A l’approche de l’Assemblée générale élective prévue en mars prochain, Kheireddine Zetchi, président de la Fédération algérienne de football (FAF), semble prédestiné à gouverner pour un second mandat. S’il avait nié son intention de se représenter, l’homme fort du football algérien semble plus enclin à poursuivre sa mission… si les conditions d’un scrutin « réglo » sont réunies.
La posture de Zetchi a changé en l’espace de quelques mois. Elle est passée de « je pense que je ne vais pas briguer un autre mandat. Je vais terminer ma mission à la tête de la FAF et me retirer. Je laisserai ma place à un autre. Je suis prêt également à aider le nouveau président dans sa mission, il n y aura aucun problème » à « avant de me prononcer sur ma décision de briguer ou non un nouveau mandat, je dois d’abord connaître l’environnement et les conditions (entourant le scrutin). Je suis toujours prêt à travailler au niveau de la FAF ou bien en club.»
La CAN-2019 en totem d’immunité
L’intention de rester aux commandes de la balle ronde nationale était palpable dans la dernière sortie médiatique de Zetchi au micro de la Télévision nationale. Le propriétaire du Paradou AC a aussi noté que « depuis mon élection en 2017, j’ai toujours travaillé avec la bonne intention de servir le football national. Je pense que la CAN-2019 remportée en Egypte est le meilleur exemple pour dire que notre bilan est positif.»
Le sacre des Fennecs lors de la messe africaine est une sérieuse carte à jouer. Ça a tout l’air d’un totem d’immunité et un veto qui permettrait d’être reconduit en toute quiétude (ou presque) pour 4 ans sur le trône de la FAF. Et ce malgré de nombreuses fausses notes avec les sélections de jeunes qui n’ont pas réalisé de résultats flamboyants comme ce fut le cas avec le tournoi de l’UNAF-2020 raté de nos U20.
Sadi et le clan Raouraoua en menace
Si Zetchi veut d’abord voir l’environnement dans lequel se déroulera le vote, c’est parce qu’il y a des candidats susceptibles de faire pencher la balance en sa défaveur. On pense à Walid Sadi, ex-bras droit de Mohamed Raouraoua, et, un degré moindre, Mahfoud Kerbadj qui seraient en embuscade. Toutefois, si jamais le MJS et les autorités soutiennent le président sortant, il sera difficile de le supplanter. D’autant plus que le sélectionneur Djamel Belmadi a glissé dernièrement à Sid-Ali Khaldi, ministre de la Jeunesse et des Sports, que la « stabilité était importante à tous les niveaux.»
La bénédiction du driver de l’EN est aussi un autre argument pour que Zetchi reste en place. Surtout que les Verts auront des échéances importantes à compter de juin 2021 avec l’entame des éliminatoires de la Coupe du Monde 2022 au Qatar. Vous l’avez compris, Zetchi est un fusible sensible. L’enlever peut provoquer un court-circuit fatal à la dynamique des champions d’Afrique. Un risque que les « décideurs » ne voudraient probablement pas courir.