En lutte gréco-romaine chez les -87 kg, l’Algérien Bachir Sid Azara se classe parmi les mastodontes de la catégorie, ci ce n’est le meilleur du moins en Afrique (5 titres de champion continental !). Sacré gaillard de 1,82 mètres pour 87 kg, l’athlète de 27 ans ne semble avoir eu aucune difficulté lors de la compétition arabe dont le niveau était bien trop faible pour lui. Sur le plan mondial, le combattant d’El Harrach (classé 7è aux derniers JO de Tokyo) a l’étoffe pour franchir tous les paliers. Mais sa fédération est tellement médiocre…
Son nom est connu de tous les amateurs de la discipline en Afrique et dans le monde arabe, et rares sont ceux qui souhaiteraient se frotter à lui. Bachir Sid Azara a installé sa domination en lutte gréco-romaine, en témoigne sa 7ème place lors des derniers Jeux Olympiques de Tokyo 2020, mais surtout, sa place dans le top 3 des meilleurs lutteurs à l’échelle mondiale en septembre dernier.
Après avoir aisément décroché la médaille d’or lors des Jeux Méditerranéens d’Oran en 2022, Sid Azara continue sur son incroyable lancée lors de ces jeux sportifs arabes. Étant un gros bonnet de la discipline, un bon paquet de lutteurs étrangers ont décidé de tenter leurs chances dans d’autres catégories de poids, pour éviter de croiser le chemin du combattant de La Montagne, son quartier à El Harrach. Avec une adversité et un challenge quasi-inexistant, c’était aussi simple que bonjour pour l’Algérien de 27 ans.
L’Algérien Bachir Sid Azara a remporté la médaille d’or 🥇 aux Championnats d’Afrique 2023 de lutte gréco-romaine le 19 mai à Tunis ! 🇩🇿👏
🔴 imbattable en Afrique le lutteur d’El Harrach est désormais 5 fois Champion d’Afrique chez les -87kg 💪🔥#sidazara #luttegrecoromaine… pic.twitter.com/P911KtD2rG
— La Gazette du Fennec (@LGDFennec) May 23, 2023
Il n’est pas difficile de remarquer que Bachir Sid Azara ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Le DZ, quintuple champion d’Afrique, vise une médaille mondiale ou olympique. Néanmoins, quelques détails freineraient drastiquement sa progression. On se remémore aux JO de Tokyo en 2021, le futur médaillé d’or, l’Ukrainien Zhan Beleniuk avait terrassé sur des scores lourds tous ses adversaires y compris en finale. Son seul adversaire de taille qui l’avait fait douter est l’Algérien Sid Azara qu’il l’a contraint au match nul (1-1) avant de s’incliner de justesse sur une erreur technique en 1/8ème de finale. Avec un meilleur tirage au sort il aurait pu obtenir une médaille pour finalement se contenter d’une honorable 7ème place. Pour autant, les responsables du sport algérien n’ont pas assez mesuré à ce moment là que l’Algérie détenait un athlète racé.
Un génie bridé par la bureaucratie
Ses compétences physiques n’étant plus à prouver, Sid Azara n’a rien à envier aux meilleurs lutteurs du monde. Toutefois, c’est bien des soucis d’ordre administratif qui le ralentissent. La grande difficulté que rencontre l’athlète est bien l’obtention des VISA pour valider ses stages et tournois à l’étranger. Rien que ce 16 juillet, le lutteur algérien a un tournoi à Budapest en Hongrie, mais est toujours en attente d’un document administratif pour valider son départ. Du stress, des confirmations de dernière minute, le Champion algérien qui se gère tout seul est rongé par la lassitude et une prise en charge défaillante de sa Fédération ou des promesses du Comité Olympique Algérien.
Au-dessus du lot, Bachir le Rouget (rouquin) rate malheureusement beaucoup de stages et invitations de grands sparring-partner, surtout dans les pays de l’est ce qui freine son ascension. Porte-drapeau de la délégation algérienne durant ces Jeux Sportifs Arabes 2023, il est extrêmement dommage de voir que ce sportif de très haut niveau ne soit pas considéré comme un véritable athlète d’élite dans son pays, malgré son niveau impérial. Le très haut niveau se joue sur ces détails…