EN : Ramiz Zerrouki, un match à deux visages

Titulaire pour la seconde fois avec les Fennecs, le joueur du FC Twente, Ramiz Zerrouki, a passé un véritable test ce dimanche face au Mali. En difficulté lors du premier acte malgré une volonté de bien faire, l’Algérien s’est nettement ressaisi en seconde période grâce au changement tactique opéré dans l’entre-jeu.

Convoqué pour la deuxième fois consécutive après le stage du mois de mars, Ramiz Zerrouki a connu, ce dimanche, sa deuxième titularisation face aux Aigles du Mali. Après un baptême du feu à Lusaka avec une entrée en jeu à la 60ème minute, le joueur du FC Twente a connu sa première titularisation face au Botswana. Positionné en tant que sentinelle, le joueur formé à l’Ajax Amsterdam avait très bien négocié cette rencontre, notamment dans le placement et la lecture de jeu. Auteur d’une saison pleine avec De Tukkers, c’est fort logiquement que Zerrouki a été, de nouveau, convoqué par Djamel Belmadi. Aligné en tant que relayeur dans un trio aux côtés de Guedioura et Boudaoui et malgré une grosse débauche d’énergie, le natif d’Amsterdam a connu quelques difficultés lors de la première mi-temps.

Un premier acte dans le dur

À l’image de l’ensemble de l’entre-jeu, Ramiz Zerrouki a passé un premier acte difficile face au pressing et à la justesse technique de l’adversaire malien. Cependant, la débauche d’énergie et la volonté d’aller au duel pour grappiller des ballons dans les pieds adverses s’est nettement vu chez le pensionnaire du récent 10ème d’Eredivisie. Avec un Adlène Guedioura positionné très bas sur le terrain, laissant ses compères du milieu de terrain à l’abandon et un Hicham Boudaoui quelque peu surresponsabilisé pour son retour en sélection depuis octobre 2019, Zerrouki n’a pas eu le rendement escompté.

Dans un milieu mis en difficulté, la lecture de jeu et le placement du Fennec lui a permis d’aller, au minimum, garder une pression sur le porteur malien. Problème, et c’est là que le bât blesse, le joueur de 23 ans a quasiment perdu la totalité de ses duels et manquait cruellement de justesse dans ses transmissions (l’un de ses points forts). La résultante logique d’une débauche d’énergie sans ballon qui découle sur un manque de lucidité à la récupération du cuir.  Voyant les problèmes rencontrés, Djamel Belmadi a très vite (et bien) réagi lors de l’entracte en incorporant Islam Slimani en lieu et place d’Hicham Boudaoui. L’Équipe nationale se retrouvait alors en 4-4-2 avec un double pivot Guedioura-Zerrouki.

La lumière après l’obscurité

Qu’on se le dise, Ramiz Zerrouki n’est pas un joueur que l’on verra au devant de la scène ou qui attirera les feux des projecteurs. Le cas échéant, cela arrivera très peu souvent. Travailleur de l’ombre, son repositionnement au sein d’un double pivot lui a permis de mieux exploiter ses qualités de purificateur de l’entrejeu. Discret et sobre, le milieu de terrain a cette capacité de réaliser les choses simplement et surtout avec justesse. Positionné plus bas sur le terrain en comparaison de la première mi-temps, le numéro 26 d’un soir a mis en avant son aptitude à récupérer un nombre incalculable de ballons grâce à son placement toujours intelligent et son anticipation sur les transmissions adverses. Les siennes, lorsqu’il avait le ballon, ont été beaucoup plus justes et ont amené de la verticalité au jeu algérien qui en manquait cruellement avant la pause. Interrogé sur son poulain en conférence de presse, Djamel Belmadi a salué la prestation de celui qui semble désormais un peu mieux connaître le contexte africain : « Ramiz Zerrouki, sur une opposition comme celle du Mali, avec beaucoup de pression au milieu, s’en est très bien sorti. En deuxième mi-temps, il s’est senti plus à l’aise grâce au changement tactique notamment. Je ne suis pas surpris de son match. Il a su élever son niveau de jeu et nous a montré que l’on pouvait compter sur lui lors des prochaines échéances ».

Bien que l’opposition fut coriace et la rencontre un peu plus rude qu’à l’accoutumée, les enseignements tactiques ne sont pas à négliger. Au sortir de cette explication remportée (1-0) grâce à un but de Riyad Mahrez (son 20ème en sélection), Djamel Belmadi sait -encore plus- qu’il peut compter sur deux animations viables et applicables selon l’adversaire. Affectionnant un système à une pointe et trois milieux, le sélectionneur national avait déjà « switché » pour une organisation à deux avant cette rencontre face au Mali mais le rendu sur le terrain était encore à perfectionner (match en Zambie, ndlr). Néanmoins et depuis ce dimanche soir, la prestation de Ramiz Zerrouki en double pivot et plus généralement la différence de profils au milieu de terrain ont amené plus de garanties tactiques en vue des éliminatoires à la Coupe du Monde 2022.

Algérie-Mali (1-0) : Le résumé du match en vidéo

Algérie 1-0 Mali: Déclarations de Belmadi en conférence de presse