Au sortir d’un match spectaculaire mais frustrant, conclu sur une défaite 4-3 face à la Suède, Vladimir Petkovic s’est livré en conférence de presse. Le sélectionneur national, bien que visiblement affecté par la première défaite de son équipe depuis plus d’un an, a tenté de tirer des enseignements constructifs d’une rencontre aussi décousue qu’animée.
« Aucune défaite ne fait du bien, » a d’emblée admis Petkovic, conscient de la déception provoquée par ce revers, d’autant plus amer qu’il s’agissait d’un match de revanche face à un adversaire qui avait déjà dominé les Fennecs en novembre 2022. Mais pour le technicien bosnien, le plus important réside ailleurs : « La réaction fait qu’on peut redémarrer sur quelque chose de positif après la première défaite en un an. » Une manière de rappeler que, malgré le score, l’Algérie a montré un visage bien plus convaincant en seconde période, notamment grâce à des changements judicieux et une montée en intensité.
Des erreurs coupables et une équipe coupée en deux
Petkovic ne s’est pas dérobé quant aux responsabilités de ses hommes : « Les Suédois ont super bien joué, mais on est responsables de cette défaite. On n’a pas assez joué en équipe après le premier but. » Un constat amer qui pointe du doigt un relâchement collectif dès l’ouverture du score adverse, avec un bloc désorganisé et des erreurs défensives flagrantes. L’entraîneur a également regretté le manque de constance dans la maîtrise : « Les 15 premières minutes, on était bien, mais on n’a pas su concrétiser. »
Ce manque de réalisme initial a permis aux Scandinaves de reprendre le contrôle, pour ne plus jamais vraiment le lâcher jusqu’au retour tardif des Algériens. « Ce que je n’ai pas aimé, c’est que l’équipe adverse a pu mettre en place son jeu à cause de nous, » a-t-il poursuivi, insistant sur la passivité et le manque d’agressivité dans les phases de pressing et de repli défensif.
Un match amical… de nom seulement
Interrogé sur la portée de ce match, Petkovic a clairement coupé court à l’idée d’un simple galop d’essai : « Ce n’était pas un match amical. Je ne peux pas être content puisqu’on a perdu. » Pour lui, l’intensité et la tournure de la rencontre lui confèrent bien plus de valeur qu’un simple test. S’il reconnaît le spectacle proposé aux spectateurs, « qui ont dû voir un beau match », il rappelle que pour les entraîneurs, ce type de confrontation sert avant tout à identifier les lacunes : « Cela donne de la matière pour travailler. »
Un regard tourné vers l’avenir
Malgré la frustration, le sélectionneur refuse de sombrer dans le catastrophisme. Il préfère mettre en avant la seconde période des Verts, plus engagée, plus cohérente, et marquée par une remontée presque inespérée. Les entrées de Bounedjah, Bentaleb, Benzia ou encore Chaïbi ont en effet redonné du souffle à une équipe jusque-là asphyxiée.
« Je pourrai être content si on apprend de ce match où il y a eu beaucoup de choses, » a conclu Petkovic, sous-entendant que les erreurs de ce soir pourraient bien servir de leçon avant les échéances officielles à venir, notamment les éliminatoires de la CAN 2025.
Reste désormais à transformer cette frustration en progrès concrets. Car si l’Algérie veut redevenir une équipe redoutée sur la scène internationale, elle devra apprendre à ne plus se saborder elle-même — surtout face à des adversaires aussi rigoureux que la Suède.