Equipe Nationale

Regroupement de juin : Et si on parlait du positif

Publié

il y a 10 mois

21 juin 2023

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Pour la date FIFA de juin, qui a ses spécificités car elle intervient juste avant les vacances pour les footballeurs, l’équipe nationale a eu deux rencontres à jouer. Malgré un succès (1-2) remarquable contre l’Ouganda loin des bases, et un nul (1-1) concédé en réception de la Tunisie en amical, on a l’impression de baigner dans un catastrophisme incompréhensible. Pourtant, quand on fait un bilan complet, on peut relever de nombreux points positifs pour ce rassemblement. Décryptage.

Certes, la première période, voire l’heure de jeu, face aux Tunisiens n’était pas rassurante pour des raisons d’ordre tactique, mais les Verts ont repris l’ascendant après les changements opérés par Djamel Belmadi qui est toujours à la recherche d’un onze de départ optimal.

Aouar, intégration réussie et apparitions prometteuses

Par ailleurs, il y a cette incorporation de Houssem Aouar, nouveau visage de l’EN, qui s’est très bien passée. Il a même disputé 25 minutes contre l’Ouganda et une demi-heure dans le derby maghrébin en donnant le rassurant ressenti qu’il peut apporter un équilibre dans le jeu et donner de la profondeur dans les transitions offensives.

Avec le nouveau sociétaire de l’AS Rome, Belmadi dispose d’un élément de qualité dans le secteur médian. Notamment quand on sait que Ramiz Zerrouki n’a toujours pas convaincu les observateurs et les supporters quant à la sa faculté à marquer l’entre-jeu de sa présence. La présence d’Aouar peut même pousser à revoir la mise en place et toute l’animation dans le “midfield”.

Amoura, le stage-bascule ?

Un autre élément d’El-Khadra a clairement marqué des points dans cette fenêtre internationale. Il s’agit de Mohamed El Amine Amoura. Après avoir longtemps attendu sa chance, le petit lutin a profité de sa première titularisation et 12e cape pour marquer un doublé (ses 3e et 4e but en sélection) face aux Ougandais et contribuer au succès 2 buts à 1.

En attaque, le pensionnaire du FC Lugano peut devenir un recours fiable. Son profil est unique dans son genre et sa vitesse ainsi que sa force de pénétration peuvent être d’un précieux apport dans l’avenir. Djamel Belmadi en est parfaitement conscient. On peut donc penser que la trêve internationale a donné un sacré crédit à l’enfant de Jijel.

Loucif, le dépassement de fonction

En parlant d’Amoura et ses buts à Douala, on se rappelle de sa seconde réalisation venue ponctuer un contre supersonique qu’il a amorcé. Avant que Riyad Mahrez ne l’assiste pour scorer, il y avait cette passe-clé de Haïthem Loucif. Le latéral droit de l’USM Alger s’est projeté pour se montrer disponible et apporter la supériorité numérique.

Cela renseigne sur sa capacité à bien lire le jeu. On peut lui reprocher de ne pas avoir resservi Amoura en première intention. Néanmoins, sa passe dans l’intervalle pour Mahrez était dans le bon espace et bien dosée. L’apport est qualitatif sur le côté droit de la défense où Youcef Atal, trop fréquemment blessé, n’est plus une certitude. De plus, on peut souligner que Loucif, formé au Paradou AC, peut évoluer sur la droite ou la gauche. Un vrai latéral moderne.

Bensebaïni dans l’axe, c’est OUI

On reste en défense. Parmi les idées expérimentées, il y a le repositionnement de Ramy Bensebaïni dans l’axe de la défense. Ce choix a été envisagé après les venues des latéraux Jaouen Hadjam et Rayan Aït-Nouri. Le potentiel de polyvalence de Bensebaïni ont poussé le coach de l’Algérie à l’essayer en défense centrale avec en bonus le brassard de capitaine.

Compte tenu de ce qu’on a vu, on valide complètement ce repositionnement. La lecture du jeu ainsi que la qualité de la relance de la nouvelle recrue du Borussia Dortmund lui permettent de tenir aisément ce rôle. Et on soulignera que Zineddine Belaïd, auquel il était associé, a été coriace pour sa première apparition avec la tunique algérienne.

Belkebla revient de loin et bien

Un autre compartiment, une autre satisfaction. Haris Belkebla, qui était de retour après avoir disparu depuis la CAN 2021, a livré une partie costaude face à l’Ouganda. Brillant, Belkebla était dans la dynamique affiché avec son (désormais ancien) club le Stade Brestois 29 tout au long de la saison.

Absent de la liste initiale puis appelé pour suppléer Hicham Boudaoui, blessé et forfait, Belkebla a répondu présent. Il était même derrière l’ouverture du score lors d’Ouganda – Algérie puisqu’Amoura avait suivi sa lourde frappe non-captée par le gardien. La disponibilité et la générosité de Haris pourraient (devraient) lui valoir une nouvelle chance en septembre prochain… à condition de ne pas signer dans un club du Golfe ? L’ancien Havrais Victor Lekhal a en effet payé cash son choix de carrière…

Chita et Abdelli, pas si mal

On va rester dans le cœur du jeu. Belkebla a évolué avec Oussama Chita, appelé en renfort lui aussi, et Himad Abedelli, qui découvrait le Club Algérie. Et le trio a tenu la baraque malgré l’impact mis par les Ougandais.

Chita a joué juste en sentinelle. En tout cas, mieux si l’on compare à ce qu’a fait Zerrouki mardi. Particulièrement apprécié par Belmadi, l’Usmiste aura été à la hauteur et montré qu’il pourrait être sélectionnable dans l’avenir. Même chose pour Abdelli qui a fait valoir des qualités athlétiques nécessaires pour le foot africain. Sans oublier son aisance avec le ballon. Un renfort clairement appréciable même si le milieu de terrain d’Angers SCO devrait évoluer seulement en Ligue 2 la saison prochaine.

Chaïbi fond bien dans le moule

Le Scoïste sera utile et marche sur les traces de Fares Chaïbi qui se familiarise de manière idéale avec les Guerriers du Désert. Volontaire et tranchant devant, le milieu-offensif du Toulouse FC a livré 85 bonnes minutes contre la Tunisie.

Il aurait même pu marquer son premier but en sélection si ce n’était la belle parade du keeper Aymen Dahmen des Aigles de Carthage. Devant, le Toulousain est un atout du présent et d’avenir. Certes, il y a beaucoup de concurrence dans sa zone de jeu. Néanmoins, à seulement 20 ans, il est bien parti pour faire partie des choix principaux de Belmadi.

Oser, Belmadi devrait le faire souvent

Ce dernier a laissé, un temps soit peu, tomber son immobilisme en procédant à une large revue d’effectif lors de cette date FIFA. Chose qu’il n’a pas l’habitude de faire. Et cela s’est avéré payant contre l’Ouganda puisque les nouveaux visages ont tous montré de belles choses dans le but de lui prouver qu’ils ont mérité sa confiance.

L’esprit de concurrence, quand il est concrètement imprégné, ne peut que pousser les joueurs à donner la quintessence de leurs capacités. En tout cas, c’est plus utile que lorsqu’on fige le onze et le verrouille. Quand bien même cela peut instaurer une cohésion. A ce titre, nous, on préfère nettement le Belmadi qui se réinvente. En toutes circonstances et pas quand cela compte pour du beurre.