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Enregistrement téléphonique : la FAF veut un “procès” interne

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A un scandale d’éthique, une commission d’éthique. C’est comme ça que la FAF compte instruire le scandale de l’enregistrement téléphonique qui a révélé un grand réseau de trafics de matches à ciel ouvert. Mais rassurez-vous, cette commission est souveraine, jure Zetchi. Mais bien sûr…

La suite que donne la FAF au scandale de l’enregistrement téléphonique épouse le même ton que celui de son communiqué dans lequel elle condamnait en quelques lignes l’affaire. De la vigueur, certes. De la rigueur ? Aucune ! En effet, dans une courte vidéo diffusée sur le site de la FAF, Kheireddine Zetchi a varié entre pédagogie et démagogie en rappelant à qui veut l’entendre son « engagement ainsi que la volonté de la FAF à mettre tous les moyens pour lutter contre toutes les formes de corruption, un fléau qui affecte, malheureusement, le football national », disait-il entre autre. Quel bagout !

Car concrètement, pour donner suite à cette affaire, le patron de la FAF nous apprend la création d’un « Département d’Intégrité » qui aura à charge de juger cette affaire. Zetchi ira même jusqu’à dire que cette fameuse commission, mise sur pied dans la précipitation, pour traiter cette affaire s’est déjà auto-saisie du dossier et a lancé sa propose enquête. Question : qui compose cette commission et a-t-elle les moyens d’instruire cette affaire lorsqu’on sait que le fameux enregistrement, qui serait celui de Fahd Halfaya, et l’agent de joueur Nassim Sadaoui, demande à être authentifié. Et puis quelles mesures prendra-t-elle pour une affaire aussi sordide ? Bien évidemment cette commission n’est habilitée qu’à prononcer des sanctions sportives. Au pire radiation à vie du principal accusé, sanction de l’équipe pour la saison en cours et rétrogradation du club en division inférieure si la corruption est avérée. Au mieux une défalcation de trois points pour deux clubs (ESS et USB dans ce cas) et suspension de deux ans pour le prévenu s’il est reconnu coupable de tentative d’influencer le résultat d’un match.

En Italie, les écoutes ont provoqué un véritable séisme…

Contrairement au Ministère de la Jeunesse et des Sports qui a déposé plainte, il y a quarante-huit heures contre X, la FAF écarte donc pour l’heure tout recours à la justice. Pourquoi ? Allez savoir. A titre comparatif, en Italie, l’affaire des écoutes téléphoniques qui avait éclaboussé le Calcio en 2006 a fait exploser pratiquement toute la structure du football italien en l’espace d’une semaine. Entre le 2 mai, jour de la publication de l’affaire par la presse italienne et le 11 mai, Luciano Moggi, alors président de la Juventus et son fils Alessandro, ont été mis en examen, le président de la fédération italienne de football Franco Carraro démissionne. Les douze membres du conseil d’administration de la Juventus en feront de même. De grandes mesures aussi bien sportives que judiciaires ont été prises après instruction de cette affaire.

Chez nous, Fahd Halfaya n’a même pas daigné répondre à sa convocation par la commission de discipline sous prétexte de la maladie. Entre temps, lui et ses collaborateurs ont accusé tout le monde d’avoir comploté contre eux. L’homme, dont la voix apparaît dans au moins trois enregistrements téléphoniques, est soutenu et confirmé dans son poste par le conseil d’administration de l’Entente de Sétif. Comme quoi, chacun a sa façon de combattre la corruption.

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