Le sélectionneur Djamel Belmadi a misé sur Islam Slimani pour battre le record d’Abdelhafid Tasfaout et devenir le meilleur buteur de l’équipe nationale. C’est chose faite depuis vendredi. L’avant-centre de l’Olympique Lyonnais est devenu le goaleador suprême de l’EN avec 37 réalisations grâce à un doublé face au Niger. L’apothéose pour un joueur atypique qui a traversé tant d’écueils pour en arriver là.
« Slimani est en mesure de réaliser d’autres records en devenant même le meilleur buteur de toute l’histoire des Verts. Il est arrivé sur la pointe des pieds à Monaco, et là, il est en train de s’illustrer de match en match. Il est devenu un élément incontournable de son équipe », Belmadi avait misé une pièce sur le fer de lance lorsqu’il performait avec l’AS Monaco lors de la saison 2018-2019.
À l’époque, le Gone comptait 29 réalisations internationales. Sept sélections et 8 buts plus tard, il a délogé Abdelhafid Tasfaout d’un trône qu’il occupait depuis 19 ans. Son prédécesseur a eu besoin de 86 apparitions (134 mois) pour atteindre 36 pions contre 75 pour son héritier qui est là depuis 116 mois « seulement ». Slimani a donc été le plus rapide dans sa conquête. Et c’est aussi un détail non-négligeable.
Pas qu’un joueur de tête
Cela n’est pas le fruit du hasard ou d’un joueur qui a du bol. SuperSlim, comme les supporters du Sporting Lisbonne le surnommaient, a forgé son avènement par la force de son abnégation et sa résilience. Il fait dire que ça n’a pas toujours été facile pour lui. Il a été catalogué footballeur qui n’est bon que de la tête. A ce sujet, on soulignera qu’il a fait mouche 11 fois avec son coup de casque contre 20 du pied droit et 6 du gauche. Clairement, il y a de la variété dans la finition.
Cette étiquette, il l’a assumée. Et en guise de réponse aux détracteurs, il s’était élevé plus haut que tout le monde lors de Russie – Algérie au Brésil pour inscrire le but ayant envoyé notre sélection au second tour de la Coupe du Monde 2014. Une réalisation qui vaut de l’or et qui restera dans les annales. Mais comme si cela ne suffisait pas, le natif d’Aïn Benian prendra rendez-vous avec l’histoire 52 capes plus tard, face à la même sélection qui l’a vu honorer sa première apparition avec El-Khadra : le Niger, un certain 26 mai 2012.
Croire et travailler en clés du succès
Vendredi, il a planté un doublé (du pied, eh ouais) pour atteindre le point culminant d’une trajectoire qui force au minimum le respect si certains ne peuvent pas l’admirer jouer car trop peu technique à leur goût. « C’est un rêve pour moi d’être le meilleur de la sélection. Quand je revois ma carrière et ma jeunesse c’est un rêve. C’est une fierté pour moi, mes parents et ma famille », a réagi le longiligne « striker ».
Slimani ajoutera une chose importante : « il faut croire en ses rêves pour les réaliser ». Une phrase édifiante qui reflète l’abnégation de celui qui compte aussi, et il faut e souligner, 22 offrandes avec l’EN. Un total qui fait de lui le deuxième meilleur passeur des Fennecs. Rien que ça. Depuis qu’il était à la JSM Chéraga, il a bataillé pour se faire un nom. Lors de son passage au CR Belouizdad, il a même était traité de « fou » par certains supporters. Pour Belmadi, il est un « incompris ». Un terme qui colle souvent aux gens qui son non-conformistes et se battent pour leurs idée avec leurs propres moyens.
Quand Belmadi t’admire…
Depuis qu’il a évolué dans l’élite algérienne avec le Chabab, il a connu 4 championnats européens différents : le Portugal (Sporting), l’Angleterre (Leicester City et Newcastle), la Turquie (Fenerbahçe) et la France (AS Monaco et Olympique Lyonnais). On parle d’un conquistador qui relève les défis. Aussi fous soient-ils. D’ailleurs, A 33 ans, il évolue toujours dans une Ligue majeure pendant que des joueurs de son âge optent pour la retraite dorée et le confort du Golfe. Surtout que ce choix n’est pas préjudiciable pour continuer à jouer avec l’EN sous Belmadi.
Tous ces détails prouvent, si besoin, que Slimani est un footballeur déterminé. Et bien que sa palette technique soit « limitée », il la compense avec un mental de fer. Un ingrédient indispensable pour graver son nom en lettre d’or et atteindre les hauts degrés de performances. Même le coach des Verts est en admiration devant son accomplissement. « Il est respecté en dehors du pays. Nous on s’en rendra compte un peu trop tard peut-être. Il sait ce que je pense de lui. C’est un exemple pour moi », témoigne l’ex-driver de Duhail SC (Qatar). Si nous on apprécie Belmadi et que Belmadi admire Slimani, on ne se doit que de lui montrer la considération que cette ascension remarquable impose.