Officiellement, la délégation algérienne attendue à Paris tout au long des Jeux Olympiques 2024 (26 juillet – 11 août) devrait compter 116 personnes. Certains invités, comme Taoufik Makhloufi, convié avec les anciens médaillés aux JO, ne seront pas de la partie. On y ajoutera Houda Chaâbi (tir) qui a décidé de faire l’impasse sur le rendez-vous. La carabinière a dénoncé la marginalisation de son entraîneur. A la lecture de la liste officielle de l’expédition Dz que s’est procurée La Gazette du Fennec, on peut remarquer certaines anomalies dans les désignations. Détails.
La logique veut qu’un athlète se rende à une compétition avec l’entraîneur qui a veillé à son développement et l’évolution de ses performances. Mais, en Algérie, cette règle, des plus logiques, n’est pas tout le temps respectée. D’ailleurs, certains président de fédération se muent même en “technicien”. Ainsi, ils grapillent une place dans l’avion et un accès au village olympique. Même quand ils n’ont pas les diplômes requis pour la fonction technique.
Tout est permis pour jouer les gratteurs et faire partie de ce qui ressemble plus à du tourisme sportif pour faire la simple figuration. Une habitude désormais ancrée car personne ne demande des comptes. Impunément, les bilans sportifs adoptent, depuis belles lurettes, l’humiliation comme résultat normal et normé. Le tout au frais du contribuable (on évoquera les frais de mission dans un article à venir).
Usurpation de fonction
Au total on compte 32 “entraîneurs” pour 15 disciplines et 45 athlètes. Dans certaines disciplines comme le tir sportif, on retrouve 3 personnes de l’encadrement pour 3 athlètes (2 finalement après le retrait de Chaâbi) dont le patron de la Fédération (FATS), Abderezak Lazreg, enregistré comme entraîneur alors que le poste de chef d’équipe, qui revient généralement au premier responsable de l’instance, est inscrit sous un autre nom (Lecheheb Adel un DTN spécialisé athlétisme).
Parallèlement, il y a eu un micmac pour que le coach de Chaâbi ne soit pas du voyage. Une décision justifiée par une sanction à son encontre (mais bien sûr). Ces pratiques ne représentent que la partie émergente de l’iceberg des magouilles de casse-croûtes.
Idem en Judo où le président Yacine Sellini s’est fait accrédité en tant que chef d’équipe, alors que Dahmani Meziane, l’entraineur de Mehdi Lili (+100kg) n’a pas bénéficié d’accréditation.
Encore mieux en Escrime où les athlètes se retrouvent sans un véritable entraineur de leur spécialité (le sabre féminin et le fleuret masculin) pour faire plaisir à l’intruse Zohra Gamir accréditée en tant qu’entraineur alors que sa spécialité est l’épée (aucun athlète qualifié). On évoquera même pas le fait que le président du Directoire Ammar Benadouda a imposé sa cousine Chaïma Benadouda dans la liste des athlètes qualifiés (en écartant une Championne d’Afrique sans doute plus méritante).
Des anomalies récurrentes
Dans le détail, quand on enlève le chef de mission, Kheireddine Barbari (Secrétaire général du Comité Olympique algérien), on retrouve 70 personnes. Il s’agit, administrativement, de directeurs de département (2), administrateurs (4), régisseurs (1), médecins (7), entraîneurs (31), l’indéboulonnable personnel de l’exécutif du COA (5) et enfin les invités en tant qu’anciens médaillés olympiques (9).
Avec tout le respect qu’on doit à ces anciens champions (Saïd-Guerni, Morceli ou Haddad), les accréditations qu’ils prennent handicapent des athlètes de la nouvelle génération. De base, le rôle du Chef de Mission est de prendre des personnes pour ramener des médailles au pays et non pas d’emmener avec lui des médaillés. Pire encore, on mentionnera que dans la liste des bénéficiaires on compte la secrétaire personnelle du chef de délégation, des employés du COA et même un employé du sponsor Mobilis. Des anomalies qu’on ne retrouve certainement pas dans les délégations des pays qui raflent des médailles. A méditer.
Un député FLN de Djelfa dénonce :
https://www.facebook.com/Rebhi.Ahmed.Djelfa/posts/796535879325608?ref=embed_post