Entretien Exclusif
JP Paris 2024 / Skander Athmani : « Mon objectif est de chercher l’Or ! »
La détermination de Skander Athmani, l’une des figures emblématiques du sport paralympique algérien, est palpable. Déjà double médaillé (or et argent) à Tokyo en 2021, Skander revient avec des ambitions claires : décrocher l’or. Son parcours, de l’athlétisme avec les valides à la reconnaissance mondiale en paralympisme, témoigne d’une résilience et d’une volonté inébranlables. Dans cette interview exclusive La Gazette du Fennec, il partage avec nous ses aspirations, son engagement et sa vision pour le sport paralympique en Algérie. Entretien passionnant avec un athlète EXCEPTIONNEL !
L’entretien LGDF en version texte :
Skander Athmani, bienvenue sur La Gazette du Fennec, on est très content de te revoir parce qu’on te connaît déjà.
Très content aussi de faire cette interview avec vous, très très content que vous soyez à jour avec nous et avec nos performances qui vont être très satisfaisantes.
Alors Skander, on t’avait reconnu la première fois au lendemain des Jeux Paralympiques de Tokyo. Tu avais gagné deux médailles (Or sur 400m et Argent sur 100m) et aujourd’hui on est aux Jeux Paralympiques de Paris. Quelles sont tes ambitions ?
Mes ambitions c’est toujours chercher l’or. A Tokyo j’ai raté la médaille d’or sur 100 mètres d’un centième et du coup ça m’a fait vraiment mal au cœur. J’étais très déçu et dans cette édition de Paris je suis revenu pour amener deux médailles d’or. Surtout le 100 mètres qui va être très très spécial J’essaierai de faire mon possible pour amener ces deux médailles avec de très beaux chronos.
“La meilleure décision de ma vie a été de rejoindre les paralympiques”
Alors Skander, tu es très connu dans le milieu du paralympisme en Algérie ou même sur le plan mondial mais on aimerait que tu te représentes un peu à nouveau à nos lecteurs qui peut-être ne te connaissent pas encore. D’où tu viens ? Quelles sont tes disciplines ?
Ahtmani Skander c’est un jeune Algérien qui a commencé l’athlétisme avec les Valides en 2013. J’ai gagné une seule course et c’était le début. Alhamdoulilah j’ai réalisé de très bons résultats avec les Valides. J’ai été médaille de bronze au championnat d’Afrique avec l’équipe 4×100. Je me suis qualifié au championnat d’Afrique à deux éditions. J’ai fait les Jeux Mondiaux Universitaires et en 2017 j’ai été sacré l’homme le plus rapide en Algérie en faisant le record d’Algérie sur 100 mètres. En 2019 j’ai rejoint le sport paralympique et ma première compétition c’était Tokyo 2020. J’avais l’opportunité avant d’entrer dans le sport paralympique mais j’ai toujours choisi de rester sur le sport olympique parce que j’ai toujours voulu être champion olympique et à un certain moment je me suis dit pourquoi pas être un champion paralympique parce que l’essentiel c’est de devenir un champion et de bien représenter mon pays. C’était une très bonne occasion, c’était la meilleure décision peut-être que j’ai faite dans ma vie. Alhamdoulilah j’ai une médaille d’or sur 400 mètres avec un bon chrono avec un record du monde de ma catégorie et vraiment ça m’a ouvert l’appétit sur plein d’autres objectifs. Il y a trois mois j’ai été sacré double champion du monde sur 100 mètres et 400 mètres avec un nouveau record du monde sur 400 mètres et un record du championnat sur 100 mètres. Ça m’a vraiment motivé pour ces Jeux de Paris, j’ai travaillé pour ça. Je vous promets une très bonne compétition.
Alors parlons un peu de la différence entre les valides et les paralympiques, on a l’impression que ça évolue, que les paralympiques ont aujourd’hui le même respect que les olympiques, est-ce que tu peux nous confirmer ça ?
Oui je confirme à 100%, moi par exemple les éditions de 2012-2016 où j’ai connu un petit peu le sport, c’était pas vraiment médiatisé, mais ces dernières deux années, surtout l’édition de Tokyo et après ça et cette édition de Paris, on voit vraiment une très grande évolution du sport paralympique, car il a un message en plus, même si on a plus de défis, c’est pas juste les concurrents et faire des chronos, c’est un défi entre soi, entre son corps. Quand on voit le sport paralympique, il passe un message très très fort à toute catégorie de gens dans la société.
Et est-ce que les paralympiques, il y en a certains qui sont professionnels, c’est leur métier, ils font ça à temps plein, ou alors ils ont un métier à côté ?
Moi personnellement, je suis à temps plein, je suis athlète paralympique à temps plein, je vois pas mal d’autres athlètes qui travaillent, qui font du sport, mais vraiment, comme ça évolue, à un certain moment, t’es obligé de bien travailler, de travailler très dur, de faire des programmes vraiment intenses pour gagner une médaille, donc c’est pas aussi facile qu’on le pense dans le sport paralympique.
D’ailleurs, la médaille des valides, elle a la même valeur, elle est récompensée à la même hauteur pour les paralympiques, c’est ça en Algérie, c’est les mêmes tarifs, c’est ça ?
Je tiens à remercier pour ça le Président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune, parce qu’il a mis une main de fer sur ce débat, parce que les athlètes paralympiques, ils ont toujours demandé cette égalité entre le sport paralympique et le sport olympique, après le Président, Monsieur Abdelmadjid Tebboune, a mis une décision après, quand on est revenu de Tokyo, donc il y a maintenant une égalité des primes ou des primes de médailles entre les athlètes olympiques et les athlètes paralympiques, et c’est vraiment motivant et ça donne un plus, surtout aux athlètes.
“Bien représenter son pays, c’est la vraie victoire”
On ne va pas dire que tout se passe à merveille aussi, on imagine que dans la préparation, il y a des difficultés quand même, parce qu’on avait eu le souvenir lors des derniers Jeux, qu’il y avait une histoire avec un bus, je ne sais pas si tu te souviens, on voyait qu’ils n’avaient pas les mêmes moyens, est-ce que ça a progressé depuis ?
Ça a vraiment progressé. En voyant le déplacement des athlètes paralympiques qui sont venus à Paris, c’était avec un matériel spécifique aux athlètes et aux gens handicapés, qui étaient dédiés aux athlètes paralympiques et à la Fédération Algérienne, ça fait plaisir en tous les cas, c’est pour ça que j’ai dit que ces dernières années on voit une grande évolution, surtout dans l’aspect social, pas juste dans l’aspect sportif, dans l’aspect social. On sent un respect, moi personnellement je suis très respecté et on m’appelle Skander champion olympique ou champion paralympique, pour moi c’est la même chose, moi l’essentiel je suis champion et j’ai très bien représenté mon pays.
Alors en parlant de bien représenter ton pays, tu es avec Nassima Saifi, la figure du paralympisme, est-ce que tu as conscience que tu es la star un petit peu, même si tu es quelqu’un de modeste, on te connait, mais est-ce que tu es conscient que tu es une star et qu’il y a même des athlètes du monde entier qui te reconnaissent ?
Oui, Alhamdoulilah, mais étant star, bien représenter son pays, c’est la vraie victoire. En tous les cas je tiens à féliciter ma compatriote Nassima Saifi qui a eu une médaille d’or juste aujourd’hui et ça nous a ouvert l’appétit, ça nous motive. Je vois toujours le bon côté des choses, l’Algérie mérite plein de médailles d’or.
Alors tes objectifs sur ces JO, c’est deux médailles d’or, dans le 100m et le 400m ?
Deux médailles d’or sur le 100m et 400m T13 et mon objectif vraiment personnel c’est de faire deux records, ça me fera vraiment plaisir plus que les médailles.
“J‘ai toujours eu un plan, c’est de donner, grâce au sport, un plus à la société algérienne“
Alors dans le paralympisme algérien, il y a une légende qui est Mohamed Allek, qu’est-ce qui t’inspire et est-ce que tu marches sur ses pas ?
Bien sûr Mohamed Allek c’est une personnalité que j’ai connue même avant de connaître que ce soit l’athlétisme ou que ce soit le handisport, donc c’était une figure nationale, Allah y’a rahmo. J’aimerais bien être une figure qui a très bien représenté son pays, qui a combattu pour son pays, on ne le représente qu’avec de très bons résultats.
Alors une dernière question, même si t’es en pleine compétition et t’es encore en activité, tu as 29 ans, mais tu as l’air tellement mature et bien dans ta tête qu’on a envie de voir une personne comme toi devenir un dirigeant sportif algérien, est-ce que c’est dans ton ambition, est-ce que tu penses déjà à ton après carrière ou est-ce que tu es encore dans le domaine purement sportif et performance ?
Pour le moment, je suis dans ma carrière de sportif, mais pourquoi pas dans le futur. J‘ai toujours eu un plan, c’est de donner un plus à la société, aux sportifs algériens surtout, et grâce au sport, on va donner de la positivité à la société algérienne parce que moi je suis passé par plein de hauts et de bas, j’aimerais bien que d’autres athlètes ils vont trouver un bon chemin. Mon objectif est de ne pas faire vivre aux autres athlètes ce que j’ai vécu comme déception, et je ferai tout ce qui est en mon possible pour y parvenir.
La Gazette du Fennec te remercie et t’encourage, on sera présent pour suivre tes exploits.
Merci beaucoup, ça m’a fait plaisir, et ça me fera toujours plaisir.
[the_ad_placement id="after-content"]Jeux Paralympiques 2024 : Skander Athmani en or, l’Algérie augmente sa moisson !
-
Equipe Nationaleil y a 5 jours
Equipe nationale : Un nouveau crack bientôt qualifié avec les Verts
-
Fennecil y a 6 jours
Hull City-Sheff United (0-2) : Belloumi fait ses débuts
-
Equipe Nationaleil y a 6 jours
Latéraux : Bétonnage en cours chez les Verts
-
Actualitésil y a 6 jours
Diamond League (finale 800m) : un autre Algérien pour épauler Sedjati face à Arop et Wanyanyi
You must be logged in to post a comment Login