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Décryptage

La Task Force de la FAF fragilisée par l’épisode Khetir-Baâloudj

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En attendant le son de cloche officiel de la Fédération algérienne de football (FAF) qui tarde à venir, l’Olympique Marseille a donné sa version des faits sur la rupture brutale des contrats de Mehdi Baâloudj et Cyril Khetir. Dans son interview accordée à La Gazette du Fennec, Nasser Larguet, directeur du centre de formation phocéen, a avancé les raisons ayant motivé cette décision brutale. De son côté, la FAF observe un silence qui cacherait un certain embarras. Ce qui pourrait laisser croire que les responsabilités conjointes de l’instance ainsi que sa fameuse Task Force sont engagées. Contacté par nos soins les trois responsables de cette structure (Karim Idir, Ilyes Brahimi et Foued Kada-Hounet) ont refusé de répondre à nos sollicitations pour éclairer l’opinion publique.

L’équipe de « scouts », qui a été mise en place par la structure footballistique du pays, devait détecter des talents algériens évoluant à l’étranger afin de renforcer les sélections de jeunes. C’était le cas pour l’EN U20 qui avait un tournoi de l’UNAF-2020 à préparer dans l’espoir de se qualifier à la prochaine CAN 2021 de la catégorie prévue en Mauritanie entre le 14 février et 14 mars 2021.

Parmi les 31 éléments retenus pour le tournoi régional, il y a eu deux pensionnaires de l’Olympique Marseille, à savoir Mehdi Bâaloudj et Cyril Khetir. Ils ont pris part à la compétition qui s’est tenue en Tunisie du 15 au 27 décembre derniers. En plus de la désillusion de ne pas avoir pu se qualifier, avec leurs coéquipiers, pour la prochaine messe continentale, le duo marseillais s’est retrouvé, dès son retour en France, livré à son sort avec une rupture de contrat immédiate. C’était pour avoir enfreint le protocole sanitaire mis en place par les responsables de l’OM lors de leur départ en stage à Sidi Moussa en novembre dernier.

Légèreté aux lourdes sanctions

En effet, pour rallier Alger puis la Tunisie, il fallait un bon de sortie délivré par le staff médical du Centre de formation marseillais. Exigence qui n’a pas pu être satisfaite car les cardiologues de l’équipe étaient réquisitionnés par leurs établissements hospitaliers en raison de la propagation  de la COVID-19 à Marseille selon les explications (plutôt légères) du Directeur du centre de formation olympien Nasser Larguet. Les deux internationaux algériens, contaminé par la COVID-19 lors du premier stage à Alger en octobre et qui devaient se soumettre à une batterie de tests, ont essayé de remplir le dossier médical avec un examen cardiologique externe croyant que cela suffisait pour se protéger sur le plan réglementaire. Fatal.

Task force avant

C’est là exactement que la Task Force devait entrer en jeu pour protéger Khetir et Bâaloudj. D’autant plus que dans cette équipe de prospection on retrouve un manager en la personne de Karim Idir et Iliyes Brahimi qui est conseiller sportif. Ces deux là pouvaient (devaient) mesurer les répercutions de cette frivolité sur le plan contractuel. Mais il semblerait que le bâclage ait primé.

Limiter la tâche de cette cellule à approcher les jeunes footballeurs et leur offrir un statut d’international et des convocations serait – tout bonnement- invraisemblable. Parfois, ces dernières ne sont même pas jointes à des plans de vol comme le veut la procédure. Là, c’est la structure fédérale qui est accablée. Illustration de ce bricolage avec le cas Joakim Kada qui « est une énigme pour moi. Il a reçu sa convocation et attendait de pouvoir passer son test cardiologique car lui aussi avait été déclaré positif au mois d’octobre. On avait son nom sur les convocations mais on n’a pas reçu de billets d’avion ni quoi que ce soit », a révélé Larguet. Ce défenseur central d’avenir était pourtant fortement souhaité par le sélectionneur national Saber Bensmaïn.

Les carences mises à nu

Celui qui a été DTN de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) pendant 5 ans (entre 2014 et 2019) notera aussi qu’ « en général, on a toujours l’habitude de recevoir les convocations puis les itinéraires afin de déposer les jeunes à l’aéroport et de les récupérer ensuite. D’ailleurs lors du stage de novembre, Mehdi Baaloudj et Cyril Khetir sont partis sans que l’on sache leurs itinéraires. Lorsqu’ils sont partis, j’ai demandé à Joakim si il avait reçu quelque chose, il m’a dit qu’il n’avait rien reçu ». Une manière pour lui de montrer les carences dans la gestion. On pourrait même qualifier cela d’un amateurisme.

Il est inadmissible que les aspects essentiels, surtout ceux en rapports avec les engagements contractuels, soient négligés. D’autant plus que cela implique l’avenir de ces jeunes joueurs qui sont protégés par leur club mais soumis aussi aux exigences des institutions qui les mettent dans les conditions idéales pour laisser s’exprimer leur talent.

Peu importe l’intention des dirigeants olympiens, cette rupture de la collaboration a été rendue possible par le laxisme et, peut-être, le fait que les deux espoirs eut été mal-conseillés ou pas conseillés du tout. Un triste épisode qui pourrait dissuader plus d’un de faire confiance en l’équipe des « recruteurs » en place. En tout cas, la FAF est mise à rude épreuve par cette affaire qui pourrait donner un sérieux coup à la crédibilité de la Task Force qui a montré, une nouvelle fois, une manifeste faiblesse. Quant à la DTN et la DEN, elles ne sont, bien évidemment, pas exemptes de tout reproche.

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