Charaf-Eddine Amara, désormais ex-président de la Fédération algérienne de football (FAF), a tenu ce jeudi matin une conférence de presse pour annoncer son départ. Cette démission intervient après que l’équipe nationale a failli à se qualifier en Coupe du Monde face au Cameroun. Un échec que le concerné a tenu à dédramatiser. Dans son dernier oral, il a dit des choses intéressantes et d’autres qui prouvent qu’il n’a jamais vraiment compris ce qu’était le rôle d’un patron d’instance.
Parfois, on avait l’impression qu’Amara était hors-sol et ne comprenait pas trop l’ampleur de la désillusion. Surtout quand il confondait “protéger la sélection” et “arranger les matchs” pour l’EN. De ce fait, on a cru déduire que le successeur de Kheireddine Zetchi pensait que faire en sorte qu’un referee ne vienne pas saboter les Verts sur chez eux comme l’a fait Bakary Gassama impliquait le soudoyer.
Il confond lobbying et arrangement
« Si vous me demandez d’acheter un arbitre, je refuse de le faire. Si vous voulez me couper la tête pour ça, faites-le! Je suis le président d’une commission d’arbitrage et représentant d’un pays honnête et respectable », a-t-il lâché. La déclaration de celui qui n’a même pas pu terminer une année de mandat aux commandes de la FAF est presque lunaire. Elle montre surtout qu’il est en déphasage total avec tout ce qui relève du lobbying.
Pire encore, son appréciation de l’échec manque cruellement de justesse. Ce bide footballistique ne semble pas le déranger pour autant ni la manière dont les Fennecs ont été arbitrés. Ainsi, le PDG de Madar Holding a indiqué que « chacun apprécie ce qu’il s’est passé, estime avoir été lésé par l’arbitrage, chacun à son avis sur le sujet. Moi, je ne suis pas de ceux-là. Le fait est là; notre équipe nationale n’est pas en Coupe du Monde et il faut penser à l’avenir, sans moi ».
Banalisation de l’échec
Les mots dégagent une banalisation d’un dénouement ayant fait mal à nombreux Algériens. Beaucoup ont eu l’impression de s’être fait piétiner chez eux. Sans qu’aucun officiel ne se révolte ou tape du poing au moment où les protégés de Djamel Belmadi se faisaient voler sur leur terre et dans le bastion de Mustapha-Tchaker. Légalement, Amara est la seule personne habilitée à obtenir gain de cause et garantir l’« honnêteté et l’impartialité de l’arbitrage ». C’était les deux conditions, qu’il n’a pas pu garantir, mentionnées dans le communiqué de la structure publié ce matin pour annoncer l’introduction d’un recours.
D’ailleurs, quand on oppose les déclarations d’Amara et les mots dudit “bulletin”, on y trouve un sacré paradoxe. On ne peut que se demander qui fait quoi et qui écrit quoi. Toutefois, le mystère est ailleurs. Un avocat qui se focalise trop sur l’aspect légal et procédural n’a rien à faire dans un football-circus qui n’obéit qu’à l’irrationnel. Il n’était certainement pas l’homme de la situation. C’est toute l’histoire.