Samedi dernier, superbement habillé, Djamel Belmadi actait son arrivée, qui était dans l’air depuis longtemps, aux rênes techniques d’Al-Duhail SC. Ainsi, il retrouvait la formation qatarie sept ans après son départ pour devenir sélectionneur de l’Algérie. Justement, après ses hauts (sacre à la CAN 2019 et série d’invincibilité de 35 matchs) avec les Verts, il y a eu les bas et le divorce avec fracas suite à une deuxième désillusion à la CAN et l’élimination sans gloire dès le premier tour. La fin de fonction, décidée d’une manière unilatérale par la Fédération algérienne de football (FAF), a donné lieu à un contentieux qui n’est toujours pas réglé. Les prochaines semaines risquent d’être sous tension et la FAF se prépare à tous les scénarios.
Le contrat de Djamel Belmadi devait courir jusqu’à la Coupe du Monde 2026 selon l’avenant, qui était clairement léonin et mettait le technicien dans une position de force en cas de rupture du bail, signé par Djahid Zefizef. Et Belmadi compte bien faire valoir cet avantage. D’autant plus qu’il n’a pas vraiment digéré la manière avec laquelle la FAF l’avait évincé suite à la débâcle à la CAN 2023 en Côte d’Ivoire.
Bataille juridique imminente ?
En effet, Walid Sadi, patron de la FAF, lui avait signifié la fin de sa mission tout en lui proposant une compensation de trois mensualités soit un peu plus de 600 000 euros. Toutefois, Belmadi n’a pas accepté cette offre en snobant même la réunion de conciliation au siège de la FAF. Il était rentré directement au Qatar sans signer la résiliation. Cela veut dire que – contractuellement – les rémunérations doivent rester en cours. Entretemps et sans trop tarder, l’instance a signé Vladimir Petkovic et Belmadi s’est retrouvé officiellement sans emploi. Au total, c’est 17 mois d’impayés qui sont en suspens à compter de son éviction. Cela représente 3 536 000 millions d’euros de dédommagements. Sacré pactole !
Par ailleurs, au lendemain de la déroute ivoirienne, Belmadi s’était exprimé dans une lettre “destinée exclusivement aux citoyens algériens et passionnés de football”. Dans cette dernière, il réaffirmait publiquement le « souhait le plus profond de parvenir à une conciliation amiable, fraternelle et respectueuse des uns et des autres, sans l’intervention d’une quelconque autorité exécutive supranationale. » En filigrane, l’éventualité de voir le coach aller au bras de fer avec la FAF était palpable. Il vise à être indemnisé avec un montant allant largement au-delà des trois mensualités que Sadi lui avait proposées. Pour ce volet, on consacrera un article à paraître dans les heures à venir sur La Gazette du Fennec.