Ce qui s’est passé ce dimanche au siège de la Fédération algérienne de football (FAF) est tout simplement digne d’un polar de mauvais goût. Charaf-Eddine Amara, qui a annoncé au grand public sa démission jeudi, est revenu gérer les affaires courantes de la fédération jusqu’à la tenue de l’assemblée générale extraordinaire. Clairement, l’homme compte bien emmener dans son sillage tout son bureau fédéral.
Le passage à l’après-Amara ne se passe pas en douceur. Loin s’en faut. Ceux qui s’attendaient à voir la FAF préparer la succession du président partant dans le calme se sont voilés la face devant les événements qui secouent depuis quarante-huit heures les bureaux de l’instance fédérale sis Dely Ibrahim.
Amara veut emmener le BF dans son sillage
Alors que le désormais ex-président de la FAF avait convoqué son BF, jeudi, pour une session extraordinaire pour lui présenter, annonçait-il dans un communiqué, sa démission, une démission qu’il rendra publique quelques instants plus tard face à la presse avant que le site de la FAF n’en fasse à son tour l’écho tout en précisant que les membres du BF y ont pris a cet, les anciens réflexes se sont vite remis en branle. En effet, dans les heures qui ont suivi des tractations étaient déjà entrain d’être menées en interne pour changer l’ordre du jour de la prochaine session statutaire du BF et effectuer des remaniements à la tête de certaines commissions névralgiques, celle de l’arbitrage en premier lieu.
Il faut dire que Charaf-Eddine Amara s’attendait, en convoquant son BF à une session extraordinaire, à une démission collective. Or, il s’est rendu compte dans la foulée que certains membres parmi les plus influents (Bahloul, Aissaoui et Gasmi) se sont désolidarisés de lui. Pis, il constate également après coup que sa démarche était anti-règlementaire et qu’il fallait remettre son mandat à l’assemblée et non au BF.
Pousse-toi que je m’y mette !
Du coup et à la surprise générale, Charaf-Eddine Amara s’est présenté ce dimanche à son bureau comme si de rien n’était. A ses collaborateurs il dira qu’il était revenu gérer les affaires courantes jusqu’à la tenue de l’assemblée générale extraordinaire. Mais il ressort clairement dans la démarche de l’homme qu’il ne veut nullement laisser le champs libre aux membres du BF. L’action d’Amara comprend même une forme de chantage tant l’homme est décidé à emmener tout le monde dans son sillage. Pour ce faire, il va passer par l’AG. Cette dernière scellera de facto le destin de Bahloul & co.
Cette désolidarisation manifeste a ouvert la voie dans les coulisses à une bataille sans merci sur coups de pousse-toi que je m’y mette. Non seulement, les membres du BF savent pertinemment qu’une démission dans les conditions actuelles les rendrait éligibles aux organes et instances de la FAF dans le futur, mais ils comptent dans un futur proche prendre le contrôle de certaines commissions névralgiques telles que la commission fédérale de l’arbitrage et la DTN. C’est pour cela d’ailleurs que ces deux organismes ont été inclus à l’ordre du jour de la prochaine session statutaire du bureau fédéral alors qu’elle devait en principe ne contenir qu’un seul point: les prochaines élections.
