Après la douloureuse élimination de l’Algérie par le Cameroun en barrages du Mondial 2022 et les décisions controversées de l’arbitre Bakary Gassama, une polémique a enflammé les réseaux sociaux concernant le rôle néfaste de l’ENTV dans la réalisation du match et l’utilisation du VAR.
Le service des sports de la Télévision publique algérienne est sorti du silence, vendredi soir à l’occasion de l’émission « Nabd el Kora » pour apporter des précisions et répondre aussi aux accusations d’incompétence concernant la réalisation du match retour des barrages entre l’Algérie et le Cameroun.
Le réalisateur du match pour le compte de l’ENTV, Yazid Belkout, a expliqué d’emblée que 12 caméras fournissaient des images directement à la VAR alors que la FIFA exige un minimum de 10 caméras mais suggère l’utilisation de 33 caméras pour une réalisation maximale.
Le camion VAR est à Blida, en place.#ALGCAM #Algerie pic.twitter.com/MxrRvSEJXY
— Mahmoud Bouguermouh (@bouguermouhm) March 27, 2022
« Il y a un opérateur NSM « réalisateur VAR » qui a la main sur les images. Il a tous les angles que lui fournissent les douze caméras. Il peut revoir les actions plusieurs fois et en même temps. Il peut zoomer sur les images en vue de confirmer à l’arbitre qu’il y a erreur ou pas », a expliqué Belkout. « Je ne peux pas en tant que réalisateur refaire les ralentis 5 à 6 fois parce que le match se poursuit et que la priorité est au direct. Je choisis les meilleurs angles et j’en repasse deux ou trois. Quand j’ai un peu de temps, je repasse une quatrième fois. Mais lorsque le jeu se poursuit, je dois revenir au direct ».
Concernant l’ouverture du score du Cameroun, Yazid Belkout a tenu à faire le distinguo entre la réalisation télé et la réalisation du VAR qui, elle, offre plusieurs images. « Nous avons repassé les images (de l’action du but camerounais) 5 fois », a affirmé Belkout. « Le VAR aurait dû s’arrêter sur l’action. Dès que le but a été inscrit, l’arbitre Gassama était en discussion avec la chambre du VAR, pourquoi n’était-il pas allé vérifier alors que la charge sur Mandi était patente ? Sans le VAR, l’arbitre aurait dû siffler la faute », précise même le consultant et ancien arbitre Mohamed Zekrini qui rappel fermement que Gassama était suffisamment bien placé pour suivre toute la scène litigieuse.
« Il n’y a eu aucune panne du VAR durant 3 minutes ! »
Par ailleurs, un journaliste qui était présent dans le camion de l’ENTV lors du match a tenu à démentir la rumeur selon laquelle le VAR a connu une panne durant près de 3 minutes qui aurait empêché l’arbitre gambien de consulter le “replay” validant ainsi expressément le but du Camerounais Choupo-Moting.
Le journaliste précise que le gardien algérien, Rais M’bolhi, est resté au sol de longues minutes après le choc avec son défenseur Aïssa Mandi. « Pendant ce laps de temps, l’action litigieuse a été repassée 5 fois. Comment dire que la VAR s’est arrêtée pendant 3 minutes ? C’est une fake news, malheureusement », a-t-il expliqué.
Abondant dans ce sens, le réalisateur Yazid Belkout a expliqué qu’à la mi-temps du match il s’était entretenu avec des techniciens tunisiens qui étaient proches des arbitres du VAR. « Je leur ai demandé si la VAR s’était effectivement arrêtée de fonctionner ou s’il s’était passé un quelconque problème technique. Ils m’ont répondu que non, que tout était OK », a-t-il dit.
Le consultant Mohamed Zekrini a également tenu à préciser une information importante au sujet d’une panne du VAR comme il nous l’avait expliqué dans un entretien LGDF. « En cas d’arrêt du VAR, les arbitres (du VAR) doivent faire appel à l’arbitre central et l’informer. Dans ce cas, l’arbitre de la rencontre arrête le jeu dans l’immédiat et fait appel aux capitaines des deux sélections et leur dit que le jeu va être poursuivi sans VAR car celui-ci est momentanément à l’arrêt », a-t-il expliqué.
Durant cette émission la Télévision publique algérienne a montré dans des images tournées avant le match, les nombreux angles de vue dont disposait l’arbitrage du VAR réfutant ainsi l’idée que le match aurait été tourné avec un nombre insuffisant de caméras. L’ENTV affirme ainsi à travers son service des sports avoir pris toutes les dispositions pour la couverture du match et réfute les accusations d’incompétence légendaire et de négligence. « Gassama ne voulait pas que nous accédions au Mondial », a exprimé avec regret le consultant Mohamed Zekrini, qui a fait part de son pessimisme concernant le recours introduit par la FAF auprès de la FIFA afin de faire rejouer le match. Pour lui, le 21 avril sera une désillusion de plus pour les supporters algériens et l’ENTV n’y est pour rien.