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Merakchi dérape… sur une piste de vérités

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Ses propos sont, quelque peu, maladroits. On dit maladroit et non ségrégationnistes parce qu’on croit saisir le fond de la pensée de celui qui les a prononcés. Hamid Merakchi, ancien international algérien, a estimé que « la Coupe d’Afrique n’a pas été gagnée par les joueurs locaux mais grâce à ceux qui sont nés en France. Je ne suis pas contre ces derniers mais la France nous a permis de gagner la Coupe d’Afrique. » C’est la phrase. Dans son intégralité. Une déclaration qui laisse à désirer même s’elle consistait à pointer l’absence de formation pour le label national.

On passe du constat : « l’Afrique a permis à la France de gagner la Coupe du Monde » à « la France a gagné la Coupe d’Afrique ». Un inversement qui démontre l’universalité de la balle ronde. Un formateur peut garder son produit ou l’exporter. C’est ce qui se passe avec la France, un des pays qui a une politique de suivi et d’épuration du produit des plus efficaces. Mais bon, là n’est pas vraiment le sujet.

Dans la déclaration de Merakchi, il y a un semblant de bashing et une part de vérité : la dépendance de l’Algérie pour les joueurs formés ailleurs. Les récents faits d’arme (les deux qualifications en Coupe du Monde 2010 et 2014 notamment) des Fennecs ont nécessité la venue des footballeurs nés de l’autre côté de la rive. Ces derniers ont pu apporter la qualité footballistique requise par le plus haut niveau. On parle de Bougherra, Ziani, Yahia, Belhadj, Mahrez, Feghouli et les autres.

Faux pourcentage

Toutefois, l’ex avant-centre du MC Alger a fait une erreur de jugement, ou disons d’appréciation, en évaluant à « 99% » la part des binationaux qui ont composé l’effectif champion d’Afrique en Egypte l’été dernier. Ce qui est complètement faux. Les Atal, Benlamri, Bensebaïni, Belaïli et Bounedjah, qui étaient des titulaires, sont les produits de nos clubs et notre championnat. Ce qui discrédite le constat de l’homme aux 5 sélections avec les Fennecs pour 5 buts. En outre, 7 des 23 éléments retenus pour le rendez-vous biennal de la CAF, soit 30% des troupes, ont fait leur paliers dans le championnat Dz.

Aussi, ce qu’il faut savoir, c’est qu’en Afrique, toutes les sélections ne se privent pas de faire valoir la Loi des Bahamas qu’avait instiguée Mohamed Raouraoua, ancien président de la Fédération algérienne de football (FAF), en 2009. C’est une manœuvre qui permet aux footballeurs ayant joué dans les catégories jeunes d’un pays de changer de nationalité sportive. Auparavant, le cap des 21 était un ultimatum pour choisir la nationalité sportive.

Cette dérogation a permis à beaucoup de relance leur carrière internationale. A condition de ne pas avoir joué en senior. Le seul pays africain qui peut compter sur une production nationale de qualité est l’Egypte, sept fois championne du continent, parce que la formation a toujours été le fort au pays des Pyramides. Pour preuve : elle a pu exporter un joueur comme Mohamed Salah aujourd’hui vedette à Liverpool (Angleterre).

Foot, détournements et intrus

En définitif, et afin de ne pas verser de l’huile sur le feu, on dira juste que Merakchi a défendu l’intérêt des jeunes footballeurs algériens qui ne savent pas ce qu’est être formé. Le natif d’Aïn Témouchent a pointé du doigt les responsables du football en Algérie qui ne font rien pour que les choses changent. Selon lui, « si on jugeait ceux qui gèrent le football algérien, ils seront tous condamnés. Ils ont détourné autant d’argent que ceux qui exerçaient en politique et qu’on a envoyés en prison. Les présidents de clubs sont des voleurs, les managers sont des opportunistes véreux qui n’ont rien à voir avec le football. Un vendeur de poissons peut devenir président, un maçon vice-président. A ne plus rien comprendre. Comment voulez-vous que le niveau de notre football progresse ? » a-t-il lâché.

Pour Merakchi, « il faut faire du nettoyage » dans l’entourage footballistique algérien et « s’occuper de nos jeunes » qui n’ont pas beaucoup d’issues pour envisager de véritables plans de carrière. Oui, l’attaquant qui a eu une expérience professionnelle entre 1998 et 2000 en Turquie avec Gençlerbirliği a raison sur le fond mais pas dans la forme. On va dire qu’il a manqué de lucidité pour un avant-centre.

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