Le procureur de la République a requis 10 ans de prison et 8 millions DA d’amende contre Chérif Mellal, accusé de transfert illégal de fonds via le compte de la JSK. Il nie les faits et se dit victime d’une machination.
Le procureur de la République auprès du Pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed a requis une peine de 10 ans de prison ferme ainsi qu’une amende de 8 millions de dinars algériens à l’encontre de Chérif Mellal. La même peine a été demandée pour d’autres accusés en fuite, dont son frère « M.A », avec confirmation du mandat d’arrêt émis à leur encontre. Le procureur a également requis une amende de 32 millions de dinars à l’encontre des entreprises impliquées dans cette affaire, ainsi que la confiscation des biens saisis.
Ces réquisitions font suite à des accusations de détournement de fonds par le biais de la JSK, avec le transfert illégal de 275 000 dollars et 300 000 euros à l’étranger. Chérif Mellal est notamment accusé de violations du cadre juridique concernant le change et les mouvements de capitaux vers et depuis l’étranger, de blanchiment d’argent et de dissimulation de l’origine criminelle de biens, le tout en bande organisée et avec l’utilisation des facilités de son activité professionnelle.
Mellal : « J’ai été emprisonné injustement pendant 21 mois »
Lors de son interrogatoire, Chérif Mellal a fermement nié toutes les accusations portées contre lui. Il a raconté qu’il n’avait aucun lien avec des activités de corruption. Il a expliqué qu’il avait commencé à travailler dès l’âge de 16 ans avec son grand-père à Tizi Ouzou, en achetant et revendant des légumes au marché. Ensuite, il a voyagé en Pologne puis en Allemagne, poursuivant différentes activités professionnelles, y compris dans le secteur automobile. Il a affirmé qu’il n’y avait aucun transfert d’argent illégal depuis le compte du club de la JSK vers les États-Unis. « Pas un seul centime n’a été transféré de manière illégale », a-t-il déclaré.
Interrogé par le juge sur sa société de vente de voitures basée à l’étranger, Mellal a expliqué qu’il l’avait rachetée alors qu’elle était en faillite et qu’elle fonctionnait légalement. Il a ajouté qu’il avait également fondé une société en Allemagne, travaillant avec des entreprises françaises, et que tout s’était déroulé dans le cadre légal.
Concernant deux personnes arrêtées au Luxembourg avec 300 000 euros en leur possession, Mellal a déclaré ne pas se souvenir de leurs noms, précisant qu’elles étaient peut-être ses clients ou qu’elles avaient d’autres transactions commerciales. Il a également nié toute implication illégale dans cette affaire.
Pendant les 21 mois de détention qu’il a qualifiés d’injustes, Mellal a maintenu qu’il faisait face aux accusations et faisait confiance à la justice. Il a expliqué qu’il avait attendu cette audience pour pouvoir enfin exposer la vérité devant le tribunal. « Je suis sous votre protection aujourd’hui, Monsieur le juge », a-t-il déclaré.
Mellal : « Mon frère n’a rien à voir avec cette affaire »
Concernant son frère « M.A », également accusé, Chérif Mellal a affirmé qu’il n’avait rien à voir dans cette affaire. Ce dernier vivrait en France et aurait déménagé en Angleterre pour poursuivre ses études. Il aurait travaillé comme manager dans l’une des entreprises de Mellal mais n’aurait jamais fui la justice. Selon Chérif Mellal, son frère ne s’est pas rendu en Algérie car il doit rembourser un prêt bancaire pour l’achat de sa maison à l’étranger.
Chérif Mellal a conclu en déclarant que son dossier était vide et que le juge d’instruction aurait dû statuer sur un non-lieu.