Chaque année, c’est la même chose. Une fois l’exercice terminé, c’est le temps de faire les comptes. Plus que le bilan des résultats sportifs, c’est l’argent qui est au cœur des désaccords. Les joueurs saisissent la Chambre de Résolution des Litiges (CRL) pour réclamer des arriérés à leurs directions. Les chairmen crient famine au moment où ils empilent les recrues. C’est l’Algérie du football contradictoire. La Ligue de Football (LFP) et la Fédération algérienne de football (FAF) essaient de réguler les économies. Sans y parvenir !
Toutes les mesures semblent vaines pour soigner le marché de ses maux. Des mots et des intentions qui se heurtent à la ruse des présidents et leurs contorsions. Les avertissements trouvent les oreilles sourdes et l’impunité des directoires. Preuve à l’appui, bien que la Fédération algérienne de football (FAF) ait tout simplement interdit à pas moins de 12 formations de l’élite de faire signer de nouveaux éléments tout en leur accordant un ultimatum jusqu’au 20 juillet, les menacés continuent de faire leur achats. C’est même les plus actifs sur le marché des transferts estival. En Ligue 2 Mobilis, la situation n’est pas meilleure puisque 10 pensionnaires ont été sommés de ne pas recruter.
Les 22 teams black-listés sont le MC Oran, CS Constantine, USM El Harrach, CR Belouizdad, ES Sétif, MC Alger, JS Saoura, RC Relizane, O Médéa, USM Bel-Abbès, MO Béjaïa et CA Batna du palier suprême et le RC Arba, USM Blida, CA Bordj Bou Arreridj, AS Khroub, JSM Béjaïa, JSM Skikda, ASO Chlef, US Biskra et CRB Aïn Fakroun de la D2 Pro.
Selon Mahfoud Kerbadj, patron de la LFP, les responsables des différentes franchises vivent au-delà des moyens de leurs trésoreries. « Les présidents des clubs adoptent une politique qui ne correspond guère à leurs moyens financiers, pour se retrouver dès le milieu de saison incapables d’honorer leurs engagements envers leurs joueurs, ce qui explique le nombre élevé des dossiers traités par la CRL à laquelle recourent évidement les joueurs en question pour être rétablis dans leurs droits », a-t-il jugé.
À une semaine de la « dead-line » !
En effet, un nombre important de plaintes a atterri sur les bureaux de la Chambre de résolution des litiges (CRL) cette saison. On parler d’une soixantaine de dossiers à traiter et différends à résoudre entre les clubs et leur employeurs lésés. C’est pour cela que Kerabdj a demandé aux chairmen de rationaliser des dépenses. La véritable raison reste les masses salariales stratosphériques. Des promesses financières démesurées qui ne sont pas en mesures d’être tenues. « Le plus grave dans tout cela, c’est que certains clubs, dont la masse salariale est la plus élevée en championnat, se contentent à l’arrivée de jouer la carte du maintien, exactement comme ça a été le cas pour le CS Constantine lors de la défunte saison », constate le président de la structure qui gère le championnat professionnel avec ses deux divisions.
À l’approche de la fin du délai donné aux clubs réfractaires par les instances footballistiques afin d’épurer les dettes, les regards seront tournés vers la LFP et la FAF. Quelles mesures prendront les deux structures ? Vont-elle enfin sévir concrètement ? En tout cas, selon le règlement, les transfuges pourraient ne pas être qualifiés pour jouer.
Mohamed Touileb, La Gazette du Fennec