Le rhume saisonnier n’a pas grippé les machines du patron de Natural Grass Africa, filiale de la start-up mondiale Natural Grass, qui tournent toujours à plein régime en vue d’offrir aux Verts une pelouse digne de ce nom à l’occasion de la réception du Burkina Faso, le 16 novembre prochain. Farid Boussaâd, chargé de la réfection du terrain du stade Mustapha-Tchaker de Blida, a pris le temps de brosser à La Gazette du Fennec un tableau exhaustif des travaux effectués sur le fameux rectangle dont l’état et la verdure ont donné lieu à une polémique sans précédent. A mi-chemin, ce Lyonnais installé à Oran, spécialiste des terrains en gazon -il est en charge des terrains du Stade Olympique d’Oran et du Grand Stade de Baraki- s’est dit satisfait des résultats obtenus et promet une pelouse impec à Mahrez & Cie.
Vous êtes le PDG de la société Natural Grass en charge des travaux de réfection de la pelouse du stade Mustapha-Tchaker de Blida; où en sont les travaux actuellement ?
On est en phase finale de la réparation de la pelouse. On a fait toutes les opérations nécessaires. Aujourd’hui, il y a des traitements et des opérations mécaniques qui sont faites régulièrement pour avoir une densité de gazon appréciable le jour du match. Actuellement, on est à mi-parcours de notre opération. Tout se passe pour le mieux. Hamdoulah, on annonce de la pluie pour cette semaine. C’est très bénéfique pour la pelouse. On a mis des engrais il y a quelques jours. L’eau des pluies va contribuer à la repousse du gazon et l’obtention d’une densité appréciable à terme.
Quels genre de travaux avez-vous effectué au cours de votre intervention ?
Au départ, on avait effectué un état des lieux du matériel qui se trouvait sur place. Une remise à niveau s’impose, d’ailleurs. On a ramené notre propre matériel. On a fait un premier semi spécifique gazon, le 18 octobre. On a fait un deuxième semi dix jours après. Il y a trois jours, on a effectué une opération d’aération. L’avantage qu’on a c’est que les semences qu’on utilise sont de qualité premium spéciales pour ce type d’opération. Les engrais aussi sont spécifiques gazon. Ça nous permet d’avoir une poussée plus rapide. Au final, c’est ce qui nous permettra de remettre la pelouse en l’état en un temps record. Sans ces opérations là, ça n’aurait pas été possible…
“Il y a une vraie problématique des gazons naturels en Algérie. Sans gazonnière, on ne pourra jamais y remédier“
Est-ce qu’on peut dire que le terrain sera prêt le 16 novembre prochain à l’occasion du match Algérie-Burkina Faso ?
Bien sûr. Je suis sûr qu’il y aura une pelouse à densité importante. D’ici le 16, on aura une belle pelouse praticable.
Le président de la FAF, Charaf-Eddine Amara a effectué une visite d’inspection ce mardi sur le terrain de Tchaker. Vous a t-il fait part de son avis sur la qualité du terrain ?
Non, je n’ai pas eu l’occasion de le croiser. Mais d’après le retour que j’ai eu, il était apparemment satisfait. J’attends de le rencontrer prochainement pour faire le point.
Comment vous expliquez que la pelouse se détériore d’une manière drastique durant les mois précédents au point de soulever une polémique d’une grande ampleur ?
Il y a une vraie problématique des gazons naturels en Algérie, l’été. On est sur des amplitudes de températures plutôt compliquées dans le bassin méditerranéen. Ce qui nécessite des semences spéciales été, ce qui n’est pas le cas actuellement en Algérie. De ce fait, on sera toujours confrontés à ces problématiques l’été si rien n’est fait. Sans gazonnière, on ne pourra jamais y remédier de manière définitive. Si vous voulez, c’est comme un trapéziste sans filets ! Aujourd’hui, on travaille d’arrache-pied. L’été venu, six fois sur dix ça passe. Bah, les quatre fois restantes, les pelouses se détériorent. C’est aussi simple que ça…Tout dépendra en fait des conditions climatiques. Cette année, on a eu des températures extrêmes, les pelouses ont souffert.
“J’ai été sollicité par les pouvoirs publics. Pour l’image de l’Algérie, j’ai foncé tête baissée”
Le terrain du stade Mustapha-Tchaker a continué à alimenter la polémique même après votre intervention. La FAF avait tenté, croit-on savoir, de faire intervenir un technicien portugais en parallèle. Qu’en est-il au juste ?
J’ai été sollicité par les pouvoirs publics (NDLR : Wali de Blida et MJS) et j’ai répondu présent. C’était une opération d’utilité publique. C’est l’image de l’Algérie qui était en jeu. J’ai donc foncé tête baissée. Après derrière, je crois que la fédération a sollicité une société étrangère pour avoir éventuellement un diagnostic contradictoire. Ils sont venus et je crois qu’au final, ils sont arrivés aux mêmes conclusions que nous. Après, il y a eu un moment effectivement où la fédération nous avait demandé de céder la place, puis elle s’est rétractée dans la foulée.
Ah carrément …
Oui. Oui. Mais ce que je veux dire aux gens, c’est que nous avons commencé le travail. Il n’était pas normal qu’on s’arrête à mi-parcours. Parce qu’en terme de responsabilité, c’est un peu compliqué. Qui doit assumer si jamais ça foire ? Moi, j’ai commencé le travail, je le termine et j’assumerai mes responsabilités à la fin. Je ne vais jamais me dérober. Mais si on devait tout arrêter en plein milieu et laisser faire une autre entreprise derrière… Si ça se passe mal, on dira peut être que c’est la faute à la première entreprise qui n’a pas bien fait les travaux au départ. Vous savez, c’est simple de se rejeter la balle. Là, je suis là avec mes équipes algériennes. On s’est engagé à offrir à l’équipe nationale une belle pelouse. On ne se dérobera pas.
La pelouse du stade Tchaker ce mardi 2 novembre 2021 :
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