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Algérie – Mauritanie (3-1) : des Verts et des pas mûrs !

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La rencontre amicale ayant opposé l’Algérie à son voisin maghrébin, la Mauritanie, au stade Tchaker de Blida continue d’alimenter les débats tant le résultat est loin de refléter la physionomie du match. Au-delà de la performance catastrophique d’un élément sur lequel il est inutile de tirer à nouveau, cette victoire acquise aux forceps reste encore plus inquiétante sur le double plan du jeu et de la tactique.

Il y a quelques mois, le Français Christian Gourcuff et la FAF se sont séparés avec la suite que tout le monde connaît. Une lente descente aux enfers qui n’en finit plus. Au départ, le choix de coachs hasardeux avec le fiasco Rajevac, suivi de l’inattendue come-back de Georges Leekens au sein de la maison verte auront finalement raison de cette talentueuse équipe. Aujourd’hui, il est clair que cette instabilité chronique à la barre technique, conjuguée à une absence totale de planification en termes de matchs amicaux de haut niveau, ont largement contribué à la perte de repères techniques. L’équipe nationale en plein doute depuis 6 mois se retrouvent ainsi doublement pénalisée. Ce qui influe inévitablement sur son jeu.

Où est passé le jeu offensif des Verts ?

En effet, alors que tous les spécialistes soulignent à juste titre les lacunes défensives des Fennecs, l’autre fait inquiétant est que l’on a réussi l’exploit de gripper également la meilleure attaque d’Afrique. La ligne offensive verte fonctionnait admirablement bien mais il fallait compter sur quelques génies de notre football pour la détruire. Le football léché, fait de possession, de vitesse, de dédoublements de passes et de buts a laissé place à un jeu complètement brouillon.

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Force est de reconnaître que cette équipe d’Algérie n’est plus que l’ombre d’elle-même, se contentant de quelques coups de pieds arrêtés pour scorer (Sofiane Hanni, 53’ servi sur corner puis Baghdad Bounedjah suite à un coup franc tiré par Saphir Taïder, 73’). Les joueurs semblent donc perdus sur le terrain. Ils ne se retrouvent plus face à des staffs qui ont tous leur approche et leur système de jeu spécifiques.

4-4-2/ 4-2-3-1/ 4-3-3/ 4-1-4-1/ 3-5-2 de quoi en perdre son latin !

S’il est vrai que la défense ne rassure pas par certains éléments individuels qui la composent comme Hicham Belkraoui, les multiples schémas de jeu essayés ne contribuent pas non plus à assurer des automatismes notamment dans les transitions entre phase offensive et phase défensive. Passer du 4-3-3 au 4-1-4-1 est facilement transposable mais imposer un 3-5-2 à l’entrainement à une semaine de la CAN 2017 à une sélection habituée au 4-1-4-1 relève de la gageure.

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Dès lors, l’impression laissée est que le coach belge change pour changer ou parfois pour faire plaisir à l’opinion publique sans être convaincu du plus escompté. Ainsi, Carl Medjani qui évolue en Liga, expérimenté en Coupe d’Afrique et en Coupe du Monde et capitaine est délaissé pour un Hicham Belkaroui faible techniquement et surtout mentalement. Il y a un changement. Est-il judicieux ? Non. Apporte-t-il un plus ? Non. Il en est de même pour le système de jeu. Envisager d’appliquer un 3-5-2 à une sélection dans un laps de temps si court est suicidaire.

Quels enseignements pour la CAN 2017 ?

Si la grande famille du football algérien attendait plutôt un rééquilibrage défensif sans anéantir une force de frappe qui effrayait l’Afrique, elle est aujourd’hui mal récompensée puisque l’Algérie a réussi à détruire son football offensif y compris contre de faibles équipes et n’apporte aucune garantie sur le plan défensif. Les Fennecs n’ont plus d’acquis seulement des atouts et du talent. On notera à ce titre quelques satisfactions individuelles comme le rassurant Ramy Bensebaini et Mokhtar Belkhiter crédité d’une prestation encourageante (face à un faible adversaire) même s’il devra discipliner son jeu.

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Les Verts qui ont donc à leur disposition de véritables diamants comme Riyad Mahrez, Nabil Bentaleb, Islam Slimani, Yacine Brahimi ou Faouzi Ghoulam doivent retrouver aussi les valeurs qui ont fait leur force : solidarité, grinta, jeu offensif de qualité, pressing haut, repli rapide. L’autre enseignement important est que Georges Leekens pourra aussi compter sur des éléments émergents comme Ramy Bensebaini, Sofiane Hanni ou Baghdad Bounedjah.

La CAN 2017 est déjà là et les Verts devront capitaliser sur tous ces atouts pour chasser le doute et entrer en force dans cette compétition. Le peuple l’a scandé : « Echaab yourid la Coupe d’Afrique ! ».

Réda Kaboura, La Gazette du Fennec

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