JO 2024 : Tebboune ordonne de réunir toutes les conditions pour préparer nos athlètes

Lors de la réunion du Conseil des ministres qu’il a présidée dimanche, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a enjoint, au ministre de la Jeunesse et des Sports de réunir toutes les conditions et de mobiliser tous les moyens nécessaires aux athlètes participant aux Jeux olympiques de 2024. Un discours populiste qui tranche avec la réalité du terrain…

C’est ce qu’a indiqué un communiqué du Conseil des ministres. Ainsi, le Président Tebboune a donné des instructions et des orientations pour « réunir toutes les conditions et mobiliser tous les moyens nécessaires permettant à nos athlètes participant à cet événement mondial de se tailler une place à la hauteur de l’image et de la réputation de l’Algérie », précise le communiqué.

La réalité de la préparation des athlètes algériens est loin d’être optimale quand on voit la difficulté qu’éprouve les sportifs algériens à obtenir des visas pour se préparer à l’étranger ou les nombreux problèmes administratifs et financiers qu’entretiennent les athlètes d’élites avec leurs fédérations respectives hélas gangrenées par la corruption et l’incompétence. Souvent livrés à eux-mêmes, les Jaouad Syoud (Natation), Imane Khelif (Boxe), Bachir Sid Azara (lutte greco-romaine) se préparent quasiment en autonomie avec leur team privé pour atteindre leurs objectifs.

Le niveau de gestion des fédérations sportives algériennes a atteint un niveau de médiocrité jamais égalé dans l’histoire du sport algérien et on peut d’ores et déjà craindre le pire pour les prochains JO de Paris 2024 tant les voyants sont au rouge au moment où les discours de façade viennent rassurer l’opinion publique. Le niveau faible des Jeux Méditerranéens ou actuels Jeux arabes masquent la réalité du très haut niveau mondial et les chances de voir un athlète algérien atteindre un podium olympique se comptent sur les doigts d’une main. Non pas que le talent n’existe pas mais sa prise en charge est un sérieux problème avec ces institutions défaillantes (Fédérations, COA, MJS).

Un manque de contrôle qui favorise la corruption

Enfin, à noter que le Conseil des ministres a approuvé “le projet de loi relatif à l’organisation et au développement des activités physiques et sportives visant à développer et à mieux encadrer les différentes disciplines sportives aux niveaux national, régional et international”. De l’avis des spécialistes, le Conseil des Ministres devrait surtout durcir les contrôles des dépenses fictives et des gonflements de factures des responsables de fédérations qui dilapident l’argent public avec une facilité déconcertante. L’argent débloqué par l’Etat algérien pour les sportifs d’élite arrive rarement à destination finale. Celui-ci est détourné par bons nombres de dirigeants sportifs peu scrupuleux qui se sucrent impunément avec la complicité des plus hauts responsables sportifs qui maintiennent un système de statu quo pour conserver leurs postes et privilèges. Le fameux coup de gueule de Taoufik Makhloufi lors des JO 2016 à Rio de Janeiro n’a toujours pas été entendu et il ne faut pas croire au miracle pour les prochaines olympiades de Paris 2024. Les mêmes erreurs se reproduisent avec les mêmes personnages clefs qui squattent des postes stratégiques et qui paraissent définitivement indéboulonnables au plus grand malheur du sport algérien.