Lors de son inauguration en grande pompe en février 2021, à la fin du mandat de Zetchi, l’Académie de Sidi Bel Abbès a suscité un grand engouement. Il y avait aussi la curiosité de quelques clubs étrangers pour nouer des partenariats stratégiques. D’ailleurs, nous apprenons que l’ambitieux club de Clermont Foot 63 a sollicité la FAF pour nouer une collaboration technique. L’offre s’étalait sur plusieurs saisons. Le sort réservé à cette proposition d’un club européen a de quoi laisser perplexe. De quoi s’interroger sur les motivations réelles et le sérieux des “têtes pensantes” de la DTN algérienne. Détails.
Club modeste au regard de son palmarès mais ambitieux dans sa politique de recrutement et en terme de formation, Clermont-Foot 63 a tenté d’investir en Algérie. Ainsi, on apprend que le club situé en Auvergne voulait nouer une collaboration avec l’académie FAF de Sidi Bel Abbès. L’idée était d’offrir un pont vers l’Europe à ses meilleurs éléments.
Un ambitieux partenaire recalé
Il faut savoir que Clermont Foot 63 est la propriété à 85% de l’homme d’affaire suisse, Ahmet Schaefer (41 ans). Ce dernier a mis en place une stratégie d’alliance de clubs un peu dans l’esprit des compagnies aériennes. Schaefer est un ancien assistant de Sepp Blatter à la FIFA, le financier zurichois a créée une holding, Core Sports Capital en l’occurrence. Le Pôle est basé à Zoug (Suisse) et gère le rachat ou des alliances avec des clubs au Danemark, en Autriche ou en Suisse.
Sa structure « fournit » les services centraux, comme la gestion du scouting, le data performance ou la communication. «L’objectif est d’exploiter les synergies offertes par la holding. Et de donner des moyens inaccessibles à des clubs juste trop faibles pour être promu, mais trop pour être relégué,» explique Ahmet Schaefer. Pour cela, le Suisse d’origine turque s’est entouré d’experts, dont Jérôme Champagne, ancien numéro 3 de la Fifa, responsable des affaires stratégiques et de la communication ou Ingo Winter, ancien directeur du recrutement, entre autres, de Young Boys et Kaiserlautern.
En résumé Clermont Foot, acheté à peine 4 millions d’euros en 2019, vaut aujourd’hui près de 40 millions d’euros. Le club fonctionne avec un budget raisonnable de 20 millions d’euros en Ligue 1. Sa stratégie est de faire dans « le player trading business » (vente de joueur avec juteuse plus-value, NDLR) ou le « business des clubs » (faire augmenter la valeur de l’équipe, NDLR).
La FAF s’est assise sur 350 000 euros annuels et 30% à la revente
C’est dans cet état d’esprit d’acheter malin et revendre plus cher que Clermont Foot 63 a tenté une approche avec la FAF pour créer une synergie avec le football algérien. Après une première tentative avortée avec la JS Kabylie du temps de Chérif Mellal en 2019, le club auvergnat visait un partenariat gagnant-gagnant avec l’Académie FAF de Sidi Bel Abbès.
Selon une source crédible, le club français a proposé un contrat longue durée à la FAF. Il a proposé de verser 350 000 euros annuels. La somme était assortie d’un programme d’échange avec un apport de formateurs. La condition était la possibilité d’avoir une priorité de recrutement pour les meilleurs jeunes de l’académie de la génération de Messelem Anatouf.
En outre et cerise sur le gâteau, il était question d’un pourcentage de 30% à la revente. Cette part revenait à la FAF en cas de transfert d’un joueur issue de l’académie algérienne. Cependant, aussi choquant que cela puisse paraitre, cela est resté sans suite. La proposition est restée au fond d’un tiroir d’un bureau de la DTN algérienne. Ni étude, ni négociation ni même une simple réponse n’a été donnée au club auvergnat. Par conséquent, ce club qui monte en puissance dans le football français (surprenant 8ème de Ligue 1 cette saison) a logiquement abandonné toute idée de collaboration avec ces véritables saboteurs du football algérien.