A 24 heures du gros choc en quart de finale de la Coupe Arabe FIFA 2021 entre l’Algérie et le Maroc, La Gazette du Fennec dresse un portrait de l’équipe drivée par Houcine Ammouta. On essayera de décrire au mieux le profil de l’ossature marocaine, ses forces et faiblesses, ainsi que son évolution depuis son premier sacre au CHAN 2018 à Casablanca.
C’est sans aucun la grande affiche des quarts de finale de la Coupe Arabe FIFA 2021 et une véritable finale avant l’heure. L’Algérie de Madjid Bougherra affrontera le voisin marocain de Houcine Ammouta ce samedi à 20h (algériennes) au stade Al Thumama de Doha. Une confrontation qui s’annonce très alléchante, au regard du style des deux nations qui se rapproche beaucoup. Bien que les Lions de l’Atlas partent favoris, compte tenu des résultats obtenus lors des trois dernières années, et la composante de l’équipe constituée majoritairement de joueurs (ou ex) du Raja et du Wydad Casablanca, il n’en demeure pas moins que les coéquipiers de Yacine Brahimi seront redoutables grâce à un talent individuel plus déstabilisant.
Deux CHAN consécutifs en 2018 et 2020
Pour mieux présenter la formation marocaine dont la moyenne d’âge est de 29,2 ans, il est nécessaire de revenir un peu en arrière. Plus précisément à l’année 2018 quand Jamal Sellami, le prédécesseur de l’actuel coach, avait réussi à guider son groupe au sacre final à Casablanca face au Nigeria. Mené par l’attaquant de pointe El Kaabi auteur de 13 buts dans le tournoi, les Marocains n’ont laissé aucune chance à leur adversaire. Deux ans après, sous les ordres de Ammouta, intronisé en 2019 après avoir remporté la Ligue des Champions 2018 avec le Wydad Casablanca, les coéquipiers de Badr Banoun récidivent au Cameroun en infligeant notamment au pays organisateur un cinglant 4-0 en demi-finale.
Néanmoins, beaucoup d’observateurs pensent que l’ossature n’a pas changé depuis trois ans, alors que l’équipe type victorieuse en 2018 n’est quasiment pas la même que celle de 2020 et encore moins celle qui a disputé la phase de groupes de cette Coupe Arabe. En effet, le consensus est seulement représenté avec le gardien du Raja Casablanca, Anes Zniti, et du défenseur central du Ahly (ex Raja) Badr Benoun. Autant dire que l’équipe a beaucoup changé mais on note que des joueurs comme Nahiri, Bencharki et El Haddad étaient titulaires en 2018 mais pas en 2020. A l’inverse, Jabrane, Hafidi et Bouftini faisaient partie du noyau en 2020 mais pas en 2018.
72% de l’ossature composée de joueurs (ou ex) du Wydad et Raja
Un aperçu rapide de l’ossature actuelle montre que 72% des joueurs évoluent (ou ont déjà évolué) dans les deux clubs historiques de Casablanca. Dans le 4-3-3 d’Amouta, on retrouve une défense à quatre composée de la charnière : Badr Benoun (28 ans, Ahly SC) et Soufiane Bouftini (27 ans, Al Ahli SC). Deux latéraux très offensifs : Mohamed Nahiri (30 ans, Raja) à gauche et Mohamed Chibi (28 ans, FAR de Rabat) à droite. Un milieu à trois composé de la sentinelle Yahya Jabrane (30 ans, Wydad), et deux relayeurs : Walid El Karti (27 ans, Pyramids FC) et du petit lutin Abdelilah Hafidi (29 ans, Raja). Sur les ailes on retrouve des joueurs réguliers des A de Vahid Halilhodzic: à gauche Achraf Benchekri (27 ans, Zamalek) et à droite Ismaïl El Haddad (31 ans, Al Khor). En pointe Walid Azarou (26 ans) qui évolue au Ahly SC du Caire.
Au vue du rendu des matches et la composante de cette équipe, on retient une force collective traduite par peu de déchets technique et beaucoup d’occasions créées. Ils donnent l’impression de prendre du plaisir avec des circuits de passe rapides. La force d’un bon collectif réside aussi dans cette capacité à se montrer patient et attendre le bon moment pour enclencher une action. Ceci à l’inverse d’un effectif non homogène qui se précipite beaucoup et a plus de probabilité d’avoir du déchet.
Une défense prenable et un milieu puissant et bien rodé
Anas Zniti représente la valeur sure de cet effectif, en ayant été titulaire lors des deux derniers CHAN. La défense, dans sa globalité, même si elle n’a encaissé aucun but dans la compétition, représente le point faible avec notamment la charnière Banoun-Bouftini qui n’a pas l’habitude d’évoluer ensemble et la puissance physique de Bounedjah peut réellement leur poser des problèmes. Aussi, les deux latéraux offensifs susnommés peuvent laisser des espaces derrière, au regard de leur fibre offensive. Toutefois, ils peuvent apporter une plus-value par leur capacité de tir notamment par Nahiri qui rentre souvent sur son pied droit pour armer sa frappe (but de 30m face à la Palestine).
Le trio au milieu est sans doute la force de l’équipe marocaine. Avec un Yahya Jabrane imposant et puissant en sentinelle, placé derrière son ancien coéquipier au WAC, Walid El Karti, qui a une forte aisance technique couplé à un bon gabarit. La dernière pièce est le petit lutin du Raja, Hafidi, qui se projette beaucoup et peut marquer des buts (2 dans la compétition).
Bencherki sur l’aile a une capacité d’élimination en un contre un, comme l’est Belaili avec l’Algérie et Msakni avec la Tunisie. Sur l’autre côté, El Haddad apporte beaucoup dans la verticalité grâce à sa vitesse et sa force de pénétration. Toutefois, le point faible en attaque réside dans la pointe. En effet, que ce soit Azarou ou El Berkaoui, ils n’ont pas été vraiment au niveau de leurs coéquipiers.
Enfin, on peut dire aussi que le banc marocain peut apporter des solutions notamment par l’ailier gauche Rahimi, capable de prendre la profondeur et d’être tranchant. Tout comme les milieux Al Hassouni, Bamaamar et l’arrière gauche El Moussaoui, qui sont tous des habitués de la sélection A’.
L’équipe marocaine attendue (dont 8 internationaux A) :
Zniti (gardien), Chibi (AD), Bouftini (DC), Benoun (DC), Nhiri (AG), Jabrane (MDC), El-Karti (MC), Hafidi (MC), Bencharki (AIG), El Haddad (AID), Azarou (AC).
