Dans une interview exclusive accordée au média CARRE, Riyad Mahrez est revenu avec franchise et lucidité sur plusieurs étapes marquantes de sa carrière. Du choix de l’Algérie aux binationaux, en passant par un transfert avorté vers Arsenal et sa vie actuelle à Djeddah, le capitaine des Fennecs s’est exprimé sans détour. Retour sur les déclrations les plus importantes.
Fier, comme à son habitude, de représenter les Verts, Mahrez n’a pas manqué de donner son avis sur la problématique souvent délicate des binationaux hésitant entre deux sélections. S’il comprend la complexité de certains choix, il appelle à plus de clarté et de respect :
« C’est un peu malsain de rester au milieu et d’attendre. Il faut respecter les deux pays. L’Algérie, ce n’est pas un petit pays. »
Une déclaration forte, qui résonne à l’heure où plusieurs talents franco-algériens – parfois courtisés par l’équipe de France – prennent leur temps avant de faire un choix. Pour Mahrez, le respect de l’Algérie doit être primordial, et l’engagement envers les Verts, sans ambiguïté.
Un point de vu d’ailleurs assez similaire avec son compatriote et ami Islam Slimani, qui a donné son avis sur le sujet en interview également il y a un moins de cela : « J’ai toujours eu un raisonnement clair : t’as choisi d’être Algérien, Français ou Anglais ? On ne choisit pas l’Algérie ! »
Le transfert avorté à Arsenal : un tournant dans sa carrière
Parmi les révélations les plus marquantes de cet entretien, Mahrez est revenu sur l’été 2016, juste après son titre historique de champion d’Angleterre avec Leicester. À cette époque, tout semblait réuni pour un départ vers un grand d’Europe… mais cela ne s’est jamais concrétisé.
« Quand on avait remporté le championnat en 2016 avec Leicester, je devais signer à Arsenal. C’était presque fait mais mon club m’avait bloqué car ils voulaient trop d’argent. »
Il raconte également un détail méconnu concernant une clause libératoire qu’il avait refusée de signer en début de saison :
« Avant le début de cette saison, en signant un nouveau contrat, ils voulaient me mettre une clause de 25 millions d’euros, et je leur ai dit non. »
Finalement, Mahrez réalise une saison exceptionnelle et est élu meilleur joueur de Premier League. Mais l’envol espéré ne se produit pas, faute d’un accord financier :
« On remporte le championnat… Si cette clause avait été faite je serais allé au Real, tous les clubs me voulaient. Mais Leicester demandait trop et je suis resté. Leicester demandait environ 60 millions d’euros à l’époque. »
Ce choix – ou plutôt cette contrainte – a redéfini le parcours du natif de Sarcelles, qui finira par rejoindre Manchester City en 2018.
Un amoureux du jeu libre : « Mon plaisir, c’est de jouer à l’instinct »
Parlant de son style de jeu, Mahrez insiste sur l’importance de la liberté sur le terrain. Il évoque avec nostalgie ses années à Leicester, période durant laquelle il pouvait s’exprimer pleinement :
« Mon plaisir, c’est de tenter ce que je veux, de jouer à l’instinct. C’est ça mon football. »
Comparant son passage chez les Foxes à celui chez les Citizens, Mahrez explique que l’environnement plus structuré de Manchester City limitait un peu sa créativité :
« Plus tu tentes, plus tu as de réussite. À City, on était plus dans un cadre. À Leicester, j’étais libre, je tentais plus, donc j’avais plus de réussite. »
Une nouvelle vie en Arabie Saoudite : entre sérénité, famille et foi
Installé depuis deux ans à Djeddah après son départ de Manchester City en été 2023, Riyad Mahrez s’est également confié sur son quotidien dans le Golfe. Loin des projecteurs européens, il savoure une vie plus paisible, au rythme de la famille et de la foi :
« Ma nouvelle vie ? Entraînement en fin de journée, à cause de la chaleur. Le matin, je suis avec mes enfants, je les emmène à l’école, on profite, on bronze. C’est la vie de rêve. »
Mais ce changement n’est pas uniquement matériel ou climatique. Mahrez insiste surtout sur l’apaisement que lui procure un cadre culturel et religieux qui lui correspond profondément :
« En termes de religion, ça aide beaucoup. Tu as la mosquée à côté, tu es dans un environnement qui est ta culture, ta religion. C’est plus facile. »
Une interview qui révèle un Mahrez apaisé, lucide sur son passé, fier de son engagement avec l’Algérie, et toujours passionné de football. À 34 ans, l’ailier vedette d’Al-Ahli semble plus épanoui que jamais, aussi bien sur le terrain qu’en dehors.