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Madjer et son staff, le sursaut c’est pour quand ?

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Rabah Madjer (accompagné de Meziane Ighil et de Djamel Menad) a été nommé sélectionneur de l’Algérie en Octobre dernier. Cela fait donc près de sept mois que l’ex-star mondiale du football est à la tête des Verts. Est-ce le moment de faire le bilan ? A priori non ! Un staff technique ne peut être jugé en si peu de temps. Mais, comme après chaque sortie de l’EN, un rapport d’étape n’est pas de trop. Il confirme nos doutes sur la capacité du staff à améliorer la situation des Verts. A quand le sursaut ?

Madjer subit le même traitement que ses prédécesseurs ?

Lucas Alkaraz est resté six mois à la tête des Verts, Leekens, lui, le temps d’une compétition bâclée, et que dire du malheureux Rajevac. Le serbe a été poussé vers la sortie au bout de deux matchs seulement (aucune défaite). Sélectionneur de l’équipe nationale d’Algérie n’est donc pas de tout repos, tout le monde est averti et Rabah Madjer plus qu’un autre. il avait déjà goûté à l’amère expérience de se faire saquer non sans fracas (déchirant son contrat à la télévision). Depuis sa nomination à l’automne dernier, rien ne va pour lui. Sa légitimité a été contestée et son manque d’expérience raillé. Sa communication surréaliste et ses choix incompris l’ont baigné dans un contexte loin de toute sérénité. Aujourd’hui, Madjer n’a plus le droit à l’erreur. Il lui reste deux matchs amicaux pour redresser la barre. Car même s’il peut compter sur des soutiens encore sensibles à ses arguments (certains infondés), incontestablement, son avenir s’assombrit.

Revenons au terrain et aux résultats

Les résultats sont pour le moment anecdotiques sauf pour les adeptes du classement FIFA / Coca-Cola (l’Algérie, 11ème nation africaine, pointe à la 62ème place mondiale). Sous l’ère Madjer, les A ont battu la Centrafrique (3-0) et la Tanzanie (4-1), ont fait nul (1-1) face au Nigéria(*), et ont perdu face à l’Iran (2-1). Les A’ ont battu le Rwanda (4-1) avant de perdre contre l’Arabie Saoudite (2-0). Les trois victoires ont toutes eues lieu à domicile (ou presque) face à des équipes africaines. Après un nul, les Verts ont gagné trois fois avant de perdre deux fois. L’Arabie Saoudite et L’Iran étaient bien en place et sont mondialistes mais on ne peut certainement pas considérer qu’ils constituaient « des foudres de guerre ». On vous laisse le soin de juger si comptablement Madjer est à blâmer.

(*) La progression de décembre n’a été possible, entre autre, que grâce à la victoire face au Nigéria (3-0 sur tapis vert).

Fallait-il se séparer si tôt des cadres de l’équipe ?

Au-delà des résultats la gestion du groupe et le choix des joueurs interpellent. Rabah Madjer est le patron et l’a très vite fait savoir. Il a écarté des cadres (sans le dire) et a rappelé des joueurs qui semblaient hors course (Chaouchi, Medjani et Belkalem). Pourquoi pas ! Mais ce qui est le plus contestable dans la gestion de l’effectif, c’est le cas Taïder. Le convoquer sans le faire jouer n’est pas critiquable mais le jeter en pâture à la télé à cause d’une prétendue baisse de forme (mesurée à son insu), c’était vraiment limite. Pourtant, Madjer continuera à s’appuyer sur Chaouchi malgré ses écarts de discipline et sur Mahrez malgré son agacement lors de sa sortie face à l’Iran. Ces contradictions font tâche. Outre la gestion des cadres, le choix des joueurs interroge. Personne ne lui reprochera d’essayer un maximum de joueurs locaux, mais les piètres prestations de Lakroum, Azzi ou Boukhanchouche (pour ne citer qu’eux) sont inadmissibles à ce niveau. On aurait aimé voir Bendebka, Tabti ou Darfalou qui sont au sommet de leur forme. On ne conteste pas non plus le choix de joueurs âgés, mais pourquoi convoquer des joueurs non titulaires dans leurs clubs (Boukhanchouche, Cherif El-Ouazzani). Pour les A, ce qui est sûr, c’est que Madjer compte sur Mahrez, Slimani, Brahimi et Ferhat. Ce dernier « casse la baraque » en Domino’s Ligue 2 française avec un record à la clé (meilleur passeur) mais Madjer ne le fait pas jouer attaquant droit. En trois sélections, Fehrat a joué à trois postes différents (voire même lors du même match) pour un résultat plus que mitigé. Madjer compte sur Ferhat mais à quel poste ?

Le jeu ne s’améliore pas

Là où on attendait un projet de jeu clair (Il fallait alors africaniser le jeu), on a eu des tests peu lisibles et des errements tactiques. Dans le jeu, la sortie face à l’Arabie Saoudite a été affligeante. Le pressing haut effectué dans le premier quart d’heure a fait illusion. L’envie était là, mais pas le plan de jeu ! Quelques raids individuels et puis c’est tout. Faire des tests est légitime mais ce qui pose problème c’est qu’après six matchs personne ne sait où veut aller le sélectionneur en terme de jeu, de dispositif tactique. Pire, l’Equipe Nationale ne semble pas être en voie de guérison. Rabah Madjer n’a pas permis de retrouver une équipe qui évolue sereinement et en bloc, avec des joueurs qui rattrapent les erreurs des coéquipiers. Après Ghoulam, Mandi, Belkhiter et Bensebaïni (il y en a d’autres) c’est au tour de Benmoussa (qui avait pourtant fait une bonne entrée face à l’Iran) d’y aller de sa faute individuelle amenant un but de l’adversaire. Après six matchs, le jeu ne s’améliore pas, le groupe est disloqué et a l’air perdu. Rabah Madjer a récupéré un groupe psychologiquement atteint et semble de pas avoir trouvé le remède permettant à son groupe de jouer de manière libérée.

La pression commence à venir de partout

Par souci d’équilibre, il fallait trouver du positif mais cela n’a pas été simple tant les indicateurs sont au rouge. Ceci dit, faire jouer un amical face à un mondialiste en dehors d’une date Fifa est à mettre au crédit de Madjer. Son « Allo Porto » avait fait sourire (pour être poli) mais force est de constater que le sélectionneur a réussi son pari en pouvant compter sur Bennacer lors du match face à l’Arabie Saoudite. De plus, malgré les embuches (annulation du match face aux Emirats), le sélectionneur a insisté avec les locaux (match face au Rwanda) et c’est aussi remarquable. L’autre point positif à signaler c’est que Madjer a joué le jeu de la conférence de presse d’après match. Il laisse ainsi croire qu’il a entendu les critiques. Malgré cela, le patron de Dely Ibrahim a dégainé pour constater l’echec des locaux. La pression pour Madjer et son staff viendra donc aussi de l’intérieur.

Après la défaite face à l’Iran, on avait écrit que Rabah Madjer faisait fausse route et qu’il devait impérativement se l’avouer. La gestion du match face à l’Arabie Saoudite (au-delà de la défaite) confirme malheureusement qu’on est toujours dans la mauvaise direction. Rabah Madjer, sereinement, serait bien inspiré d’accepter ce qu’il a mal fait et devrait rapidement passer à autre chose. Les échéances officielles sont là, le sursaut doit avoir lieu maintenant.

Khelifa Samir, La Gazette Du Fennec

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