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FAF : de Maouche à Amara, les 22 présidents depuis 1962

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C’est fait Charaf-Eddine Amara (56 ans) a été intronisé ce jeudi 15 avril 2021 à la tête de la Fédération Algérienne de Football ! Commis de l’État, il présidera durant les 4 prochaines années les destinées du football algérien à Dely Brahim, devenant le 22ème président de l’histoire mouvementée de l’institution footballistique suprême du pays. Retour sur ces “hommes forts” qui ont façonné le football en Algérie !

Depuis sa création le 21 octobre 1962, quelques mois après l’Indépendance du pays, la Fédération algérienne de football, affiliée à la FIFA en 1963, a connu de nombreux présidents à sa tête. De grands hommes, de piètres gestionnaires ou de simples figurants, l’institution a connu bien des bouleversements mais a de tout temps été marquée par un interventionnisme constant de l’État algérien dans la désignation de son président.

Membres fondateurs de la FAF 1962 mohand maouche

Le premier d’entre eux fut le Dr Mohand Amokrane Maouche, qui donnera plus tard son nom à la Coupe d’Algérie, épreuve populaire qu’il a créée. Ancien joueur du MC Alger, Maouche a assuré deux mandats successifs (de 1962 à 1969) avant de disparaitre tragiquement au cours d’un accident d’avion au large de Tripoli (Libye). Dirigeant sportif hors-pair et visionnaire, il était également président du Comité Olympique Algérien (1963-1965) et contribua à hisser le drapeau algérien pour la première fois sur le scène internationale à l’occasion des JO de Tokyo en 1964. Surnommé le réformateur, il a occupé une place prépondérante à la CAF après avoir intégré le Comité Exécutif puis devenant vice-président de l’instance africaine. Jugeant les statuts de l’institution trop favorables à l’Égypte, il avait exigé et obtenu leur révision en décembre 1965 à Tunis. Considéré comme un des bâtisseurs de la CAF, il a contribué à l’élaboration des statuts modernes de l’organisation continentale juste avant sa disparition tragique en janvier 1971.

S’en suivront de nombreux présidents dont le mandat n’excède pas les deux ou trois ans, faisant ainsi de la FAF une institution fragile avec une instabilité chronique à sa tête. On retiendra le passage de Hadj Benali Sekkal dont le mandat coïncide avec la brillante participation de la sélection algérienne au Mondial 1982 en Espagne.

De Kezzal à Diabi, le désordre permanent

Après l’épopée de Gijon, c’est l’avènement d’Omar Kezzal qui sera l’un des plus importants présidents qu’a connu le football algérien puisqu’il présidera l’instance de Dely Brahim à trois reprises à différentes époques (1982-84 puis 1989-92 et 2000-2001). Surnommé Monsieur Football pour sa grande connaissance de la discipline, celui qui fut longtemps Secrétaire Général de l’institution, a connu de grands succès durant son passage à la FAF et notamment le premier sacre de l’Algérie lors de la CAN 1990 à Alger.

Entre ses différents passages, le siège de Dély Brahim a connu des batailles féroces pour le trône où des présidents se succédaient et ne dépassaient  même pas une seule année de gouvernance. Une période où la mauvaise gestion, le régionalisme et la corruption font rages. On notera les passages furtifs de Belaïd Lacarne (1987-88) ou Rachid Mekhloufi (1988-89) mais aussi les périodes catastrophiques de Réda Abdouche (1992-93) et Mouldi Aïssaoui (1993-94), deux noms qui gravitent aujourd’hui encore dans le football algérien. Dans les années 90 marquées par une turbulence incroyable, on retiendra le nom de Rachid Haraïgue (1994-95), président qui voulait faire du sport-roi un rempart contre l’extrémisme et qui sera froidement assassiné en janvier 1995.

S’en suivra un désordre sans nom jusqu’au début des années 2000 avec pas moins de 10 présidents en l’espace de 5 ans ! C’est l’ère du bricolage avec des présidents désignés par le Bureau Fédéral et destitués pour mettre en place des comités provisoires. On notera les noms de Saïd Amara, l’ancien joueur du FLN, de Mohamed Laïb, l’ex-président de l’USM El Harrach mais surtout le passage marquant de Mohamed Salah Diabi, un homme de poigne soutenu par l’institution militaire qui contrôle le pays en cette période de terrorisme.

La stabilité de Raouraoua

C’est finalement l’arrivée de Mohamed Raouraoua, un commis de l’État, qui vient apporter de la stabilité dans l’institution faitière du football national. Intronisé par les décideurs en novembre 2001, il deviendra le véritable homme fort du football algérien durant près de deux décennies avec une présence remarquable dans les instances continentales et internationales (CAF et FIFA). Avec l’intermède Hamid Haddadj (2006-2009), placé à la FAF après une querelle farouche avec le Ministre des sports le Dr Yahia Guidoum, Raouraoua marquera fortement son passage avec 3 mandats durant lesquelles il aura connu des échecs terribles mais aussi de très grands succès (qualifications aux Mondiaux 2010 et 2014, JO 2016, Sidi Moussa, etc.).

Poussé amèrement vers la sortie en janvier 2017, il cèdera le trône à Kheireddine Zetchi, placé par Saïd Bouteflika et les frères Haddad. Une mauvaise élection qui le poursuivra durant tout un mandat marquée par des bourdes (Alcaraz, Madjer) et des coups bas de ses trop nombreux détracteurs. L’histoire retiendra que le fondateur du Paradou AC a connu le sacre de la CAN 2019 en Égypte avec la bande à Belmadi avant de se retirer avec beaucoup de dignité pour laisser sa place à Charaf-Eddine Amara. Candidat unique et commis de l’État comme la plupart de ses prédécesseurs, le patron du CR Belouizdad s’est engagé à révolutionner le football algérien avec comme slogan “réforme, modernisation et performance”. Bon vent !

Les 22 présidents et intérimaires de la FAF de 1962 à nos jours:

Dr Mohand Maouche : octobre 1962 à juillet 1964.
Dr Mohand Maouche : juillet 1964 – octobre 1969.

Mustapha Benouniche : octobre 1969 – juillet 1973.
Amar Benadouda : juillet 1973 – mai 1975
Abdennour Bekka : août 1975 – janvier 1978
M. Kara-Terki : janvier 1978 – octobre 1980
Hadj Benali Sekkal : novembre 1980 – novembre 1982
Omar Kezzal : novembre 1982 – avril 1984
Issad Dhomar : mai 1984 – avril 1986
M’Hamed Mekirèche : avril 1986 – juillet 1987
Belaïd Lacarne : septembre 1987 – octobre 1988

Rachid Mekhloufi : octobre 1988 – février 1989
Si Mohamed Baghdadi : février 1989 – juin 1989 (bureau provisoire)
Omar Kezzal : juillet 1989 – novembre 1992
Réda Abdouche : novembre 1992 – septembre 1993 (Pas de président. Intérim assuré par le secrétaire général)
Mouldi Aïssaoui : septembre 1993 – juillet 1994

Rachid Harraïgue : juillet 1994 – janvier 1995

Larbi Brik : janvier 1995 – avril 1996 (élu par le bureau fédéral)
Saïd Amara : avril 1996 – juin 1996 (élu par le bureau fédéral)
Rabah Manseur : 21 juin – 28 août 1996 (comité provisoire)
Mohamed Laïb : août 1996 – novembre 1996
Mohamed Beghoura : novembre 1996 – septembre 1997 (comité provisoire des présidents de ligue)
Saïd Bouamra : septembre 1997 – novembre 1997 (bureau provisoire)
Mohamed Diabi : novembre 1997 – juin 1999 (élu par un bureau fédéral)
Benaoumeur Berrahal : juillet 1999 – août 1999 (élu par un bureau fédéral)
Hacène Chikh : août 1999 – avril 2000 (comité provisoire)
Omar Kezzal : août 2000 – août 2001
Mohamed Raouraoua : novembre 2001 – novembre 2005
Hamid Haddadj : janvier 2006 – février 2009
Mohamed Raouraoua : février 2009 – 7 mars 2013
Mohamed Raouraoua : mars 2013 – mars 2017
Kheïreddine Zetchi : 20 mars 2017 – mars 2021

Charaf-Eddine Amara : 15 avril 2021 –

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