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FAF – DTN : S.O.S, jeunesse en danger

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A l’heure où l’équipe nationale A vient de connaitre une véritable humiliation après son élimination prématurée de la CAN 2021 organisée au Cameroun, les sélections jeunes ne se portent guère mieux. La faute à de perpétuels manquements, erreurs voire sabotages selon certains. Uniquement focalisée par la sélection de Djamel Belmadi et malgré la preuve d’un vivier national de qualité sur les dernières années, la Fédération algérienne de football ne cesse d’accumuler du retard et compromet fortement la bonne réussite des générations à venir. Décryptage. 

Débutons par un fait connu de tous mais nécessaire. La sélection nationale, pour tous les âges, reste l’ambition de tout footballeur espérant acquérir de l’expérience et évoluer au plus haut niveau. Des plus jeunes aux internationaux A, elle est la finalité et la consécration pour toute une génération. Rassemblant l’élite de la nation, elle permet, à tous les étages, de valider ou non la qualité du vivier national. Étroitement liées, les catégories de jeunes peuvent être une des raisons de la réussite de l’équipe A.

Sur le plan africain, le Nigéria, cinq fois demi-finaliste de CAN, vainqueur de la CAN 2013 et quatre fois mondialiste sur cinq coupes du Monde organisées, le tout sur les vingt dernières années, s’est souvent appuyé sur ses équipes de jeunes. Champions du Monde u17 en 2007, 2013 et 2015, les “Golden Eaglets” ont contribué à la continuité des performances de l’équipe première au fil des années. Ainsi, Kelechi Iheanacho et Taiwo Awoniyi (2013) ou encore Samuel Chukweze et Victor Osimhen sont actuellement des éléments incontournables de l’échiquier A.

U20 Mali 2019 CAN

Autres exemples, le Mali et le Sénégal. Si les Lionceaux de la Teranga ont échoués lors de trois finales consécutives des CAN u20 2015, 2017 et 2019, ils ont une part non négligeable dans le renouveau du football sénégalais. Du côté des Aigles du Mali, plus que jamais proches d’une première participation à la Coupe du Monde chez les séniors (barrage à disputer face à la Tunisie en mars prochain), l’effectif actuel est garni des meilleurs joueurs ayant contribué à différents succès chez les jeunes.

Moussa Djenepo (Southampton) et Amadou Haidara (RB Leipzig), Mohamed Camara (Red Bull Salzbourg) et El Bilal Touré (Stade de Reims), vainqueurs tous deux de la CAN U20 2019 ou encore Diadié Samassekou (Hoffenheim) et Yves Bissouma (Brighton) sont aujourd’hui les grands artisans de l’épopée malienne dans ces qualifications au prochain mondial qatari. Si cela ne garantit pas l’obtention de titres en sélection A, c’est un indicateur clair du travail entrepris pour valoriser et exporter les meilleurs éléments. Encore faut-il en avoir la volonté..

Une belle génération sans sélectionneur

Un véritable fiasco. Nous sommes le 10 septembre 2019 et l’Algérie U23 vient de se faire battre (0-1) par son homologue ghanéenne à Sétif. Pas de CAN U23 pour la génération prometteuse des Zorgane, Boudaoui, El Melali ou encore Tougai. Les Verts ne verront pas non plus Tokyo 2020, après la deuxième participation aux JO de l’histoire, en 2016 à Rio. Le sélectionneur en place, Ludovic Batelli, fort de ses succès avec l’Equipe de France u19, n’a été nommé que 7 mois avant cette débâcle. Malgré des joueurs à fort potentiel et un salaire confortable (22 000€/mois), l’ancien coach d’Amiens échouera piteusement dans sa mission.

Trois ans plus tard, la Fédération algérienne de football ne semble pas avoir retenu la leçon. Alors que le premier tour des éliminatoires de la prochaine CAN U23 (novembre 2023) débute en septembre prochain (deuxième tour en février si qualification), la sélection nationale algérienne U23 n’a toujours pas de sélectionneur. Pire encore, les joueurs de cette génération (2001-2002) ne se sont plus rassemblés depuis décembre 2020 et un tournoi UNAF catastrophique en Tunisie (deux défaites et un nul).

batelli u23 elimine jo stop

A titre de comparaison et après vérification auprès de nos confrères d’Ettachkila, la sélection U23 tunisienne a profité depuis la CAN U20 en mars 2021 de chaque date FIFA pour préparer cette génération (2001-2002) et l’emmener jusqu’aux qualifications de la CAN u23. Même travail du côté des sélections marocaines et mauritaniennes, qui ont déjà effectué des stages voire des rencontres amicales durant l’année 2021. Pourtant, FAF-RADAR, cellule mise en place pour repérer les jeunes talents binationaux, a déjà dressé une liste élargie de joueurs susceptibles de renforcer la sélection.

Ainsi, certains joueurs ont, selon nos informations, déjà donné leur accord pour venir renforcer les rangs de l’équipe olympique. Parmi eux, Aymen Boutoutaou (attaquant, Valenciennes FC), Billel Benkhedim (milieu offensif, AS Saint-Etienne), Nael Jaby (milieu offensif, Clermont Foot), Yanis Guermouche (attaquant, Montpellier Hérault Sport Club) Adil Taoui (ailier gauche, SC Bastia) ou encore Rafik Belghali (arrière droit, Lommel SK). Des noms qui viennent s’ajouter aux joueurs déjà présents tels qu’Ishak Boussouf (ailier, Lommel SK), Mohamed Belkhir (milieu, CR Belouizdad), Massinissa Oufella (milieu, Paris Saint-Germain) ou encore Teddy Boulhendi (gardien, OGC Nice).

U18 – U20, quel projet ?

Du côté de la DTN (direction technique nationale), on assure que tous les besoins pour chaque catégorie ont été énumérés courant 2021 mais que les décisions finales ne peuvent être prises qu’en haut lieu. En attendant, la sélection olympique n’a toujours pas de sélectionneur à sept mois du premier tour des qualifications de la CAN et alors qu’il ne reste que deux stages FIFA pour préparer une ossature. Rappelons que cette coupe d’Afrique 2023 qualifie les deux finalistes et le troisième pour les prochains Jeux Olympiques 2024 à Paris. Selon nos informations, c’est Noureddine Ould Ali qui tiendrait la corde pour être nommé à la tête de cette sélection mais rien n’est encore acté.

Pour les U20 et les U18, la situation est moins alarmante même si l’on se demande vers quelle direction souhaite aller l’instance fédérale. Pour les premiers cités (génération 2003), la finale disputée (défaite 2-1 face à l’Arabie Saoudite) lors de la coupe arabe en juillet dernier n’a pas permis une confirmation lors du tournoi UNAF de fin d’année (3 défaites et une victoire). Le sélectionneur national, Mohamed Lacet, qui a vu son contrat expirer en décembre 2021, ne sait toujours pas si il va être reconduit. En interne, d’aucuns disent que le tournoi UNAF de fin d’année et les différents choix tactiques incompréhensibles de l’ancien coach de la JSM Bejaia pourraient sonner le glas de son aventure.

u20 team onze algerie libye tournoi unaf novembre 2021

Mais jusqu’ici, aucune décision officielle n’a été prise et beaucoup ont du mal à lire les intentions de la FAF pour les moins de 20 ans. Invités au prochain festival de Toulon (29 mai-12 juin ; joueurs nés en 2002, 2003 et 2004), tournoi connu pour donner de la lumière aux différentes pépites du football mondial, les coéquipiers de Yacine Titraoui (milieu, Paradou AC) et Nabil Ouennas (gardien de but, ASSE) devraient, selon nos informations, bénéficier d’un stage à l’étranger lors de la date FIFA du mois de mars. EVOL Sport, la société française chargée d’organiser des matchs amicaux pour la sélection A a été mandatée afin de trouver un adversaire pour une rencontre amicale. La Turquie U20 est l’une des pistes envisagée.

Concernant les U18 (génération 2004), quatre regroupements ont été effectués entre octobre 2021 et janvier 2022. Le premier, à Clairefontaine (Yvelines, France) et en l’absence de nombreux éléments essentiels, a tourné au fiasco, avec deux lourdes défaites face à la France (6-0). Les suivants se sont déroulés en Algérie et un groupe de joueurs semble prendre forme. Cependant, le coach, Mourad Slatni, est également sans contrat depuis décembre 2021. Selon nos informations, et bien que certains joueurs s’interrogent sur les différentes méthodes de travail de l’ancien coach de l’USM Annaba qui ne fait plus l’unanimité au sein de son groupe, le technicien devrait être maintenu avec un staff technique plus étoffé.

Restructuration nécessaire

Rappelons que c’est dans cette catégorie d’âge qu’évoluent Noham Abdellaoui (défenseur central, AS Saint-Etienne), Edhy Zuliani (ailier, Toulouse FC), ou encore Adam Dougui (Avant-centre, Queens Park Rangers), Mohamed Rafik Omar (ailier, Académie FAF) et Abderezak Mohra (ES Sétif, latéral droit) surclassés chez les U20 et auteurs d’une excellente coupe arabe 2021. Le quatrième cité, qui a effectué des essais en Espagne, a, selon l’instance fédérale, officiellement été sollicité par le Sporting Lisbonne et le Real Valladolid dans le but d’un recrutement.

Preuve que la qualité des joueurs à disposition n’est pas négligeable. Encore faut-il s’en rendre compte et tout porte à croire que ce n’est pas le cas au sein des couloirs de la fédération à Dely Ibrahim. En effet, le manque de structuration, l’obsession pour l’équipe nationale A et les aspirations personnelles des différents membres de la FAF entrainent un délaissement total des équipes de jeunes depuis de nombreuses années. Un exemple assez parlant pour illustrer cela, l’inactivité de l’équipe nationale de la génération 2005 qui ne s’est plus rassemblée depuis les préparatifs de la CAN U17 finalement annulée au mois de mars 2021, sabote la venue de certains renforts binationaux et ne permet pas une meilleure exposition des talents locaux.

omar rafik joie buteur u20

Selon nos informations et concernant les premiers cités, le manque de visibilité et le refus d’organiser des stages de préparation lors des dates FIFA provoquent la perte de certains joueurs au profit d’autres sélections. Ces éléments avaient, au préalable, donné leur accord pour rejoindre les rangs de la sélection algérienne. D’aucuns disent que ces dysfonctionnements sont dû, en partie, à la mauvaise entente des différents acteurs de la formation. Nommé en août 2021 au poste de chef du département formation, Toufik Korichi, anciennement directeur technique national et Manager général du CRB, est réapparu quelques mois après la nomination du nouveau président, Charaf-Eddine Amara.

Les deux hommes se connaissent très bien puisqu’ils ont travaillés ensemble au CR Belouizdad. Une arrivée qui, d’après une source interne de l’instance fédérale, a sonné comme une menace pour l’actuel DTN de la FAF, Ameur Chafik. Autre problème, l’absence d’un directeur des équipes nationales (DEN) depuis la démission de Boualem Charef, en novembre 2018, qui empêche un réel chapeautage et l’élaboration d’un projet commun entre les différentes sélections nationales. L’arrivée d’un nouvel homme pour occuper ce poste serait, toujours selon nos sources, actuellement à l’étude. Il est désormais temps de prendre conscience que la pérennité d’une sélection nationale A, est, dans la grande majorité des cas, la résultante d’un suivi continu de la progression des jeunes acteurs du terrain. En attendant : S.O.S, notre jeunesse est en danger.

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