissions réussies créant du danger dans la défense adverse. Sorti par Belmadi après avoir été touché à la 59’, Bounedjah ne souffre, fort heureusement d’aucune blessure grave. C’est en tout cas ce qu’à confirmer le sélectionneur national : « Ce n’était rien de grave pour Bounedjah. Dans des conditions pareilles c’est compliqué d’enchainer les sprints. Il est sorti par précaution car il nous l’a demandé, fait rare pour le souligner car c’est un compétiteur et il ne veut jamais sortir. Baghdad a bien travaillé pour l’équipe, il a fait un énorme match dans la débauche d’énergie. Il a marqué son but en seconde période, tout est positif ». Une passe, un but, une complicité et le chemin des filets retrouvés, cette rencontre a, sans aucun doute, requinqué le champion d’Afrique 2019.
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