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Slimani comprend Aouar mais…

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C’est un joueur issu du cru et du marasme footballistique algérien. Cela ne l’a pas empêché de s’imposer en équipe nationale et devenir son meilleur buteur en activité (30 réalisations). Islam Slimani a côtoyé des binationaux depuis ses premières sélections. Il a toujours entretenu de bons rapports avec eux. C’est même un enfant d’immigré, à savoir Djamel Belmadi, qui l’avait retenu pour faire partie des Champions d’Afrique en 2019. Pour l’ancien attaquant du CR Belouizdad, quand il faut trancher pour la sélection, «  il n’y a pas d’attente ». Il a notamment évoqué, dans un entretien accordé à France Football, le cas Aouar… avec beaucoup diplomatie mais de fierté aussi.

Le deuxième meilleur baroudeur de l’histoire des Verts derrière Abdelhafid Tasfaout (36 pions) a un avis très tranché sur les joueurs de la nouvelle génération ayant la double ou triple nationalité et qui ont un embarras du choix pour ce qui est de la sélection. Le fer de lance de 32 ans trouve « bizarre que l’on continue à parler d’un joueur qui n’a pas choisi notre sélection nationale. Il n’est plus concerné » et s’interroge « Pourquoi parler de lui ? »

Plus loin encore, Slimani assure que « c’est un manque de considération pour ceux qui sont là » non sans rappeler qu’ « on a une histoire, on est champions d’Afrique. On ne devrait même plus citer ceux qui ne sont plus concernés. Ils peuvent être algériens quelque part au fond d’eux-mêmes mais ils ne le sont pas sportivement. On a des joueurs. Et ceux qui ne veulent pas venir, il faut les oublier. C’est un manque de respect pour nous. Quand je vois ça, ça me fait mal.» Pour quelqu’un qui est en immersion avec les Fennecs, cela reflète, vraisemblablement, le sentiment que partage la majorité des membres du vestiaire.

« Footballistiquement, il n’est plus Algérien… »

Ces derniers mois, le cas Aouar a pris beaucoup de place dans le paysage médiatique algérien. Le talenteux milieu de terrain de l’Olympique lyonnais a finalement opté pour l’équipe de France en répondant favorablement à la convocation de Didier Deschamps. « Aouar a fait un choix professionnel. Cela ne veut pas dire qu’il n’aime pas l’Algérie », tempère le natif d’Aïn Benian (Alger) qui pense qu’à partir de là, « ‘’Footballistiquement’’, il ne faut plus parler de lui en tant qu’algérien.»

Slimani a aussi eu envie de dire aux Algériens « d’arrêter de courir derrière des joueurs qui ne veulent pas venir en sélection. Respectez-vous un peu. Aouar et les autres, je les comprends. Ils ont vécu en France, où ils ont fait toute leur formation. S’ils sont sensibles à l’Algérie par leurs liens familiaux, ils sont les bienvenus. Mais s’ils préfèrent un autre pays que l’Algérie, il n’y a pas de souci. On ne va pas se mentir, mis à part les parents ou leurs vacances, ils n’ont parfois rien à voir avec l’Algérie.» Une analyse limpide.

« On ne deviendra pas nul sans ces joueurs »

Comme devant le but, celui qui est actuellement lié d’un contrat d’une année avec Leicester City (Premier League) s’est montré très adroit dans la dissection du phénomène. Il a même valorisé le talent d’Aouar et ses semblables en reconnaissant que « bien sûr qu’on aurait voulu des joueurs comme Aouar ou Fekir, mais il faut les respecter et se respecter soi-même. Il ne faut plus parler d’eux. C’est dévalorisant pour nous… Certains médias continuent de poser la question : “Pourquoi il n’est pas venu ?'” Mais on ne va pas devenir nul sans ces joueurs… »

En tant que « local », il n’a jamais eu de problème de cohabitation avec les Fennecs qui évoluaient en Europe avant qu’il ne rejoigne lui-même le Vieux-Continent en signant au Sporting Lisbonne (Portugal). D’ailleurs, sa faculté d’adaptation et sa proximité lui a valu la confiance de Djamel Belmadi, lui aussi binational. Ce dernier a été le grand architecte du triomphe en Coupe d’Afrique des nations 2019 en Egypte.

« Il déjà été capitaine de la sélection par le passé. Il connaît l’environnement local. Il a grandi en France mais c’est quelqu’un qui est venu régulièrement en Algérie. Il connaît les deux mentalités. Cela a clairement beaucoup joué… », note Slimani.

Du talent en Algérie

Néanmoins, celui qui a découvert le championnat portugais à 25 ans précise qu’ « on est devenu champion d’Afrique avec des joueurs comme Baghdad Bounedjah, Youcef Belaili ou Djamel Benlarmi. Même si ces joueurs n’évoluent pas en Europe, ils ont largement le niveau pour jouer en L1, voire mieux » en assurant qu’ « en Algérie, il y en a d’autres… Récemment, un joueur nous a rejoints en stage, le jeune Adem Zorgane (Paradou AC), il vaut le coup d’œil. Ces talents, il faut leur donner leur chance. Et les clubs algériens doivent comprendre que, parfois, il ne faut pas les retenir… » C’est le vécu qui parle.

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