Kheireddine Zetchi se trouve depuis quarante-huit heures à Yaoundé au Cameroun. Accompagné de ses plus proches collaborateurs, Mohamed Saâd (SG de la FAF) et Amar Bahloul (membre du BF), l’actuel boss de la FAF est parti avec l’intention déclarée et assumée de faire campagne auprès de ses collègues africains pour un siège au Conseil de la FIFA.
Désireux de mettre toutes les chances de son côté dans sa conquête d’un siège au sein du Conseil de la FIFA, Kheireddine Zetchi s’est lancé dans une campagne électorale assumée à Yaoundé en marge du Championnat d’Afrique des Nations 2021 organisé par le Cameroun (la sélection algérienne A’ n’étant pas qualifiée pour cette compétition des joueurs locaux).
Loin de s’en cacher, le président de la Fédération algérienne de football a prévu une série d’entretiens avec quelques-uns de ses homologues des autres fédérations qu’il souhaite rallier à sa « cause ». Une sorte de lobbying qui devrait lui garantir à terme du soutien face à ses adversaires (le Marocain Faouzi Lekjaâ, l’Equato-guinéen Gustavo Ndong et l’Égyptien Hany Abo Rida) lors de la prochaine assemblée élective de la CAF prévue le 12 mars prochain à Rabat. Profitant du coup d’envoi du CHAN, dont la cérémonie d’ouverture est prévu ce samedi au Cameroun, Zetchi et ses collaborateurs espèrent toucher un maximum de présidents de fédérations, présents sur place. Ainsi, la délégation algérienne a rencontré son homologue camerounaise (Mbombo Tchouah) mais aussi sud-africaine. Zetchi s’est ainsi entretenu avec Patrice Motsepe, candidat à la présidence de la CAF.
Saâd et Bahloul des novices en Afrique
Dans la forme, le patron de l’instance fédérale s’inscrit dans une logique électoraliste plus ou moins légitime dans la mesure où à ce niveau, les carrières se font et se défont au gré des alliances et des amitiés qui se tissent dans les arcanes de la CAF. Mais dans le fond, l’on se demande si Zetchi ne s’y prend pas un peu tardivement. Pour un dirigeant qui a choisi dès son intronisation à la tête de la FAF de ne pas s’acoquiner avec les responsables du football africain, il risque de se retrouver sur un terrain qui lui est complètement inconnu. D’autant qu’il a été accompagné par Amar Bahloul, un personnage omniprésent ces quatre dernières années sur la scène locale, mais qui ne devrait lui être d’aucune utilité à ce niveau continental lui qui a échoué lors des élections au comité exécutif de la CAF en juillet 2019. Autre accompagnateur, Mohamed Saâd, ancien journaliste sportif nommé responsable média à la FAF à la fin de l’ère Raouraoua puis devenu Secrétaire Général de la FAF durant l’actuel mandat de Zetchi. Autant dire une délégation d’inconnus dans le milieu africain.
Et c’est toute la différence avec son illustre prédécesseur qui mettait près de trois quart d’heure à saluer ses collègues « africains » lors d’une assemblée ordinaire de la CAF, chacun dans sa tradition. C’est pour dire qu’à ce niveau, Kheireddine Zetchi (55 ans) risque de passer pour un inconnu au bataillon. A moins d’un coup de pousse de Gianni Infantino, le puissant patron de la FIFA, présent sur place à Yaoundé…