Il est de notoriété publique que Charaf-Eddine Amara et Djamel Belmadi n’ont jamais été en odeur de sainteté. Si la non-relation entre les deux hommes était avérée, La Gazette du Fennec divulgue ici en exclusivité les vraies raisons qui ont poussé le sélectionneur national à blacklister le futur ex-président de la FAF.
Il y a quelques jours, un fait grave s’est produit dans la sphère de l’audiovisuel avec la suppression d’une émission sportive de tous les supports digitaux. Que contenait cette émission de si grave pour être supprimée d’une façon aussi brutale ? Des participants à cette même émission nous ont assuré que la cause de cette décision surprenante a été la lecture d’un message WhatsApp datant du 5 juillet 2021 envoyé par le membre du BF Amar Bahloul au Président de la FAF partant l’exhortant de prendre rapidement attache avec le sélectionneur Djamel Belmadi pour désamorcer une bombe à retardement. Dans le même message, Charaf-Eddine Amara rassurait son vice-président d’alors sur l’excellence des relations entre lui et le sélectionneur national. Une réponse qui cachait mal la panique qui s’était emparée du Président de la FAF dont les messages envoyés au coach restaient tous lettre morte. Pendant l’été 2021, il n’y avait plus de contact entre les deux hommes les plus importants du football national. Que s’est-il passé entre-temps ? Comment en est-on arrivé là ?
Premières déclarations, premières maladresses
Fraichement élu à la tête de la Fédération Algérienne de Football, Charaf-Eddine Amara s’est envolé au Qatar pour assister au tirage au sort de la Coupe arabe des nations prévu le 27 avril 2021 à Doha et rencontrer Djamel Belmadi qui y réside. Dans toutes les communications du Président de la FAF y compris dans le site officiel de l’instance fédérale, il prenait le soin de mettre la réunion avec le sélectionneur national au second plan, histoire de marquer son territoire face à un sélectionneur national qui faisait de l’ombre à tout le monde, à juste titre d’ailleurs. Cela n’a pas empêché le sélectionneur de venir à la rencontre du Président de la FAF à son hôtel à Doha en pleine crise du Covid.
Deux engagements non tenus et un lapin posé
La première et longue réunion entre Djamel Belmadi et Charaf-Eddine Amara dans la suite de l’hôtel où séjournait ce dernier a été maussade. Passionné de foot, les discussions de Belmadi tournaient très souvent autour du sport-roi. Ce n’était pas le cas de son interlocuteur dont les centres d’intérêt se trouvaient loin, très loin du rectangle vert. Qu’à cela ne tienne, après tout c’était une réunion de travail entre un sélectionneur national et son employeur et c’est pour cela que Djamel Belmadi a mis sur la table deux urgences : les primes des matchs des éliminatoires de la Coupe du monde et l’ouverture de l’hôtel des Fennecs de Sidi Moussa dont les travaux étaient en phase de finalisation. Ce n’était pas trop demandé, pourtant…
Amara fait poireauter Belmadi 11 jours au CTN
Rendez-vous a été pris entre les deux hommes au lendemain de la date FIFA de juin 2021 pour tout régler avant le début des éliminatoires de la Coupe du monde et de la phase finale de la CAN. Tout se déroule bien avec trois victoires en trois rencontres amicales (Mauritanie, Mali et Tunisie) et tout le monde part en vacances sauf le sélectionneur national qui devait rentrer sur Alger après le dernier match de Radès pour tout ficeler avec son employeur. Au même moment, Charaf-Eddine Amara a choisi d’aller rencontrer le Secrétaire général de la CAF, mais a quand même pu rentrer au pays le 24 juin 2021. Soit 11 jours après la fin de la fenêtre FIFA.
Un match de 3e division plus intéressant qu’une réunion avec le sélectionneur
Pendant ces 11 jours, Djamel Belmadi qui a tout réglé avec l’administration de l’équipe nationale A, attendait de régler le problème des primes et de l’hôtel avant de partir en vacances à Mostaganem l’esprit tranquille. Le 24 juin 2021 et alors qu’il pensait que le Président de la FAF était encore à l’étranger, le sélectionneur national n’en croyait pas ses yeux en suivant le match barrage pour l’accession en Ligue Deux entre la JS Bordj Ménaïel et JS Jijel retransmis en direct à la télé : Charaf-Eddine Amara bien installé dans la tribune d’honneur du stade du 20-Août en train de suivre le match alors que lui l’attendait à Sidi Moussa pour régler des problèmes en lien direct avec l’avenir de l’équipe nationale.
Belmadi éteint son portable et rumine sa colère
Connu pour être un homme entier qui n’aime pas les demi-mesures, Belmadi a fait ses valises et rejoint Mostaganem non sans avoir au préalable pris le soin d’éteindre son portable et de charger le responsable de l’administration Amine Labdi de discuter avec le Président. A partir de ce moment, les relations entre Djamel Belmadi et Charaf-Eddine Amara sont devenues froides voire inexistantes. Les rares images entre les deux hommes le montraient bien. L’inauguration de l’hôtel prévue avant le début des éliminatoires n’a eu lieu que la veille des deux matchs barrage alors que les primes ont été négociées directement avec deux représentants des joueurs, à savoir Riyad Mahrez et Islam Slimani, en l’absence de Belmadi. C’était la veille du premier match des éliminatoires face à Djibouti.
Les révélations de Amar Bahloul sur le plateau télé n’étaient finalement pas dénuées de tout fondement d’où la réaction intempestive du Président de la FAF démissionnaire qui a usé de tout son pouvoir pour supprimer l’émission.
🎥Séquence assez gênante : Belmadi n’a pas croisé le regard de Amara 🤔 #CAN2021 #Belmadi #Amara #FAF pic.twitter.com/dUqj7QvZfd
— La Gazette du Fennec (@LGDFennec) January 9, 2022