Logique vainqueur du Djibouti, l’Équipe nationale a laissé filer deux unités contre le Burkina Faso. Si cela était sans incidence sur la qualification pour les barrages, le résultat a eu des conséquences sur le classement FIFA. En effet, l’EN a perdu deux places et se retrouve désormais 32e. Beaucoup pensent que le ranking de l’instance internationale est aberrant. Quand on regarde cela de plus près, on peut contester le comptage de la méthode “SUM”, appliquée depuis août 2018, mais il est plus logique que ça en a l’air. Explications.
La première chose à savoir c’est que gagner un trophée continental ou international ne fait pas de vous la sélection la mieux classée au monde ou dans sa Confédération. La première place que la Belgique détient depuis un bout de temps sans avoir remporté un tournoi l’incarne parfaitement. Néanmoins, les Belges ont souvent de bons résultats et gardent une certaine constance dans leurs performances lors des événements majeurs.
L’Italie, championne d’Europe n’était que 6e lors du classement d’octobre alors que l’Argentine de Messi (5e), détentrice de la Copa America, pointait derrière le Brésil (2e), finaliste. L’Algérie (30e), couronnée sur le plan africain, logeait à la 4e place de la zone CAF derrière le Sénégal (20e), vice-champion, ainsi que la Tunisie (27e) et le Maroc (29e).
La qualité de l’adversité
Après, les deux sorties de novembre, les Fennecs, qui ont été accrochés par le Burkina Faso, ont perdu deux places tandis que les Marocains, vainqueurs de leurs deux rencontres dans les éliminatoires, ont supplanté les Tunisiens, défaits à l’extérieur notamment par la Guinée équatoriale. Tout cela semble logique. Mais certains ne comprennent pas pourquoi l’EN n’arrive pas à grappiller des places. Pire encore, le fait qu’elle régresse dans la hiérarchie en restant invaincue (depuis 33 matchs) donne une certaine incrédibilité à la classification.
Cependant, il faut savoir que le niveau de l’adversaire impacte directement sur le crédit à gagner ou perdre. En outre, le nombre de buts marqués n’est pas considéré dans l’opération. Jouer le Djibouti et la Mauritanie n’est pas comme se mesurer la Côte d’Ivoire ou le Nigeria. Et la valeur « Ra» (Résultat attendu) est établie en fonction des points de l’adversaire avant le match. Sachant que le nombre des buts inscrits dans la rencontre ne valorise en rien l’opération Points = P = Ppréc + I x (R – Ra).
Des cartons qui valent des bribes
C’est la variable ‘’Ra‘’ qui est donc préjudiciable sachant que le match contre le Mexique par exemple aurait pu donner plus de points aux camarades de Riyad Mahrez & cie. Malheureusement, il s’était soldé par un nul. Par ailleurs, pour donner un aperçu sur l’impact de ce facteur, il faut savoir que la victoire 0-4 contre les Djiboutiens (188e) n’a rapporté que 2 petits points de plus avec l’opération: points = 1499 + 25 x (1-(1/10exp (-1499-922)/600 +1))) = 1501 points. Même le nul concédé face aux Étalons a rapporté 4 fois plus (9 unités).
Aussi, on a tendance à oublier qu’El-Khadra a bondi de la 69e place, atteinte après le passage désastreux de Rabah Madjer, au top 30e. Ce qui reste une évolution significative rendue possible par la superbe CAN-2019 et la série d’invincibilité qui dure depuis 33 rencontres (25 victoires et 8 nuls). Pour clore, ce qu’il faut noter c’est que ne pas perdre, n’équivaut pas à gagner. Et quand on sort vainqueur, il faut voir face à qui c’était.
Les facteurs de la méthode SUM:
P = Ppréc + I x (R – Ra).
Ppréc: points précédents au classement FIFA
I: Importance du match
R : Résultat du match
Ra : Résultat attendu du match
Ra = 1 / (10(-dv/600) + 1) avec dv = la différence de valeur entre les deux équipes, c’est-à-dire dv = (Ppréc de l’équipe A – Ppréc de l’équipe B