Djamel Belmadi a fait des choix extrêmes mais nécessaires en prévision de la double confrontation face au Cameroun, dans le cadre du dernier tour qualificatif pour la coupe du monde FIFA Qatar-2022 (25,29 mars prochains). Après le fiasco de la CAN-2022, il ne pouvait quand même pas reprendre les mêmes et recommencer.
C’est un postulat : les mêmes éléments conduisent au même résultat. Djamel Belmadi l’a bien compris. On avait souvent dit de lui qu’il était retord, limite borné dans ses choix (Ce qui n’est pas tout le temps un défaut), mais force est de constater que le sélectionneur des Verts a revu sa copie au lendemain de la CAN-2021. Ayant pris le temps de décortiquer la prestation de l’équipe à Douala, Belmadi est arrivé au constat que des changements s’imposaient.
Ce qui fut fait. Alors que d’habitude, le statut, l’affect, l’équilibre du groupe sont autant de paramètres de sélection importants, au même niveau que la compétitivité, cette fois-ci Djamel Belmadi a fait fi de tout ça et a concocté une liste inédite et truffée de surprises.
L’affect et la gestion humaine renvoyés dos-à-dos
Car au-delà des nouveautés, du sang neuf étant nécessaire, c’est le contenu de la liste des absents (11 en tout) qui interpelle. La manière brusque avec laquelle certains cadres ont été éjectés sans rémission renseigne en ne peut plus clair sur l’état d’esprit de Djamel Belmadi. Celui-ci l’a dit clairement, il joue “les deux matches les plus importants” de sa vie et il n’a, par conséquent, pas de temps pour l’affect et la psychologie. A bout de patience, il a par exemple sacrifié Baghdad Bounedjah qui traverse une période difficile en ce moment. Impitoyable, l’ancien coach d’Al-Duhail a fait le choix légitime de zapper l’attaquant de 30 ans, au moins pour ces deux confrontations face au Cameroun. En d’autres circonstances, il l’aurait sans doute pris. Mais pas cette fois.
Tout observateur averti dira que l’attaquant d’Al Sadd a besoin d’être mis en confiance, mais Belmadi a envoyé un signe clair qu’il n’a pas le temps pour les thérapies de groupe et la gestion de l’humain. A partir du moment que le Cameroun marquera ou l’aboutissement d’un projet, ou la fin d’un cycle, Belmadi a besoin d’hommes sur qui il peut s’appuyer pour relever ce défi. Et ceux qui ne sont pas là ne donnent pas ces garanties.