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FAF-LFP-LNFA : Le théorème de pitres à bord

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reunion zefizef bureau medouar BF 21.07 10

Le football algérien est malade. Depuis des années. C’est toujours les mêmes mots et les mêmes maux. La magouille, la triche et le complot prennent plus de place que le jeu. Comme partout ailleurs, en fin de saison, il y a de forts enjeux. La descente, l’accession et l’envie d’aller chercher des consécrations en championnat et en coupe semblent permettre les coups les plus vicieux. Tout le monde devient paranoïaque en connaissance des pratiques. Non sans s’assurer de donner l’impression d’avoir une immunité contre des phénomènes hautement contagieux.

C’est une vraie braderie. Un souk à ciel ouvert. La balle ronde Dz est « bon marché ». Mais tout le monde veut la gloire factice dans une discipline qui a atteint le stade final de la médiocrité. Sur les réseaux sociaux, les images désolantes et accablantes circulent. Des défenses laxistes pour laisser entrer un but, un arbitrage approximatif dont un club X tire profit et des présidents qui font des déclarations avec un ton étonnamment et faussement abrupt.

Chiranou (MCB Oued Sly), Bipolarité et probité vantée

A titre d’exemple, on retiendra les mots de Rachid Chiranou. Le président de MCB Oued Sly (Ligue 2 amateurs) a accusé les responsables de l’ES Mostaganem. Ainsi, il assure qu’ils l’ont approché pour arranger le match de la 28e journée disputée le 20 mai écoulé. Prendre les trois points aurait permis aux Mostaganemois de rester aux commandes du championnat et se rapprocher de la montée. Cependant, ce n’est pas tout. Chiranou a même affirmé que certains de ses propres joueurs ont voulu faciliter la mission des Espérentistes qui étaient dans la peau de visiteurs. Lunaire.

A la fin de cette partie, Chiranou a été agressé par les joueurs adverses. Tous les échanges par médias interposés et le vitriol déversé ici et là avec des sorties médiatiques irresponsables finissent par voir la situation exploser. Par ailleurs, on peut rappeler que ce même Chiranou écopait d’une suspension de 6 mois en mai 2021 pour « mauvais comportement ». En effet, il était impliqué dans une altercation avec une personne non identifiée de la JSM Tiaret. Il s’était même bagarré avec le gardien de but de la JSMT. L’agression physique causait une blessure (plaie) provoquée par un choc sur un plan dur (barreaudage). Rien que ça. Ce qu’on fait revient vers soi. Talion.

Suspicions sans enquête, délit et déni

Chiranou n’a pas cessé de se vanter d’avoir respecté l’éthique en ne cédant pas aux avances pour lâcher les trois points. Ce genre de déclarations fusent telle un « bonjour ». Normalement, avec des instances qui appliquent vigoureusement la loi, l’enquête est de mise. Même quand il s’agit d’allusion à un trucage ou tentative d’arrangement. En Algérie, le laxisme semble total.

L’aberration est d’autant plus grave qu’un wali se permet de douter du résultat d’un match juste parce que l’équipe de sa wilaya a perdu. On parle évidemment de la lourde défaite du MC Oran chez la JS Kabylie (0-4) qui lutte pour la survie en Ligue 1 Mobilis. Le représentant du gouvernement, qui se consacre un peu trop pour le sportif plus qu’autre chose, a publiquement parlé d’anomalies sans en détenir les preuves formelles. Ceci est aussi un dérapage grave de la part d’un officiel. Suspecter est une chose. Prouver la culpabilité s’en est une autre.

La FAF tend le bâton, Zerouati et Bennacer tapent

Parlons maintenant d’une autre compétition : La Coupe d’Algérie. La Fédération algérienne de football (FAF) a décidé, sur un coup de tête, que les demi-finales se joueront avec l’assistance à l’arbitrage (VAR). Problème: les stades des quatre demi-finalistes ne permettent pas la mise en place du système. Par conséquent, l’instance a décidé de domicilier les affiches au stade Miloud Hadefi (Oran) et celui du Chahid Hamlaoui (Constantine).

Cependant, Mohamed Zerouati, boss de la JS Saoura, qui devrait recevoir l’ASO Chlef, a assuré que les Bécharis allaient boycotter la partie. Son argument : son club a été tiré en premier et il a le droit d’évoluer dans son propre fier, à savoir le stade 20 août 1955 (Béchar). Étant donné que sur le plan réglementaire, les dispositions de la compétition lui donnent raison, cela reste légitime. D’autant plus que l’enceinte dispose de l’homologation pour le championnat et que la décision de faire intervenir le VAR intervient en cours de compétition. Ce qui est antiréglementaire. Pour sa part, Azzedine Bennacer, premier responsable du NC Magra, hôte du CR Belouizdad dans la deuxième demie, a adopté la même posture.

Qui accabler ? La FAF qui sort des obligations du chapeau sur un coup de tête ou Zerouati et ses semblables qui bafouillent l’éthique et la mettent en avant quand bon leur chante ? On va dire les deux. Surtout qu’on a l’impression qu’évoluer dans des enceintes archaïques demeure une obsession. Pour beaucoup, cela garantit la possibilité de recours à l’intimidation et la pression pour gagner une rencontre. Des agissements à ranger dans le préhistorique.

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