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Interview : A la découverte de Belkebla !

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Encore auteur d’un match plein contre Lorient en Coupe de France, Haris Belkebla ne cesse d’enchaîner les grosses performances. Devenu un élément essentiel à Tours, le milieu de terrain confirme les attentes placées en lui. La saison dernière, La Gazette du Fennec présentait le natif de La Courneuve comme étant un talent à suivre. Retour sur un entretien réalisé en avril 2015.

 

 

L’Algérie déborde de jeunes pousses qui ne demandent qu’à fleurir. L’une d’entre elles se nomme Haris Belkebla. Ce jeune joueur évolue actuellement à Tours, en Ligue 2, et s’impose de plus en plus comme un titulaire indiscutable pour sa première année dans le monde professionnel. S’il est né et a grandi en France, il défend les couleurs de l’Algérie dans les catégories jeunes en attendant d’avoir sa chance avec les A.

Dans un entretien avec La Gazette du Fennec, Haris se livre comme jamais : l’espoir algérien nous raconte son parcours de son enfance à Aubervilliers jusqu’à sa saison pleine avec Tours. Le récit d’un enfant dont le rêve est devenu réalité.

« Le foot une passion »

Parle nous de ton parcours un petit peu Haris : où as-tu commencé le foot et comment tu t’es retrouvé à Tours ?

J’ai commencé le foot au Football Club Municipal d’Aubervilliers en débutant. Dans ma famille chacun a joué au foot à son niveau, mon père a joué en National à Aubervilliers quand le club jouait en division 3 à l’époque et mon oncle, Youssef Belkebla, a joué à Saint-Étienne.
Au début le foot était une passion, un peu comme pour tout le monde, et au fil des années je me suis rendu compte que j’aimais vraiment ça et j’ai voulu en faire mon métier.
J’ai fait des tests pour rejoindre Clairefontaine. J’ai réussi à passer toutes les étapes jusqu’au stage final, mais je n’ai pas été pris par contre ceux qui ont atteint ce niveau mais qui n’avaient pas été pris étaient envoyés au pôle espoir à Reims, j’ai donc fini par être accepté là-bas. Ensuite j’ai été recruté par Boulogne-sur-Mer où je suis resté deux ans c’était un peu compliqué parce que même si c’était un club pro, il n’y avait pas de centre de formation.
A la fin de ma deuxième année à Boulogne, alors que je jouais un match, un recruteur de Valenciennes a parlé avec mes parents qui avaient fait le déplacement pour voir mon match. Il leur a dit qu’il me suivait depuis quelques temps et que le club me voulait. Du coup j’ai signé à Valenciennes pour rejoindre leur centre de formation.
J’ai passé trois ans à Valenciennes, j’ai joué en U19 nationaux, en CFA puis en CFA 2, puisqu’on est descendu.
Cette année je devais intégrer le groupe pro, j’avais même fait la reprise avec eux. On avait repris depuis une ou deux semaines quand le président a organisé une réunion pour nous dire qu’il y’avait 75% de chance pour que le club descende en National voir en CFA à cause des problèmes financiers.
Il nous a dit qu’il ne retiendrait personne si on avait des contacts. Gilbert Zoonekynd, un coach que j’avais à Boulogne, m’a contacté pour connaitre ma situation, je lui ai dit que j’avais repris avec les pros mais que j’étais sous contrat amateur donc que je pouvais partir quand je voulais. Par la suite Gilbert a parlé à Olivier Pantaloni (l’entraineur de Tours au début d’année) et il a accepté de me faire venir à Tours.

Justement parlons un peu de ton expérience à Tours. Comment-est ce que tu vis ta première saison qui est déjà un exercice complet (38 matchs toutes compétitions confondues) ?

Tout a été un peu vite pour moi car à la base je suis venu à Tours juste pour faire un essai. L’entraineur des pros m’a dit que j’allais faire le stage de préparation avec eux et selon mes performances, il déciderait de me garder ou de m’envoyer en réserve. Le stage s’est bien passé et j’ai intégré le groupe professionnel.
Je m’entrainais tout le temps avec le groupe et pendant les matchs j’étais remplaçant. Le coach me faisait entrer systématiquement en fin de match. J’ai fini par être titularisé lors d’une rencontre de Coupe de la Ligue puisque le coach avait décidé de faire tourner l’effectif. J’avais une bonne prestation donc il m’a titularisé une nouvelle fois en championnat juste après et j’ai enchaîné.

Cette année tu découvres le monde professionnel et la Ligue 2, trouves-tu que c’est un championnat compliqué ?

En Ligue 2 tout se joue sur des détails, c’est très tactique et ça change beaucoup des championnats amateurs. Ça peut aller super vite ! Une seule erreur de placement peut se transformer en but derrière. Ca va vraiment plus vite.

Quels sont tes objectifs en club ?

L’objectif niveau collectif c’est de maintenir le club en Ligue 2 (actuellement 15ème à 3 points de la zone rouge). Avec l’année difficile et le mauvais départ qu’on a fait ça serait une bonne chose. En plus de ça, le club était interdit de recrutement jusqu’à Noel donc on avait un groupe archi restreint.
Après mon objectif à titre personnel c’est de m’imposer en tant que leader dans cette équipe de Tours et de faire un maximum de bon matchs jusqu’à la fin de saison. Je me sens bien ici et bien sûr j’ai envie de viser plus haut. Mais je ne vais pas me précipiter, je sais que c’est ma première année au niveau professionnel. C’est Tours qui m’a lancé dans le grand bain et je ne suis pas pressé de partir.

Quel est ton poste préféré ?

Mon poste préféré c’est 6, mais je n’aime pas simplement faire la sentinelle devant la défense, je préfère participer au jeu offensif, me projeter vers l’avant.

Quels sont tes points faibles/forts ? Les points que tu as améliorés ?

Il faut que je travaille mon jeu de tête. Sinon je pense qu’il faut que je progresse tactiquement, on peut toujours progresser à ce niveau-là. Ça me permettra d’être toujours bien placé mais aussi d’anticiper plus facilement et c’est important à mon poste.
Je pense que j’ai de grosses qualités physiques, je ne suis pas spécialement athlétique, mais j’ai beaucoup d’endurance et je cours énormément sur le terrain et c’est ce qui fait ma force. Pour un 6 c’est une qualité cruciale, le but c’est de récupérer un maximum de ballons et savoir répéter les efforts, ça aide.
J’ai énormément progressé au niveau de la relance, le coach m’a donné beaucoup de conseils et je sens que ça va beaucoup mieux qu’au début de saison.

« J’aimerai être appelé »

Parle nous un peu de ta relation avec l’Algérie, d’où est tu originaire ?

Je suis Kabyle, je viens d’un petit village près de Bejaia.

Qu’est-ce que ça te ferai de porter le maillot de l’Algérie un jour ?

C’est toujours un grand honneur d’être international, ça l’est encore plus en Algérie quand on connait toute la ferveur qu’il y’a autour de l’EN.

Vises-tu une compétition internationale que tu aimerais disputer avec l’EN ?

Non déjà j’aimerai être appelé dans un premier temps (rires) après on verra bien.

Tu es sélectionnable avec les U23 algérien et l’équipe jouera surement deux matchs hors date Fifa contre le Cameroun, le 19 juillet à domicile et le 1 aout à l’extérieur, penses- tu que pourra jouer ces matchs ?

Le grand problème au niveau de ces dates c’est que nous les joueurs sommes en pleine préparation avec nos clubs. Le risque c’est aussi de perdre sa place si on part comme ça et pour nous ce genre de situation est difficile. Il va aussi falloir discuter avec le club, je ne pense pas qu’on me laissera partir aussi facilement comme ça.

“Bentaleb est un exemple”

Quel est ton joueur algérien préféré ?

J’aimais beaucoup Karim Ziani même si aujourd’hui on n’a plus trop l’occasion de le voir jouer. J’apprécie également Mehdi Lacen mais aussi Nabil Bentaleb qui est de ma génération. J’ai déjà joué avec lui lors d’un tournoi à Boulogne-sur-Mer et quand je vois ce qu’il ait devenu ça fait plaisir, c’est un exemple.

Une question un peu plus personnelle : qu’est ce ça fait de grandir dans une famille aussi grande que les Belkebla ?

Franchement il n’y a pas de différence à Auber (Aubervilliers) on est tous les mêmes, on a tous nos petites histoires et on ne fait pas attention à qui s’appelle comment. J’ai vécu normalement sans être privilégié. Tout le monde se connait et grâce à Dieu j’étais bien entouré par ma famille et mes amis. On est tous resté soudé et c’est encore le cas aujourd’hui.

“Il faut avoir joué à Auber pour comprendre”

Tu parles de Auber comme d’une grande famille, comment expliques- tu le fait que beaucoup de joueurs professionnels viennent de là, à l’image d’Abou Diaby pour ne citer que lui. Qu’est-ce que le club d’Aubervilliers a de plus que les autres ?

Jouer à Auber c’est différent, je ne sais pas comment l’expliquer ici il y’a un truc en plus. Je pense que il y’a que les gens de Aubervilliers qui peuvent comprendre ça (rires).
Tu es dans le dur quand tu grandis là-bas et ça te forge un caractère, tu joues aussi avec tous tes amis, cette relation se sent sur le terrain. On se soutien, s’il y’en a un qui fait une erreur tout le monde sera là pour essayer de la rattraper. C’est vraiment un esprit de famille.

Entretien réalisé par Yahia Saouthi

Avril 2015

La Gazette du Fennec 

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