A l’approche de la double confrontation face au Zimbabwe (26 et 29 du mois en cours), Djamel Belmadi, le sélectionneur national, pense aux 23 qu’il va retenir pour la date FIFA de mars. Si l’ossature est plus ou moins connue, il y aurait, peut-être, un match à la pointe de l’attaque entre Islam Slimani et Baghdad Bounedjah. La forme du premier pourrait inciter le driver de l’EN à revoir ses plans pour ce qui est du choix de l’avant-centre.
Choix privilégié de Belmadi lors de la Coupe d’Afrique des nations 2019 que les Fennecs ont remportée en Égypte, Baghdad Bounedjah marque toujours (24 buts et 6 passe D en 24 matchs) mais n’affole pas vraiment les compteurs comme ce fut le cas lors de la saison écoulée. A l’époque, il enfilait les buts au Qatar et en Ligue des Champions asiatique (AFC). Au terme de l’année 2018, il a même terminé meilleur buteur du monde avec 59 réalisations. Il avait, toute proportion gardée, fait mieux que Cristiano Ronaldo (49) et Lionel Messi (51). Des statistiques qui ont rendu sa venue en sélection possible. Mieux, il s’y est naturellement imposé comme titulaire.
Lors du tournoi continental, il n’avait trouvé la faille qu’à deux reprises en 7 apparitions. La première était lors du premier match contre le Kenya et la seconde en finale face au Sénégal. Cette dernière réalisation, bien qu’un peu chanceuse puisque la frappe a été déviée par un défenseur Sénégalais, était synonyme du sacre. Certainement l’une des plus précieuses dans sa carrière.
Post-CAN, la donne change pour Bounedjah
Durant la messe africaine, le sociétaire d’Al-Sadd SC n’avait pas vraiment de concurrent sur le banc. En effet, Islam Slimani avait été retenu pour l’épreuve à la surprise générale puisqu’il n’avait pas de matchs dans les jambes ni les chiffres qui faisaient de lui un sélectionnable. Toutefois, il avait le vécu et le statut d’un des meilleurs baroudeurs dans l’histoire d’El-Khadra. Le successeur de Rabah Madjer sur le banc a donc décidé de le convoquer. Parallèlement, durant la campagne continentale, il y avait la persistance du coach à garder Bounedjah dans le onze malgré la disette entre la première et ultime sortie dans la compétition.
Aujourd’hui, la donne a, considérablement, changé. Après la CAN, Baghdad est resté, malgré des sollicitation européennes, dans le Golfe et Slimani a opté pour un autre challenge sur le Vieux-Continent. L’Oranais a choisi la zone de confort alors que le natif d’Aïn Benian a changé de championnat en ralliant l’AS Monaco sous forme de prêt en provenance de Leicester City. Auparavant, il avait tenté de se relancer à Newcastle United (4 matchs pour 0 but) puis Fenerbahçe SK (Turquie) duquel il a porté la tunique à 25 reprises toutes compétitions réunies en trouvant la faille par 5 fois. La compatibilité n’était pas là. Il a même passé la deuxième partie de l’opus 2018-2019 placardisé.
En Principauté, Slimani s’est métamorphosé
Finalement, il a atterri en Principauté. Un peu à la surprise générale tant beaucoup l’envoyaient du côté de la péninsule arabe pour une retraite dorée. « SuperSlim » a pris tout le monde à contre-pied. Mieux même. Sur le Rocher, il a montré que sa carrière était tout sauf au bord d’un précipice. Tout de suite, il a mis tout le monde d’accord en formant un génial duel avec Wissam Ben Yedder. La confiance du driver Leonardo Jardim, qui l’a déjà eu sous ses ordres au Sporting Lisbonne (Portugal) où sa carrière européenne avait décollé, l’a métamorphosé.
Des débuts tonitruants. Lors de ses 10 premières productions avec l’ASM, l’ancien sociétaire du CR Belouizdad a fait trembler les filets à 6 reprises. Aussi, il a élargi sa palette en faisant des offrandes : 6 au total. Une adaptation expresse qui a, toutefois, était plombée ce 24 novembre quand il a été expulsé lors du déplacement chez les Girondins de Bordeaux. Rattrapé par les démons du championnat algérien, le fer de lance de 31 ans, qui avait inscrit l’unique but de son équipe dans ce duel, râle beaucoup, récolte un jaune. Par la suite, placé dans le mur sur un coup franc, il touche le ballon de la main dans la surface et offre un penalty à l’adversaire. Expulsé pour deux avertissements, il laisse les siens à 10. Un fait qui coûtera les trois unités à son team qui se retrouve près de la zone de turbulences. Jardim n’a pas trop aimé le comportement de son poulain qui a écopé de deux matchs de suspension.
Guerrier du Sahara pour de vrai
Par la suite, le technicien portugais a été remercié. Un autre est venu et ne semblait pas compter sur Slimani car incompatible avec sa philosophie de jeu. Robert Moreno lui fait savoir qu’il pouvait changer d’airs lors du mercato d’hiver. C’est le désamour. Avant cela, l’Algérien lui avait pourtant offert le point du nul face au Paris Saint-Germain (3-3) en déplacement et en à peine 25 minutes passées sur la pelouse. Il était incorporé en cours de jeu.
Moreno ne comptait pas sur l’acolyte de Ben Yedder qui était annoncé partant. Au final, il ne bougera pas. Mauvais résultats obligent, l’entraîneur ibérique fait l’”erreur” de réintégrer Slimani qui le force à reconsidérer sa valeur dans le onze. Le but de la victoire chez Amiens et un autre une semaine plus tard en réception de Montpellier, avec le Dz, l’équilibre offensif est là. Les chiffres ne mentent jamais et ils sont là pour le prouver. Avec et sans lui, ce n’est pas la même équipe ni les mêmes résultats. Sur les 17 rencontres dans lesquelles il a été aligné, Fabrégas et consorts se sont imposés 8 fois pour 6 nuls et 3 défaites. Le tout, en inscrivant 30 buts. Quant au 9 duels dans lesquels il n’a pas joué, on compte 4 victoires pour autant de revers et 1 nul et des filets qui n’ont tremblé qu’à 15 reprises.
La mentalité de battant de quelqu’un qui sait bûcher quand il le faut. Un trait de caractère qui y est beaucoup dans sa carrière. Cela plait à forcément à Belmadi qui aime les footballeurs avec une forte personnalité et qui se battent en toutes circonstances. Sinon, il n’aurait pas sollicité ses services pour la CAN.
Éventuelle doublette pour l’EN ?
Avec ce retour au premier plan, Slimani peut envisager d’être de nouveau titulaire chez les Guerriers du Sahara. Et cela ne serait, peut-être, pas au détriment de Bounedjah. Tant le 2e meilleur buteur (29 réalisations) dans l’histoire de l’EN derrière Tasfaout (34 pions) a prouvé qu’il peut aussi jouer en attaquant de soutien. Les voir associés tous les deux en même temps n’est pas à écarter. D’ailleurs, au Botswana le 18 novembre dernier (Elim. CAN 2021), ils ont évolué ensemble lors des 10 dernières minutes. Islam a été aligné d’entrée et Baghdad à 10 minutes de la fin.
Aussi, il faut savoir qu’en Afrique il marque souvent à l’extérieur. Match amicaux et officiels réunis, treize, soit 45%, de ses 29 buts en 68 sélections ont été inscrits loin des bases. C’est presque le même pourcentage que Bounedjah (33 capes) avec 7 (47%) de ses 15 réalisations célébrées en « away ». Ce dernier, qui a beaucoup de connivence avec Youcef Belaïli, se retrouve obligé de rehausser son niveau et redoubler d’effort pour ne pas voir son aîné de 31 ans lui chiper sa place.
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